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Violences conjugales / AJS: 9245 cas répertoriés de janvier à octobre 2019, dont 1206 viols

Les chiffres de la violence conjugale démontrent un phénomène en constante hausse. Rien qu’entre janvier et octobre 2019, 9245 cas ont été répertoriés dont 1206 viols. Des chiffres effarants fournis par l’Association des juristes sénégalaises (AJS), qui posent la problématique d’un fléau qui pourtant commence à être défloré par la gente féminine, surtout à travers les boutiques de droit installées un peu partout à travers le pays.


Rédigé par leral.net le Mercredi 30 Décembre 2020 à 17:46 | | 0 commentaire(s)|

Violences conjugales / AJS: 9245 cas répertoriés de janvier à octobre 2019, dont 1206 viols
Selon l’Association des juristes sénégalais (Ajs), en deux ans (2018-2019), les statistiques n’ont fait que grimper. Pour l’année 2018, l’Association avait recensé 6289 cas de violence basée sur le genre (Vbg) enregistrés dans les boutiques de droit, dont 1425 cas de viol. De janvier à octobre 2019, « 9245 cas » ont été répertoriés dans les différentes boutiques de violence basée sur le genre (Vbg), dont « 1206 cas de viols ».

Et, lors de la Journée mondiale contre les violences faites aux femmes, célébrée partout dans le monde le 25 novembre 2020, le Comité de lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles avait dénombré entre le mois de mars et d’octobre, 45 cas de violences basées sur le genre.

Une situation très inquiétante et qui demande de corser les mesures, notamment la loi sur la criminalisation du viol et de la pédophilie. Selon la chargée de communication de l’Association des juristes sénégalaises, Mme Amy Sakho, « l’état des lieux concernant les violences faites aux femmes et aux hommes, est très difficile à faire parce que l’impact de la covid-19 ne permet pas de réactualiser les chiffres. Les violences répertoriées étaient physiques, verbales ou morales ».

« Mais aujourd’hui, avec la Covid-19, les violences notées sont économiques et physiques. Cette situation s’explique dans la mesure où les facteurs aggravants sont les pertes de revenus. Les femmes avaient l’habitude de faire de petits commerces et de travailler pour se prendre en charge et faire leurs dépenses quotidiennes, sans même demander aux maris. Pratiquement, beaucoup de charges étaient sur le dos des femmes.

Mais; l’avènement de la Covid a tout fait basculer, et beaucoup de femmes sont obligées de vivre aux dépens de leur mari, ce qui fait qu’elles subissent des violences économiques, dans la mesure où le mari refuse parfois, de donner la dépense quotidienne ou bien ne participe pas aux charges du foyer
», souligne Amy Sakho.

La chargée de communication de l’AJS ajoute, « toute cette situation est purement une violence purement économique. Alors que le code de la famille nous dit carrément que c’est le mari qui a l’obligation d’entretenir sa femme et ses enfants». « Dans 7 régions, nous avons ouvert des centres d’assistance qu’on appelle les boutiques de droit. A Dakar il y a ces boutiques de droit précisément à Pikine, à la Medina. Il y en aussi à Thiès, Kaolack, Ziguinchor, Kolda Sédhiou et Kébémer.

La hausse des violences conjugales s’explique parce que les femmes ont maintenant le courage de dénoncer, car elles savent qu’elles pourront être accompagnées par l’Association des femmes juristes du Sénégal (AJS) à travers ces boutiques de droit
», informe Mme Sakho dans les colonnes du journal "Le Témoin".

Ousmane Wade