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L’apprentissage du Saint Coran rime-t-il avec misérabilité et précarité ?


Rédigé par leral.net le Jeudi 30 Juillet 2015 à 11:08 | | 0 commentaire(s)|

La mort d’un enfant ne peut que nous peiner voire même nous révolter et ce d’autant plus que si on pouvait l’éviter parce qu’accidentel. La mort de Dame Niane, un Talibé battu à mort dans un Daara à Yeumbeul devrait nous amener à faire notre automatique.

La misère des Talibés est une réalité, car ils s’habillent salement et ne se lavent quasiment jamais et deviennent ainsi très sales. Pourtant le prophète (PSL) soutient que « la propreté fait partie de la Foi ». On constate également que leur habitation est insalubre surtout dans les grandes agglomérations où ils habitent dans des immeubles en construction. Ces talibés ne mangent que des restes qu’on leurs donne. Nous devons rectifier cette situation dramatique qui constitue une des pires tares de notre société.

Il faut noter également qu’on ne trouve dans aucun Daara de nos chefs religieux ce traitement inhumain qu’on inflige aux enfants des Daaras urbains. On ne peut non plus trouver un verset coranique ni un hadith prophétique qui encouragent la mendicité et la misère d’un enfant sous prétexte de l’enseignement du Coran.

La pédagogie de certains maîtres coraniques ne correspond pas à celles de nos respectueux guides religieux. Par exemple, lorsque Serigne Touba avait recommandé Serigne Ndam Abdou Rahmane Lo d’enseigner le Coran et Serigne Mbacké Bousso d’enseigner les sciences islamiques, il a dit à Mame Cheikh Ibraima Fall et à Serigne Mandoumbé Mbacké d’assister financièrement ces Daaras. Ceci dit que Serigne Touba ne conseillait pas les enseignants de faire mendier les enfants. Au contraire, il leur assistait financièrement. Donc, pour ceux qui veulent nous faire croire que la mendicité est un moyen d’enlever l’orgueil chez l’enfant, ils n’ont rien compris, car elle n’a jamais été l’affaire des enfants.

De plus, Serigne Touba, lors de son départ en exile, a dit à son bras droit, à savoir Mame Thierno Ibrahima Faty, à qui il a confié sa famille, de veiller à la propreté des enfants, bien les nourrir et bien s’occuper de leur éducation ; ainsi, il lui disait : « que les enfants ne restent pas longtemps sans manger de la viande, sans raser la tête et qu’ils ne parlent pas fort ». Serigne Touba nous indiquait ainsi une méthode d’éducation.

Je pense que les premiers responsables de cette tragique situation sont les parents qui laissent complètement les enfants à la merci des maîtres coraniques. Certains d’entre eux abandonnent purement et simplement leurs enfants. En effet, ils ne rendent point visite aux enfants et ils ne donnent rien au maître coranique. Cela est synonyme d’abandon.

Selon le Coran, le père a l’obligation de nourrir et de vêtir ses enfants, ainsi, il dit : « Au père de l’enfant de le nourrir et vêtir de manière convenable » Sourate 2 verset 232. Dans une autre sourate, Dieu dit : « Que celui qui est aisé dépense de sa fortune; et que celui dont les biens sont restreints dépense selon ce qu’Allah lui a accordé » et Prophète (PSL) a dit aussi : Craignez Dieu et traitez vos enfants de manière équitable ». Cela doit inviter les parents à prendre leur responsabilité, car et ils doivent savoir que les enfants ont des droits et s’ils ne les respectent pas, ils rendront des comptes devant Dieu.

L’Etat sénégalais devrait non seulement assister les Daaras, mais aussi prendre son courage et interdire la mendicité des enfants à certaines heures, s’il n’arrive pas à l’éradiquer totalement. Car on voit les Talibés tôt le matin et tard la nuit et finalement on se demande à quelle heure apprennent-ils le Coran ? Les collectivités locales devraient aussi assister les Daaras qui se trouvent dans leur localité. Quant aux riches sénégalais et surtout les musulmans, ils doivent aider davantage les Darras. En effet, chaque Sénégalais doit savoir que l’apprentissage coranique par les enfants peut épargner notre pays de la colère divine. C’est ainsi que l’a dit La Risâla d’IBN ABI ZAYD AL-QAYRAWANI « La tradition rapporte qu’enseigner aux jeunes enfants le livre de Dieu apaise le courroux divin ».

Khadim-Mbacke Abass
mbackekhadim@hotmail.fr