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Ziguinchor face aux maladies endémiques : Dr Joseph S. Gomis indexe une urbanisation non maîtrisée

Plusieurs pathologies demeurent endémiques dans la région de Ziguinchor comme le paludisme, la bilharziose, les maladies diarrhéiques, les dermatoses posant ainsi de multiples problèmes de santé publique. Selon Joseph Samba Gomis, docteur en géographie urbaine, économique et sociale, cette situation peut s’expliquer par une urbanisation non maîtrisée qui a entraîné un déficit de services de gestion des déchets urbains.


Rédigé par leral.net le Dimanche 14 Mars 2021 à 08:34 | | 0 commentaire(s)|

Ziguinchor  face aux maladies endémiques : Dr Joseph S. Gomis indexe une urbanisation non maîtrisée
Ces maladies sont considérées comme les principaux motifs de consultations dans les postes et centres de santé des quartiers périphériques de ladite région. L’urbanisation anarchique dans la région de Ziguinchor surtout dans les zones périphériques est l’une des causes de plusieurs problèmes de santé publique. Ces quartiers, tels que Néma 2, Coboda, Diabir et autres sont dépourvus de voiries. L’accès à ces zones devient difficile à cause de l’état des routes empêchant les camions de ramassage d’ordures ménagères d’y entrer. Cependant, au niveau de la ville, des dépotoirs d’ordures restent visibles dans certains coins stratégiques.

Une situation favorable à la propagation de plusieurs maladies telles que le paludisme, la bilharziose, les maladies diarrhéiques, des dermatoses. Et ce sont les enfants et les femmes enceintes qui sont les plus touchés.
Selon le docteur Joseph Samba Gomis, spécialiste en géographie urbaine, économique et sociale de l’université Assane Seck de Ziguinchor, le Sénégal connaît une forte croissance urbaine, consécutive à une demande sans cesse grandissante de logements.

Cependant, selon Docteur Gomis, devant la faiblesse de l’offre publique en logements conventionnels et la promotion immobilière privée peu active et souvent inaccessible, les couches sociales à bas revenus pour se loger, transgressent la loi en commettant divers actes illicites comme achats de terrains illégaux, constructions non autorisées dans des zones marécageuses ou non loties. « Cette urbanisation non maîtrisée a entrainé un déficit de service de gestion de déchets urbains qui génère des paysages qui se traduisent par la propagation de nombreuses pathologies posant ainsi de multiples problèmes de santé publique » a-t-il avancé.

Et de poursuivre : « les résultats de cette urbanisation demeurent une dégradation de l'environnement urbain des quartiers cibles causée par la carence en infrastructures de base dont la méthode de la mise à feu pratiquée est fait par 86% des ménages ainsi que le rejet et l'enfouissement des eaux usées, pratiqués par 97% de ces ménages, constituent les principales méthodes de gestion des déchets solides et liquides ».

Des pratiques qui sont, selon le spécialiste en géographie urbaine, sociale et économique, Dr Gomis, à l'origine des maladies contractées telles que le paludisme avec 70% des consultations suivies, des infections cutanées (20%), des infections intestinales (7%) et des maladies respiratoires (3%) qui affectent le plus les enfants de 5 à 10 ans (70%), les femmes enceintes (20%) et les personnes âgées (10%) depuis plusieurs années. Une thèse confortée par le directeur de l’inspection médicale de la région de Ziguinchor qui a avancé qu’en 2019 dans le cadre d’une enquête de thèse : « la probabilité de mourir entre 01et 06ans serait 15 fois plus élevée dans les quartiers informels et insalubres que dans les quartiers viabilisés ».
Sud Quotidien