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Ziguinchor : Un enseignant accusé de vol recouvre la liberté, après trois ans de prison

La Cour d'assises de Ziguinchor (Sud) a condamné mardi l'instituteur Edmond Sagna à trois ans d'emprisonnement ferme, pour le délit de vol commis avec violence et usage d'arme.


Rédigé par leral.net le Mardi 26 Novembre 2013 à 19:35 | | 0 commentaire(s)|

Ziguinchor : Un enseignant accusé de vol recouvre la liberté, après trois ans de prison

Le mis en cause, détenu provisoirement depuis le 15 octobre 2010 à la maison d'arrêt et de correction (MAC) de Ziguinchor, recouvre la liberté après le verdict de la Cour.

Edmond Sagna, instituteur en service à l’école Kandé Alassane de Ziguinchor, doit verser la somme de 100.000 francs CFA à Khadidiatou Diatta, pour dommages-intérêts.

Les faits remontent au 13 novembre 2010. Des éléments de la Gendarmerie de Ziguinchor, informés de l'agression de Khadidiatou Diatta, à Mandina Mancagne, ont interpellé Edmond Sagna, lors de leur déplacement dans ce village, le même jour.

Mme Diatta, vendeuse de poisson, se rendait matinalement à Ziguinchor pour s'occuper de son commerce. Elle a été interpellée sur son chemin par Edmond Sagna, qui la blessera à la main à l'aide d'un coupe-coupe, alors que la commerçante tentait de se sauver.

Khadidiatou Diatta, enceinte au moment des faits, réussit malgré tout à s'échapper, en se réfugiant dans un buisson.

L'agresseur, plein de détermination, réussit à la retrouver et la blesse à la cuisse, avec son coupe-coupe. Il s'empare du porte-monnaie de la victime.

Khadidiatou Diatta soutient avoir vu et reconnu formellement son agresseur, au moment où on l'acheminait à l'infirmerie du village pour les premiers soins.

Selon elle, Edmond Sagna portait des habits maculés de sang. Conduit au domicile du chef de village, le mis en cause a nié les faits, en soutenant qu'il venait de tuer un poulet.

A la barre, l'instituteur a nié les faits qui lui sont reprochés. Khadidiatou Diatta soutient qu'Edmond Sagna est bien l'auteur de l'agression dont elle est victime. Elle dira à la barre que M. Sagna était ivre au moment des faits. Elle a réclamé 100.000 francs CFA à titre de dommages-intérêts. La victime affirme que son porte-monnaie contenait 6.350 francs CFA.

L'avocat général Pape Ismaël Diallo a demandé à la Cour d'assises une disqualification des faits en coups et blessures, détention d'une arme sans autorisation. Le magistrat, qui a requis cinq ans de prison, estime que les faits reprochés à Edmond Sagna devraient être jugés en correctionnelle.

Me Boubèye Touré soutient que son client n'était pas ivre, comme l'indique un procès-verbal présenté à la Cour d'assises. Selon lui, la somme que contenait le porte-monnaie de la victime n'a été mentionnée à aucun moment de la procédure judiciaire.

''L'enquête n'a pas été approfondie. La vérité, c'est que la dame a été agressée. Mais Edmond Sagna n'est pas la bonne personne'', c'est-à-dire, l'auteur de l'agression, a soutenu Me Touré.

Sur cette base, il a demandé l’acquittement du mis en cause, sans convaincre la Cour d'assises qui a condamné M. Sagna à trois ans de prison pour vol commis avec violence et usage d'arme.

L'accusé, qui est resté en prison pendant trois ans, recouvre donc la liberté, en restant devoir 100.000 francs CFA à la partie civile, pour dommages-intérêts.

APS

MLD