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Hollande condamné à passer à l'action après le revers des municipales

Rédigé par leral.net le Mardi 25 Mars 2014 à 20:13 | | 0 commentaire(s)|

Hollande condamné à passer à l'action après le revers des municipales
Après le choc du premier tour des municipales, Francois Hollande, à la tête d'un exécutif frappé de discrédit et d'une impopularité record, est condamné à passer à l'action pour tenter de reprendre la main avant les élections européennes de la fin mai.
"Au mois d'avril, il y aura nécessairement une expression et une action", affirme-t-on à l'Elysée. Remaniement, nouvelle étape du quinquennat ? Il faudra quoi qu'il arrive répondre à "l'avertissement, dès lors que l'électorat de gauche est resté pour une part chez lui", explique-t-on.
"Il y a des corrections à opérer, il faut être plus efficace, plus rapide et mieux organisé", observe-t-on également.
Après un premier tour marqué par une absention record, une percée historique du Front national et un vote-sanction contre les socialistes dans plusieurs grandes villes, "les Français attendent le président", reconnaît un proche du chef de l'Etat.
Celui-ci, estime-t-il, doit s'exprimer "très vite" pour "offrir une nouvelle perspective" et répondre au "besoin de justice sociale".
Les résultats sur le front du chômage ont été "trop longs à venir", ajoute un autre qui souligne: "être de gauche, c'est vouloir changer la vie des Français", une variante du slogan de François Mitterrand en 1981. Il évoque "une meilleure répartition de l'effort" mais aussi "des fruits" de cet effort "notamment sur le plan fiscal".
"Il faudra rapidement clarifier la situation, que le président dise ce qu'il veut faire, s'il faut un changement de gouvernement ou pas" pour repartir "à la conquête du coeur des Français", abonde un poids lourd du gouvernement.
Dans l'entre-deux tours, François Hollande, sollicité par plusieurs chaînes de télévision, a décidé de garder le silence. Mais par la suite, "il y aura bien une expression, même si la date n?est pas encore fixée", précise son entourage.
Reconnaissant "un désaveu de la méthode", le patron des sénateurs socialistes, François Rebsamen, juge que "les Français veulent de l'explication, de la cohérence, de la justice sociale, de l'autorité".
Un conseiller ministériel influent préconise même "un effet de sidération, un saut audacieux, un coup de barre à gauche". "Quand un Premier ministre cristallise trop de mécontentement, il doit partir", assène-t-il.
- Matignon : "on ne fait pas nos cartons" -
Les Français sont sur la même longueur d'onde. Près de huit sur dix (79%) appellent à un remaniement. Ils sont presque aussi nombreux (69%) à souhaiter un changement de Premier ministre dans la foulée des municipales.
A Matignon, on feint le détachement, observant que "ça fait deux ans que, périodiquement, on annonce le départ de Jean-Marc Ayrault".
"Nous ne faisons pas nos cartons", insiste-t-on.
Ministre du Travail et proche du président, Michel Sapin estimait lui aussi mardi qu'il fallait entendre le "mécontentement vis-à-vis de la situation économique et sociale" et qu'"évidemment, il faudra évoluer" avec "le Premier ministre que choisira le président", l'actuel ou un autre.
Des noms circulent: Manuel Valls, le populaire ministre de l'Intérieur, Laurent Fabius, qui fait figure de sage à la tête de la diplomatie française et a déjà goûté à Matignon il y a trente ans et, pourquoi pas --son état-major y travaille-- Ségolène Royal, l'ancienne compagne du président et mère de leurs quatre enfants.
Reste à composer avec un calendrier contraint. La France doit transmettre fin avril à la Commission européenne une version actualisée de son programme de stabilité avec, à la clef, le détail des 50 milliards d'économies dans les dépenses publiques promis par le chef de de l'Etat d'ici à la fin du quinquennat.
François Hollande montera en première ligne pour se livrer à une défense et illustration de son pacte de responsabilité sur lequel gouvernement doit engager sa responsabilité devant le Parlement fin avril.
Nul doute que le sort du Premier ministre sera réglé avant cette date, tant l'enjeu est important pour le président. Pour autant, il n'entend pas "se laisser prendre par un calendrier", glisse un proche.
Mais patienter jusqu'aux élections européennes de la fin mai ne semble pas une option. Ce serait synonyme d'"inertie", note l'entourage du président.