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Aïda Samb s’explique sur son « absence » de la scène : « Dire que je suis en perte de vitesse, c’est une bêtise… »

Rédigé par leral.net le Vendredi 5 Février 2016 à 10:00 | | 0 commentaire(s)|

Aïda Samb s’explique sur son « absence » de la scène : « Dire que je suis en perte de vitesse, c’est une bêtise… »
 
 Gawlo pure souche, son album «Saarabaa» a fait sensation à sa sortie en 2012. Et même s’il résiste encore au temps, les inconditionnels en redemandent. Aïda Samb, très attendue, s’est fait quelque peu discrète sur la scène musicale. Un mal pour un bien, puisque la chanteuse prépare son retour en force. Très prochainement. Elle se pose un moment pour nous en parler, entre autres sujets… Interview…
 
Aïda Samb, hormis quelques apparitions discrètes, vous n’êtes plus présente sur la scène musicale. Pourquoi ?
C’est tout à fait normal. Lorsqu’on battit une carrière, cela exige une bonne gestion du temps. Mon premier album, «Saarabaa», remonte maintenant à 4 ans. C’est dire qu’il a fait son chemin et que je ne suis plus au-devant de la scène, comme au tout début. N’empêche, je rends grâce à Dieu car les Sénégalais l’apprécient toujours. Partout où je vais lors de mes spectacles, je m’en rends compte par la chaleur que me communique le public. Ce n’est pas évident de sortir un album qui résiste autant aux rigueurs du showbiz. Au Sénégal comme à l’étranger, je tourne beaucoup. Je ne reste pas deux mois sans voyager. Franchement, cela aurait pu être pire, je ne me plains pas du tout. En dehors de la musique, j’ai développé mon propre business, en ouvrant un espace consacré aux produits de beauté. Pour le plaisir de mes fans et de mes proches, j’ai mis sur pied cette boutique (Saïda), pour mieux être en communion avec eux. Ainsi, les filles de ma génération pourront avoir à leur portée les produits et les accessoires que j’utilise. Cela me permettra également d’apporter ma petite pierre à l’édifice du pays. Ce n’est pas encore une grande surface, mais j’emploie des fils du pays. Pour un début, c’est déjà quelque chose. Tout de même, la musique reste mon premier métier. J’ai aussi profité de cette période d’accalmie pour me pencher sur la suite à donner à mon album, qui m’a valu de nombreuses satisfactions. J’ai énormément bossé sur un deuxième opus et d’ici peu, il sera à la disposition des mélomanes.
 
Vous êtes donc en studio, pouvez-vous nous donner un avant-goût de ce que vous réservez à vos fans ?
Effectivement, je suis à fond dans la confection de mon album. Tout le monde sait que je travaille avec un label (Prince Arts) et ils sont assez professionnels. Tout se fait en temps et en heure. C’est vrai que mes fans risquent de s’impatienter, après quatre ans, et s’attendent à avoir du neuf. Mais dans une carrière, il y a des moments où on monte en flèche sur l’échiquier musical et d’autres où on est en dessous. Il faut tout juste l’accepter et mettre à profit les «basses saisons» pour mieux travailler. Ainsi, je vais pouvoir signer mon retour en force.
 
Votre premier album, «Saarabaa», a fait un tabac, avez-vous conscience que le plus dur reste à venir ? Votre prochain opus sera-t-il celui de la confirmation ?
J’en suis plus que consciente. Je sais que je vais devoir confirmer. Les Sénégalais ont réservé à mon premier album un accueil extraordinaire et en ont consommé sans modération tous les titres. Il va falloir que je maintienne le cap, que je propose mieux à mon public. Tout ce que je peux dire, c’est que je travaille dans ce sens et que mes fans ne seront pas déçus. Je suis sur les chapeaux de roues. En plus, je suis entourée de professionnels de la musique.
 
A quand la sortie ? 
Je ne peux pas m’avancer sur une date précise. Comme je vous le disais, je travaille avec un label et je prête une oreille attentive à leurs conseils. En revanche, dans moins de deux mois, nous allons lancer deux singles, en prélude à l’album.
 
Cette absence, comme vous le savez sans doute, a fait naître beaucoup de rumeurs sur votre compte…
J’en ai entendu de toutes sortes. Mais cela ne me fera jamais flancher. Il y a longtemps que j’ai compris que la célébrité rime avec les rumeurs. Les gens ne mettent pas de gants quand il s’agit de casser du sucre sur notre dos. Nous (les artistes) sommes donc obligés de faire avec.
 
