Pour célébrer le retour de Colette
Ce premier chant est extrait des Epîtres à la Princesse, dédié à la Marquise Daniel de Betteville,
« Elle a parlé elle s’est tue elle n’est plus.
Et belle, ivoire mûr en sa robe de neige au parfum d’oranger.
Elle repose sous le sapin bleu, les cheveux sagement comme
des gerbes de blés mauves.
Princesse ma Princesse, car à quoi bon sans toi mes terres orphelines
Mes terres sans semences mes troupeaux sans étables mes
Vergers sans fontaines ?
A quoi bon ma brousse et ma boue, ma négritude ma nuit sans soleil ?
Si seulement la science du paysan mandingue…
Perdu jusqu’au sourire des signares !
Vieillirai-je comme mon père dans la solitude des larmes
Cependant qu’herbes et serpents devisent dans le gynécée ?
Non non ! Repose ma Belborg en ta robe paisible, au village
bleu de tes morts mes morts.
Tu fleuriras au jardin de mon cœur.
Les brouillards paressent encore sur tous mes fleuves
Mais la lumière lentement s’étend sur mes yeux de nuit.
Repose Belborg ô repose en ta robe splendide. »
Finesse d’esprit jamais égalée, il a préféré la Connaissance aux louis d’or
Ce second poème est LE MESSAGE, des extraits d’un dialogue avec le Prince, dans chants d’ombre.
« J’ai traversé, moi aussi, des fleuves et des forêts d’embûches vierges
D’où pendaient des lianes plus perfides que serpents
J’ai traversé des peuples qui vous décochaient un salut empoisonné.
Mais je ne perdais pas le signe de reconnaissance.
Et veillaient les Esprits sur la vie de mes narines…
Au Gardien du Sang, j’ai récité le long message
Le Prince a répondu. Voici l’empreinte exacte de son discours » :
« Enfants à tête courte, que vous ont chanté les kôras ?
« Vous déclinez la rose, m’a-t-on dit, et vos Ancêtres les Gaulois.
« Vous êtes docteurs en Sorbonne, bedonnants de diplômes.
« Vous amassez des feuilles de papier – si seulement des louis d’or à compter
« Sous la lampe, comme feu ton père aux doigts tenaces ! »
Senghor, Apôtre de l’Amour entre les peuples, est un « IMMORTEL »
Ce dernier poème est PRIERE DE PAIX, à Georges et Claude Pompidou extrait §4 d’Hosties Noires.
« … Sicut et nos dimittimus debitoribus nostris »
« Ah ! Seigneur, éloigne de ma mémoire la France qui n’est pas la France, ce masque de petitesse et de haine sur le visage de la France.
Ce masque de petitesse et de haine pour qui je n’ai que haine – mais je peux bien haïr le Mal
Car j’ai une grande faiblesse pour la France.
Bénis ce peuple garrotté qui par deux fois sut libérer ses mains et osa proclamer l’avènement des pauvres à la royauté
Qui fit des esclaves du jour des hommes libres égaux fraternels
Bénis ce peuple qui m’a apporté Ta Bonne Nouvelle, Seigneur, et ouvert mes paupières lourdes à la lumière de la foi.
Il a ouvert mon cœur à la connaissance du monde, me montrant l’arc-en-ciel des visages neufs de mes frères.
Je vous salue mes frères : toi Mohamed Ben Abdallah, toi Razafymahatratra, et puis toi là-bas Pham-Manh-Tuong, vous des mers pacifiques et vous des forêts enchantées
Je vous salue tous d’un cœur catholique….. »
Sénégalaise avec les Sénégalais, vous l’étiez Mme Senghor. A présent dormez en paix au Royaume d’enfance au milieu des vôtres. Vous resterez dans nos cœurs.
Par Denise d’ERNEVILLE,denisederneville@hotmail.fr
Ce premier chant est extrait des Epîtres à la Princesse, dédié à la Marquise Daniel de Betteville,
« Elle a parlé elle s’est tue elle n’est plus.
Et belle, ivoire mûr en sa robe de neige au parfum d’oranger.
Elle repose sous le sapin bleu, les cheveux sagement comme
des gerbes de blés mauves.
Princesse ma Princesse, car à quoi bon sans toi mes terres orphelines
Mes terres sans semences mes troupeaux sans étables mes
Vergers sans fontaines ?
A quoi bon ma brousse et ma boue, ma négritude ma nuit sans soleil ?
Si seulement la science du paysan mandingue…
Perdu jusqu’au sourire des signares !
Vieillirai-je comme mon père dans la solitude des larmes
Cependant qu’herbes et serpents devisent dans le gynécée ?
Non non ! Repose ma Belborg en ta robe paisible, au village
bleu de tes morts mes morts.
Tu fleuriras au jardin de mon cœur.
Les brouillards paressent encore sur tous mes fleuves
Mais la lumière lentement s’étend sur mes yeux de nuit.
Repose Belborg ô repose en ta robe splendide. »
Finesse d’esprit jamais égalée, il a préféré la Connaissance aux louis d’or
Ce second poème est LE MESSAGE, des extraits d’un dialogue avec le Prince, dans chants d’ombre.
« J’ai traversé, moi aussi, des fleuves et des forêts d’embûches vierges
D’où pendaient des lianes plus perfides que serpents
J’ai traversé des peuples qui vous décochaient un salut empoisonné.
Mais je ne perdais pas le signe de reconnaissance.
Et veillaient les Esprits sur la vie de mes narines…
Au Gardien du Sang, j’ai récité le long message
Le Prince a répondu. Voici l’empreinte exacte de son discours » :
« Enfants à tête courte, que vous ont chanté les kôras ?
« Vous déclinez la rose, m’a-t-on dit, et vos Ancêtres les Gaulois.
« Vous êtes docteurs en Sorbonne, bedonnants de diplômes.
« Vous amassez des feuilles de papier – si seulement des louis d’or à compter
« Sous la lampe, comme feu ton père aux doigts tenaces ! »
Senghor, Apôtre de l’Amour entre les peuples, est un « IMMORTEL »
Ce dernier poème est PRIERE DE PAIX, à Georges et Claude Pompidou extrait §4 d’Hosties Noires.
« … Sicut et nos dimittimus debitoribus nostris »
« Ah ! Seigneur, éloigne de ma mémoire la France qui n’est pas la France, ce masque de petitesse et de haine sur le visage de la France.
Ce masque de petitesse et de haine pour qui je n’ai que haine – mais je peux bien haïr le Mal
Car j’ai une grande faiblesse pour la France.
Bénis ce peuple garrotté qui par deux fois sut libérer ses mains et osa proclamer l’avènement des pauvres à la royauté
Qui fit des esclaves du jour des hommes libres égaux fraternels
Bénis ce peuple qui m’a apporté Ta Bonne Nouvelle, Seigneur, et ouvert mes paupières lourdes à la lumière de la foi.
Il a ouvert mon cœur à la connaissance du monde, me montrant l’arc-en-ciel des visages neufs de mes frères.
Je vous salue mes frères : toi Mohamed Ben Abdallah, toi Razafymahatratra, et puis toi là-bas Pham-Manh-Tuong, vous des mers pacifiques et vous des forêts enchantées
Je vous salue tous d’un cœur catholique….. »
Sénégalaise avec les Sénégalais, vous l’étiez Mme Senghor. A présent dormez en paix au Royaume d’enfance au milieu des vôtres. Vous resterez dans nos cœurs.
Par Denise d’ERNEVILLE,denisederneville@hotmail.fr