leral.net | S'informer en temps réel

Insufisance rénale: plaidoyer pour un soutien psychologique en faveur des malades

Toumany Badji, insuffisant rénal, a plaidé pour davantage de solidarité avec les personnes affectées par cette maladie, soulignant que les patients ont surtout besoin d’un ‘’soutien psychologique’’.


Rédigé par leral.net le Samedi 20 Décembre 2014 à 20:01 | | 0 commentaire(s)|

Insufisance rénale: plaidoyer pour un soutien psychologique en faveur des malades
''C’est une maladie qui a besoin de beaucoup de solidarité dans les familles. Il faut énormément de solidarité dans les familles'', selon M. Badji.

Intervenant samedi lors d’un diner-débat d’un diner-débat sur le thème ''l’insuffisance rénale et l’hémodialyse’’, Toumany Badji a fait remarquer que beaucoup de couples ont volé en éclats à cause de la maladie rénale.

C’est la raison pour laquelle, a-t-il poursuivi, les personnes affectées par l’insuffisance rénale, en partenariat avec leurs médecins, ont mis en place une association pour se prendre en charge sans attendre l’aide de l’Etat.

L’unité d’hémodialyse de l’Hôpital régional de Ziguinchor, acquise par le biais du ministère de la santé et de l’action sociale, a démarré officiellement ses activités samedi.

A cette occasion, la convention des Ziguinchorois a organisé une séance de dépistage de la maladie rénale chronique, de l’hypertension et du diabète.

Son président Alassane Sarr a loué les efforts fournis par le gouvernement sénégalais pour avoir doté l’Hôpital régional d’une unité de dialyse bien équipée.

''Les insuffisants rénaux ont surtout besoin d'un soutien psychologique de la part de l’Etat, des parents'', a plaidé M.Badji qui est resté 19 ans sans mettre les pieds à Ziguinchor, sa ville natale.

''J’ai passé des mois sur une chaise roulante. Je n’arrivais pas à me toucher moi-même. Je n’arrivais pas à manger non plus. Tout ce que j’avalais, eau comme nourriture, je le rendais'' s'est il souvenu du début de sa maladie.

''Ça m’est arrivé brusquement'', a ajouté l’administrateur civil et ancien fonctionnaire international à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui a qualifiée la maladie rénale de ''tueuse silencieuse''.

''J’étais en poste à la sous-préfecture de Gossas (Kaolack, centre).Le week-end, je suis allé voir ma famille à Dakar avec mes uniformes. Du canapé où j’étais assis, j’ai voulu me tenir debout, je me suis écroulé. En réalité, je ne ressentais pas de douleurs'', se souvient-il.

M. Badji qui se déplace avec l’aide d’une canne dit avoir été évacué à l’Hôpital le Dantec de Dakar où il a été pris en charge par le Pr Boucar Diouf, qui a-t-il rappelé, était à l’époque le seul néphrologue en service au Sénégal.

Le bilan fait lors de son hospitalisation a conclu qu’il souffrait de la maladie rénale chronique. Il a relevé que le Pr Boucar Diouf a vécu des moments difficiles tout comme les patients, dans la mesure où les moyens ne suffisaient pas.

''Il y’avait trop de malades en hémodialyse. Il y avait 15.000 personnes sur la liste d’attente. Si je devais attendre, je serai mort. C’est pourquoi, j’ai accepté qu’on pratique la dialyse péri-thonaire sur moi’’, a-t-il témoigné.

Il a précisé que l’opération se faisait trois par jour par intervalles de 4 h.

En raison du coût élevé des séances de traitement de la maladie rénale, il dit avoir fait une formation avec son épouse dans le but de faire lui-même la dialyse à domicile pendant 4 ans. Un traitement qu’il a du arrêter après avoir contracté d’autres maladies.

Au bout des séances d’hémodialyse qu’il faisait trois fois par semaine, Badji a pu marcher tout seul pour suivre son traitement.

''Toumany Badji a passé 19 ans sans fouler le sol de sa ville natale Ziguinchor où vit sa famille. Maintenant, avec l’acquisition d’une unité d’hémodialyse par l’Hôpital régional, il peut suivre ses séances ici sans aucun souci'', s’est félicité le président de la Convention des Ziguinchorois.
APS