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Délibéré le 5 Décembre : La vérité et les faits sur l’affaire Matar Seck et ses co-accusés

Rédigé par leral.net le Vendredi 1 Décembre 2017 à 12:43 | | 0 commentaire(s)|

Arrivés au tribunal avec une sérénité et un calme révélateurs de leur état d’esprit, Matar Seck, Abdoulaye Diagne et Mansour Fall ont comparu devant une foule acquise à leur cause. Face au tribunal qui a percé le mystère du dossier, les mis en cause ont évoqué chacun sa part de responsabilité, affirmant avoir agi, sans intérêt, pour permettre au propriétaire légitime du passeport en cause, Mamadou Moustapha Seck, malade et établi en Italie, de poursuivre ses soins. Un procès qui dément les insinuations sur un éventuel trafic de visas et une probable implication de Coumba Gawlo et qui démontre, simplement, que la montagne des insinuations a accouché d’une petite souris.


Si Mansour Fall a tergiversé sur les raisons pour lesquelles il s’est présenté au consulat d’Italie afin de se présenter au nom du propriétaire du document de voyage, Ablaye Diagne, beau-frère du propriétaire du passeport, expliquera avoir reçu le document.

Le guitariste du groupe de la Diva Coumba Gawlo, affirmera juste avoir remis le document à Mansour Fall sur instruction de Matar Seck qui se trouvait en ces moments en France. C’est le manager et frère de Coumba Gawlo qui éclairera la lanterne du tribunal, en précisant avoir agi de son propre chef dans le but d’aider une connaissance dont les jours étaient comptés, à se soigner.

Matar Seck reviendra sur les conditions posées par l’ambassade, à savoir la présentation des documents de voyage à la fin du délai de délivrance du visa, pour expliquer le motif qui a présidé au choix de convoyer quelqu’un d’autre représenter Mamadou Moustapha Seck, juste pour être conforme aux engagements pris avec l’ambassade, mais aussi par peur de la réaction de l’artiste, sa sœur, dont la crédibilité n’a jamais été entachée.

Le président du tribunal interrogera les prévenus sur les avantages, intentions et liens qui pourraient asseoir le délit d’association de malfaiteurs.

Procureur : « Coumba Gawlo appartient au patrimoine culturel du pays »
Le maitre des poursuites retracera le circuit du passeport en cause pour essayer de justifier le délit d’association de malfaiteurs, s’interrogeant aussi bien sur la véracité de la maladie évoquée que sur les liens unissant les prévenus. Le procureur avouera cependant que les mis en cause sont loin d’être des malfaiteurs, avant de dire que cette affaire porte préjudice à l’image et à l’honorabilité de Coumba Gawlo qu’il présente comme une Dame qui appartient au patrimoine culturel du pays.

Une personne d’une crédibilité sans faille, selon le procureur, qui l’érige en modèle et loue sa personnalité. Un réquisitoire mitigé qu’il conclura en requérant une peine ferme de trois mois à l’endroit des prévenus. Compréhensif et indulgent, dira la défense, qui évoquera d’abord une jurisprudence de la chambre criminelle pour démonter les accusations avant d’établir le vide du dossier.

Le droit est parfois charité

Aussi bien le délit d’usurpation d’identité que celui portant sur l’association de malfaiteurs, ont été battus en brèche par les conseils de la défense qui ont pointé du doigt la responsabilité de l’Etat et le système inique d’octroi de visa.

La contradiction entre le réquisitoire et la peine requise par le parquetier sera aussi mise en exergue par Maitre Hanne qui situera le délit de faux en Italie, avant de s’attaquer à la qualification des faits, estimant que tout au plus, les accusés, ne peuvent être poursuivis pour complicité, car le mobile de la faute est une noble intention.

Maitre Djibril Diallo dira d’abord que chaque procès est une question sociale avant de s’interroger sur les causes profondes du trafic humain en Libye, comparé à la prise en charge des émigrés sans papiers en Europe. La robe noire dira que les exigences de l’ambassade constituent un manque de respect de la dignité humaine.

Sur le fond du dossier, déjà que les faits se sont produits dans l’enceinte de l’ambassade d’Italie, Maitre Diallo se demandera si ce n’est pas le droit italien qui s’applique en la matière, avant de dire que la preuve du faux n’est pas établie dans le dossier. Dans son argumentaire, la liberté étant sacrée et que le dossier trop léger, s’appuyant juste sur une faute morale, l’avocat plaidera la relaxe pure et simple pour les prévenus non sans livrer un cours de droit sur le code de procédure pénal.

Il finira sa plaidoirie par un cri de cœur, évoquant la situation sociale et la responsabilité parentale des mis en cause qui n’ont jamais eu maille à partir avec la justice, pour sensibiliser le tribunal et éclairer sa lanterne sur le profil des accusés qui plaide en leur faveur. Le délibéré est prévu pour le 5 décembre prochain.