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Affaire de la 44e promotion de l’école nationale de Police: les exclus dénoncent la désinformation

Les officiers exclus de l’école de Police où ils venaient d’entamer une formation, veulent lever l’amalgame et le flou entretenus par une forme de communication sur le sujet, qui les fait passer pour les bourreaux, alors que ce sont eux les victimes. Indexant la direction de l’école, ils tiennent à préciser que ce sont eux qui ont subi les sévices, contrairement à ce qu’on tente de faire croire.


Rédigé par leral.net le Vendredi 2 Juin 2017 à 16:00 | | 0 commentaire(s)|

Affaire de la 44e promotion de l’école nationale de Police: les exclus dénoncent la désinformation
Le renvoi de 42 élèves officiers et commissaires de police de la 44e promotion de l’Ecole de police continue de défrayer la chronique. Ces derniers, devant ce qu’ils qualifient de désinformation qui tend à les faire passer pour les bourreaux, alors que ce sont eux les victimes, sont montés au créneau pour dénoncer.

«On a entendu Seydi Gassama (d’Amnesty international) se prononcer sur la question, en disant que si les choses se sont passées comme c’est dit, il soutient la direction de l’école dans sa décision.

Malheureusement, il a été induit en erreur, comme d’ailleurs beaucoup de gens, par la manière dont on a présenté les faits et communiqué sur cette affaire. C’est la direction de l’école qui entretient sciemment le flou et l’amalgame. On nous fait passer pour les bourreaux, alors que c’est nous qui avons subi les sévices dont on parle. C’est nous les victimes
», ont fait savoir des officiers sous anonymat.

Poursuivant, ils soulignent que ce sont leurs encadreurs, «qui n’ont même pas fait trois ans à la police et qui ne sont même pas encore sortis» de l’école, qui se sont acharnés sans raison sur eux, avec des sévices corporels. «Beaucoup d’entre nous sont blessés. Moi-même, on m’a versé de la chaux vive. Et je suis blessé à la tête», souligne l’un d’eux.

En plus des sévices corporels, les élèves officiers et commissaires subissaient des privations. Par exemple, tous leurs effets de toilette (savon, lait de corps, pâte à dentifrice, parfum) ont était saisis.

D’ailleurs, c’est cela qui a aggravé la situation ayant conduit à leur exclusion de l’école. «Nous avons réclamé qu’on nous rende nos affaires, sans quoi on n’allait rien faire. Et c’est par la suite qu’on nous a notifié notre exclusion, sans même que le directeur ne daigne nous entendre», soutiennent ces gradés et pères de famille, dont certains irréprochables jusque-là, avaient de grandes responsabilités dans la police, avant de passer le concours et de rallier l’école.

L’année dernière, un élève sous-officier n’a été informé du décès de sa femme que 48h après

Très remonté contre le patron de l’école de Police, les officiers exclus indexent ces services comme étant à la base de la désinformation visant à les faire passer devant l’opinion comme les bourreaux, alors que ce sont eux les victimes. Déplorant les méthodes draconiennes, voire inhumaines de la direction de l’école, nos sources soulignent que l’année dernière, en plus de l’exclusion des élèves gardes pénitentiaires, un fait grave s’était produit là-bas.

Parce qu’ils étaient coupés du monde extérieur, un sous-officier a perdu sa femme qui avait un accouchement difficile, sans que sa famille ne puisse entrer en contact avec lui. «La famille a tenté d’entrer en contact avec lui pendant les complicationsde l’accouchement, en vain. C’est 48h après le décès de sa femme qu’il en a été informé», révèlent nos sources.

A noter que les élèves exclus, tous des policiers en service depuis au moins 5 ans, sont entrés à l’école par concours professionnel et venaient à peine de commencer une formation pour devenir des commissaires et des officiers (Lieutenants, Adjudants et Capitaines). Ils sont au nombre de 42 au sein de la 44e promotion qui compte plus de 2 000 hommes.

Les Echos