Leral.net | S'informer en temps réel

Dépression : le sucre et le pain blanc accusés

Rédigé par leral.net le Vendredi 7 Août 2015 à 14:04 | | 0 commentaire(s)|

Une nouvelle étude portant sur les femmes ménopausées établit un lien entre les aliments à index glycémique élevé et un risque accru de dépression.


Dépression : le sucre et le pain blanc accusés

Si on commence à se faire à l'idée qu'il faut limiter notre consommation de produits sucrés, on continue souvent allègrement à manger du pain blanc et des céréales raffinées comme le riz blanc ou les pâtes. Des habitudes néfastes pour notre moral, d'après des chercheurs américains. Selon une étude menée auprès de 70 000 femmes ménopausées dans le département de psychiatrie de l'université Columbia aux États-Unis  et publiée récemment dans l'American Journal of Clinical Nutrition (AJCN), une alimentation riche en glucides raffinés avec un index glycémique élevé augmente en effet le risque de dépression.

"Quand j'étais enfant, j'étais presque un junkie des bonbons", rapporte le pilote de cette étude, James E. Gangwisch, au Time. "Quand je mangeais beaucoup de sucre, je me sentais moins bien le lendemain", explique-t-il. Depuis, il a arrêté les sucres ajoutés, mais il a toujours été intrigué par les relations entre malbouffe et dépression. Avec ses confrères chercheurs, il a observé ce lien sur 70 000 femmes ménopausées durant trois ans. Les résultats montrent une corrélation évidente et proportionnelle entre consommation d'aliments à index glycémique élevé et risque de dépression : plus on en mange, plus notre moral se détériore.

A contrario, les chercheurs ont constaté que certains aliments s'avéraient protecteurs et diminuaient le risque de dépression : fibres, grains entiers, fruits entiers (et non les jus de fruits), légumes et lactose formeraient le quinté gagnant et le secret d'une humeur égale. Plusieurs mécanismes pourraient expliquer ces résultats. Tout d'abord, l'excès de sucres et de céréales raffinées semble augmenter les risques d'inflammation cérébrale, ce qui pourrait entraîner la dépression. Par ailleurs, la réponse hormonale est également en cause. Plus l'index glycémique d'un aliment est élevé – sucre, pain blanc, riz blanc… ––, plus le niveau de sucre dans le sang augmente rapidement, ce qui déclenche alors une réponse hormonale immédiate dans le corps pour réduire ce niveau de sucre (via l'insuline). Cette chute brutale de sucre dans le sang entraîne ou accentue alors les sautes d'humeur, la fatigue, l'irritabilité et d'autres symptômes comme la dépression.

Les dangers du sucre

S'il est difficile et délicat de conseiller aux personnes traversant une dépression de supprimer ces aliments délétères, l'effort serait vraiment payant d'après les chercheurs, au moins en prévention. "Je pense vraiment que c'est important et que cela a un impact important sur votre humeur, votre bien-être et votre niveau d'énergie", insiste le chercheur James E. Gangwisch. Outre les femmes ménopausées, il est fort probable que nous soyons tous concernés. D'autres études ont, en effet, déjà montré le lien délétère entre consommation de sucre et anxiété ou dépression pour les adolescents, notamment.

Plus globalement, ces dernières années, une prise de conscience s'établit sur la nocivité du sucre. On connaît ses méfaits pour l'obésité, le diabète, l'hypertension, le risque d'infarctus ou de cancer du sein, et on commence à comprendre comment il pourrait altérer le cerveau, impactant l'humeur mais aussi les capacités intellectuelles et la mémoire. Cette nouvelle étude nous invite à considérer l'apport de sucre dans son ensemble, en fonction de la charge glycémique des aliments notamment et pas seulement les aliments au goût sucré.

Pour réduire ces aliments au quotidien, outre la limitation des boissons sucrées (sodas, jus de fruits…), des sucreries et desserts, le plus simple reste de se convertir au pain complet et au riz et pâtes semi-complets ou complets. Et surtout d'éviter les sucres cachés de l'alimentation industrielle, qui représentent les trois quarts de notre consommation : plats préparés, surgelés, conserves, sauces, soupes, charcuterie, biscottes… Comment ? En se mettant aux fourneaux !