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La nymphomanie

Rédigé par leral.net le Vendredi 9 Novembre 2012 à 02:00 | | 0 commentaire(s)|

Il n’est pas rare qu’une femme qui vit librement sa sexualité et qui connaît de nombreux partenaires se fasse abusivement qualifier de nymphomane. Comme s’il s’agissait d’une insulte ! En fait, ce terme décrit un trouble psychologique dont la définition reste encore floue et qui peut être vécu comme une grande souffrance.


La nymphomanie
Genèse de la nymphomanie
La nymphomanie était, au XVIII ème siècle qualifiée de « fureur utérine » par Bienville.

Au XIX ème, la femme nymphomane est décrite comme « souffrant d’une exagération morbide des instincts sexuels » (Krafft-Ebing). Ce sexologue reconnu estime qu’il s’agit là du symptôme d’une très grave dégénérescence psychique qui est suivie rapidement d’un collapsus mortel. Pour lui, la femme nymphomane est obsessionnelle, elle est esclave de son imagination.
Oui, au XIX ème siècle, la nymphomanie est considérée comme une maladie mortelle. A l’époque, les femmes qui souffraient d’un appétit sexuel, jugé trop féroce par les normes de la société, pouvaient être internées, sexuellement mutilées et bannies de la communauté.

Ce n’est qu’au XXème siècle que la nymphomanie n’apparait plus uniquement dans les dictionnaires médicaux, mais qu’elle passe dans le langage courant.
Ce terme s’adresse uniquement à des femmes qui ont pour caractéristique de multiplier les aventures sexuelles et les partenaires de passage.

Qu’est-ce que c’est ?
Le terme vient de nymphe (divinité féminine de la mythologie et/ou petites lèvres de la vulve) et de manie (mania en latin signifie folie). D’après le dictionnaire Hachette, la nymphomanie est une exagération pathologique des désirs sexuels chez la femme. C’est un trouble assez rare.
La nymphomane aura tendance à réduire son partenaire au rôle de jouet sexuel incapable de la satisfaire durablement. Elle est assimilée à une mangeuse d’homme, une mante religieuse.


Une notion vague
Parce que les critères de normalité en matière de sexualité restent régis par des conventions sociales et parce que les besoins diffèrent selon les individus, il reste délicat de déterminer ce qu’est exactement la nymphomanie.
Il n’est pas rare qu’une femme qui vit librement sa sexualité et qui connaît de nombreux partenaires se fasse abusivement qualifier de nymphomane. Comme s’il s’agissait d’une insulte ! En fait, ce terme décrit un trouble psychologique dont la définition reste encore floue et qui peut être vécu comme une grande souffrance.

Selon les psychologues et les psychiatres, il s’agit d’une souffrance liée à un désir sexuel effréné et inassouvi malgré la multiplication des rapports ou une consommation compulsive de supports pornographiques. A ne pas confondre donc avec un appétit développé pour les plaisirs de la chair !
Cette quête insatisfaite s’apparente à une dépendance et nécessite un traitement. D’ailleurs, on parle désormais d’addiction sexuelle ou d’hypersexualité et non plus de nymphomanie.

D’où vient la nymphomanie
L’origine de la nymphomanie se trouverait dans un manque d’amour : cette frénésie sexuelle cacherait une forte carence affective.

Les remèdes
Une psychothérapie : faire appel à un professionnel pour déterminer l’origine de son comportement peut aider à se débarrasser de son addiction sexuelle et à se déculpabiliser.
Des groupes de soutien : si les alcooliques, les boulimiques, les toxicomanes ont leur association d’aide, il en est désormais de même pour les personnes souffrant d’hypersexualité, les nympho. Venu des USA, les réunions de SAA Sex Addicts Anonymous = les anonymes accro au sexe ont fait leur apparition en France et sont présents dans de nombreuses grandes agglomérations. Sous la houlette d’un thérapeute, un programme en 12 étapes de sevrage est proposé ainsi que des discussions avec d’autres participants. Le tout est gratuit et dans le respect de la sacro-sainte règle de l’anonymat. En savoir plus : La DASA (Dépendants affectifs et sexuels anonymes) : http://dasafrance.free.fr. Un questionnaire est proposé afin de déterminer son degré d’addiction.
Un traitement médicamenteux peut également être prescrit afin de réguler l’humeur du patient s’il connaît un état dépressif.

Le saviez-vous ?
Le masculin de nymphomanie est appelé le satyriasis, qui vient du mot satyre, un demi-dieu de la mythologie grecque.