Leral.net | S'informer en temps réel

Ces ministres qui travaillent pour Marième- Et si Mbagnick Ndiaye n'était pas le seul "Mtm" du gouvernement?

Rédigé par leral.net le Samedi 1 Novembre 2014 à 07:54 | | 30 commentaire(s)|

Mbagnick Ndiaye, le ci-devant ministre de la Culture et de la Communication ne se cache pas et, quoi qu’on puisse dire sur son rey lamigne, il a eu le mérite de reconnaître publiquement qu’il est un Mtm : un ministre qui travaille pour Marième. Marième, c’est la Première Dame dont l’influence sur la vie au Palais et le fonctionnement de l’équipe gouvernementale qui entoure son mari s’accroît de jour en jour.


Ces ministres qui travaillent pour Marième- Et si Mbagnick Ndiaye n'était pas le seul "Mtm" du gouvernement?
Voilà une femme que les Sénégalais, ravis de voir enfin une des leurs, une vraie, faire du jagar jagary dans les allées du Palais avec tout que cela comporte de senteurs captivantes et defar bamou baax, présentaient au lendemain de la victoire de Sa Rondeur sur Wade comme quelqu’un qui a tout sacrifié y compris même son nom pour se mettre au service de son mari. Il est vrai que l’empressement des Sénégalais à adopter Marème n’avait d’égal que leur sentiment de frustration d’avoir eu affaire de l’indépendance jusqu’à la victoire historique de mars 2012 à des "étrangères" en guise de Première Dame quoique fussent méritoires les efforts d’intégration des "toubabesses" Colette et Viviane et de la Libano-Sénégalaise, Elisabeth Diouf.

Toutefois, au fil du temps, les choses se sont passées autrement et Marème ne se satisferait pas seulement d’être dans l’ombre de son mari, en gérant son foyer. Ou au mieux en s’occupant de ses œuvres caritatives. Loin des soubresauts de la politique.

En effet, à en croire Mbagnick qui dit lui être redevable de son poste de ministre, Marème serait au cœur du pouvoir et aurait comme son président de mari le pouvoir de vie et de mort sur des membres du gouvernement.

Les Sénégalais qui n’osaient pas y croire ont beau se scandaliser et Macky lui-même tenter d’éteindre l’incendie en décrétant la fin des folkloriques passations de service, rien n’y fera : Mbagnick a vendu la mèche sur les réels pouvoirs de la Première Dame. Quelle mouche a piqué le président de Ndef Leng pour qu’il fasse pareille sortie ?

L’ambiance carnavalesque de sa passation de service avec Matar Bâ, le nouveau ministre des Sports ? La perspective de goûter à nouveau à l’onctueux fromage que constitue un portefeuille ministériel ? Si on est dans ce dernier cas qui vous fait voir la détention d’un maroquin comme une sinécure et non un sacerdoce, on verse facilement dans la flagornerie à l’endroit de celui ou celle qui vous a fait ministre.

En attendant que les pangols nous éclairent sur ce double questionnement, on ne peut que spéculer sur les effets qu’aura une telle déclaration dans le fonctionnement du gouvernement dirigé par Mahammed Boun Dione. Quelle va être sa marge de manœuvre face un ministre qui ne lui doit pas son entrée dans le gouvernement qu’il est censé avoir constitué avant de le proposer pour acceptation ou rejet au président de la République ? En termes clairs, le PM ne risque-t-il pas d’avoir affaire à des ministres du genre Mbagnick qui vont lui échapper et n’agir que suivant les desiderata de la Première Dame, Mtm (ministre travaille pour Marème) oblige ?

Si on tombe dans ce scénario, le bicéphalisme qui a eu souvent cours ces temps derniers au sommet de l’Etat entre le Pm et le Palais, via le chef de l’Etat ou son épouse, va ressurgir et plonger la marche du pays dans une lutte sourde dont le dénouement sera infailliblement le licenciement du Premier ministre. Une pratique bien connue de Wade et que Macky qui a déjà usé deux Pm ne désapprouve pas. Pour éviter le destin fugace de Mimi Touré, le nouveau Pm risque de passer son temps à jouer les équilibristes en regardant bien où il met les pieds, c’est-à-dire détecter très tôt les ministres qui lui échappent et, s’il est amené à travailler avec eux, les toucher avec un bant bu guud…

Mahammed le taciturne pourrait ne pas arriver à cette position inconfortable, si Mbagnick a joué les cachotiers en ne révélant pas qu’au delà de son cas toute la trentaine de ministres du gouvernement sont en vérité redevables à Marème qui les aurait nommés. Tous y compris même le Premier ministre dont le prénom rime avec Mtm.

A ce jeu, il y a plusieurs autres Mtm comme Matar Bâ, le remplaçant de Mbagnick Ndef Leng au département des Sports, Mankeur Ndiaye, notre diplomate en chef, Mariama Sarr, Mame Mbaye Niang et aussi…Mansour Faye, le frère. Travailler pour sa sœur qui vous a fait ministre ne devrait poser aucun problème, quand d’autres avec qui elle n’est apparentée ni d’Adam ni d’Eve le crient sur tous les toits…

Evidemment, c’est avec la bénédiction de Sa Rondeur que Marème peut se permettre de telles libéralités qui, au demeurant, ne dérangeraient pas certains Sénégalais. Pince sans rire, un homme d’âge mûr à qui une télé privée avait tendu son micro au lendemain de la sortie de Mbagnick pour avoir son avis sur l’influence de la Première Dame sur l’équipe gouvernementale, a déclaré comprendre un peu ce que d’aucuns qualifient de scandale, car "jabar dafa fort ci jeker". Fermez le ban ! Et moi, de me replonger dans mes jeux espiègles de gamin dont l’un d’eux consistaient à dénoncer à la criée pour que nul n’en ignore les coups fourrés de mes camarades de jeu : Oh ma ni ko ! Il existe-un-gouvernement-dont-les-ministres-sont choisis par…

Le p'tit railleur sénégalais