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Le cri du cœur du slameur Ksi Apakéna pour une paix définitive en Casamance

Rédigé par leral.net le Jeudi 5 Novembre 2015 à 12:20 | | 0 commentaire(s)|

Marcel Cassien Badji à l’Etat civil, Ksi Apakéna, est convaincu qu’avec une volonté de la part des autorités, mais aussi du Mfdc, le conflit casamançais ne sera qu’un mauvais souvenir. Cet artiste qui fait du slam a sorti 6 titres qui parlent de ses souvenirs, qu’ils soient beaux ou amers, en Casamance, la région qui l’a bercé.


Se définissant comme un citoyen sénégalais et patriote casamançais, l’artiste poète slameur Marcel Cassien Badji, alias Ksi Apakéna, a un seul combat, pour l’instant, c’est celui de voir une paix définitive en Casamance, sa contrée. Raison pour laquelle, dans l’un de ses trois albums intitulé « Kayro kassumay », qui signifie paix et qui contient 12 titres, les 6 sont consacrés à la Casamance dont le conflit commence à perdurer. « Il y a des souvenirs amers, il y en a qui sont beaux à dire, j’ai pensé, "pourquoi pas la Casamance d’abord" », a-t-il dit avant d’informer que les 6 autres titres parlent aussi de paix mais dans un cadre plus élargi. « La Casamance nous appartient tous. Évitons de dire le conflit casamançais », rectifie-t-il. « C’est un conflit sénégalais parce que nous avons tous une même identité, ceux qui sont dans le Mfdc, pour le moment, ils ont tous la même carte d’identité nationale, ils sont tous des Sénégalais », rappelle-t-il.

Très engagé dans son combat, l’artiste, qui capitalise 17 années d’expérience dans son domaine, est à l’aise quand il aborde la crise en Casamance dans son album. Ce, vu qu’il a eu à résider dans des « zones tampons » comme Kartiack, base de ceux qui sont les plus connus dans le Mfdc comme César Atoute Badiate, Salif Sadio, Kamougué Diatta. « J’étais dans ce village et j’ai vu énormément de choses qui se sont passées devant mes yeux. Je ne suis pas du genre à créer des histoires. Mes titres ont été écrits de manière spontanée, c’est un vécu, ce sont des souvenirs. L’objectif, c’est de sortir un album par rapport à ma souffrance, par rapport à celle d’autres Casamançais ».

Selon Ksi Apakéna, il faut une rupture totale pour mettre fin au conflit en Casamance. « Il faut que l’on parte vers la vérité, vers la justice et vers le pardon. Que l’on puisse négocier avec les personnes qui maitrisent le dossier, et on se rend compte que c’est devenu un deal, un jeu de mallettes et il faut que cela cesse », dénonce-t-il. Il n’a pas manqué de lancer un message au Mfdc : « On ne peut pas négocier avec 3 personnes, ce sont 2 personnes qui négocient. Et il faut qu’il y ait une facilitation au niveau du Mfdc, qu’ils s’entendent en leur sein puisqu’il existe plusieurs maquis, plusieurs leaderships, je pense qu’il serait important qu’ils puissent s’entendre et qu’ils aient un leader, un porte-parole pour que l’on puisse négocier la paix, je pense que c’est capital ».

Mariama Kobar Saleh