A voir Mame Diarra, l’on ne peut avoir que du respect pour elle. Elle donne l’impression d’une “ibadou”, pieuse jusqu’aux orteils. La tête baissée, elle marche lentement, sans déhanchements. Habillée d’un «meulfeu» de couleur rose qui lui couvre tout le corps, de la tête aux pieds, elle marche droit comme un pieu et porte des lunettes de soleil qui cachent ses yeux. Pourtant, le soleil n’a pas encore commencé à darder ses rayons. Il est juste 7 heures du matin au Rond-point Case Bi sis à l’unité 6 des Parcelles Assainies. La demoiselle, sac en bandoulière, va à l’école, dit-elle. L’accoutrement de Mame Diarra refroidit tout dragueur, même le plus coriace des mâles. L’effet qu’elle recherche. Mame Diarra s’est, en effet, décidée à adopter ce type de tenue vestimentaire pour éviter que les hommes la draguent à chaque coin de rue.