Réponse du M23 : il n’y aura pas d’élection présidentielle si jamais le Conseil constitutionnel validait la candidature de Wade. Doit-on craindre le pire ? Le pouvoir des mots avant celui des maux ? Le décor est planté. La bataille psychologique pour le contrôle des nerfs est à son comble. Si le parti au pouvoir et l’opposition cherchaient à se faire peur, ils ne pouvaient mieux faire. A quelques heures du verdict des 5 sages, le Sénégal est face à ses vieux démons politiques. Le monde entier observe ce pays naguère réputé pour sa démocratie mais, dans un camp comme dans l’autre on semble s’être définitivement braqué. Les faucons respectifs ont le pris le dessus sur les colombes des deux camps. Le président Wade et le M23 n’ont jamais dialogué et ne le feront pas. Hier, sur la tribune de la place de l’Obélisque oû il avait convié ses partisans pour un rassemblement de la paix, le secrétaire général national du Pds s’est montré apte à engager cet ultime combat de son parcours politique si nerveux. Avec des mots guerriers et menaçants, il a répété ce que tout le monde pressentait : il n’est pas homme à se laisser intimider par les invectives de ses adversaires. A l’autre bout de la ville, le M23, à travers ses leaders, s’est radicalisé : soit le Conseil constitutionnel invalide la candidature de Wade, soit le Sénégal sera un pays ingouvernable. Les signaux sont clairs : ne laisser poindre aucun signe de faiblesse face à l’adversaire. Comme pour exacerber le climat de tension, le directeur de campagne de Wade, Souleymane Ndéné Ndiaye, a déposé hier le dossier de candidature du libéral en chef au Conseil constitutionnel. Les jeux sont faits. Aux cinq sages de dire le droit. Le peuple sénégalais retient son souffle face à cette situation inédite qui changera à jamais le visage du pays. Wade contre le M23 : c’est la démocratie à l’africaine qui cherche à accoucher de nouveau. De quoi ? De beaux enfants ou de vilains monstres ? Le droit est interpellé dans cet imbroglio politique. A ce moment de cette bataille psychologique, tous les ressorts émotionnels ont déjà été convoqués par les belligérants. Si la communauté internationale s’est mêlée au débat sur la candidature de Wade, c’est qu’elle a voulu anticiper le pire : à savoir le chaos. C’est bien cela : l’autre étape de cette guerre d’usure mène irrémédiablement au néant. A moins que…
(Xamle.net)
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