Nous avons entendu dire que vous avez été «maraboutée», cause pour laquelle on ne vous entendait plus. Qu’en dites-vous ?
Ce sont juste des spéculations. J’ai sorti un album, il a fait sensation sur le marché. Même si après 4 ans, l’effet s’est estompé, il est toujours présent dans le cœur des Sénégalais. Je continue à avoir des contrats, que veut-on de plus. Il ne m’est rien arrivé, je suis bien là, bien portante.
 
«La beauté est éphémère… Je souhaite trouver un homme avec qui je vieillirai et coulerai des jours heureux»
 
Il s’est même dit que vous vous êtes mariée en catimini ?
J’aurais bien aimé… Malheureusement, je ne suis pas encore mariée et c’est mon plus grand souhait. Je rêve du mariage tout le temps.
 
Généralement, les femmes artistes sont-elles pas plus enclines à enchaîner les tournées, à construire une carrière solide… ?
Ce n’est pas mon genre, en tout cas. Toute femme doit aspirer à se marier et à fonder un foyer car la beauté est éphémère.  On a beau être belle, avoir tous les hommes à ses pieds, avoir la gloire, mais cela ne saurait durer. Je souhaite trouver un homme avec qui je vieillirai et coulerai des jours heureux.
 
Un mari ne risque-t-il pas de bloquer votre plan de carrière ?
Non, pas du tout ! Tout dépend de la personne. Si je trouve un mari compréhensif, qui saura se montrer indulgent et qui m’aimera pour ce que je suis, pour moi, il n’y aura aucun problème. Etre artiste et épouse, c’est tout à fait possible…
 
Toujours dans le lot des rumeurs, on vous a prêté une relation avec un homme qui vous aurait emmenée en voyage dans plusieurs villes espagnoles. Est-ce avéré ? 
C’est archi-faux ! Tout est parti d’une photo que j’ai moi-même postée avec un ami (Sidath). C’était lors d’un festival auquel j’ai participé en Espagne. Certains ont interprété le cliché pour dire que j’étais en tournée avec mon copain.
 
Comment arrivez-vous à gérer toutes ces rumeurs ?
J’essaie de les gérer au mieux, en me disant que c’est dû à ma condition d’artiste, de célébrité. Dire que je suis en perte de vitesse, que j’ai été maraboutée, ou je ne sais quoi encore, ce ne sont que des bêtises. Du moment que c’est faux, je suis quitte avec ma conscience.
 
Ne risquez-vous pas de perdre du terrain par rapport à vos jeunes collègues artistes, comme Maréma et autres ?
Le Sénégal regorge de talents et chacun a sa propre carrière. Quelqu’un comme Maréma, je respecte profondément son travail. Elle a un avenir prometteur et nous n’évoluons même pas sur le même registre. D’ailleurs, nous avons fréquenté l’école des Arts en même temps. Il n’y a aucune concurrence entre nous et c’est valable pour les autres de notre génération. 
 
Toujours avec les jeunes artistes, il y en a un qui a soulevé une vive polémique, avec un sac trop féminin, au goût de certains. Il s’agit de Wally Seck. Cette controverse a conduit à la caricature de Serigne Touba, dont vous êtes une fervente disciple. Quel est votre sentiment sur cette affaire, après les excuses publiques de Wally ? 
Ma conviction est que chacun est libre de ses choix. Je pense que l’affaire des sacs de Wally, c’est un faux débat. Ça ne mérite pas tout ce tollé. Qu’on le laisse faire ce que bon lui semble, ça ne regarde que lui. Maintenant, en tant que Talibé de Serigne Touba, j’ai eu très mal qu’on le caricature pour expliquer un phénomène de mode. C’est tout juste pas normal, mais il ne faut pas non plus qu’on mette tout sur le dos de Waly Seck.
 
Aïda Samb a chopé le virus de la chanson par le biais de son grand-père, Samba Diabaré Samb. Aujourd’hui happé par le poids de l’âge, il ne chante presque plus. Cette situation ne vous pèse-t-elle pas ?
Je rends grâce à Dieu d’avoir suivi ses pas. Il m’a transmis le virus de la chanson et je suis fière d’être la petite fille d’un homme de sa dimension. Il n’est plus du tout jeune, mais il se porte néanmoins bien, même s’il ne bouge plus beaucoup. Je ne rate jamais une occasion d’aller à son chevet, de discuter avec lui et de prendre conseil. C’est mon pilier dans la musique…

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