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Pèlerinage à la Mecque 2015 : Des pèlerins sans passeports, ni visas, ni interlocuteurs font leur "Hadj" dans le hangar de LSS depuis 4 jours...

Le pèlerinage aux Lieux Saints de l'Islam commence difficilement pour certains fidèles sénégalais. Ces derniers, venus de partout à travers le pays, peinent à prendre un vol pour la Mecque, faute de passeports et de visas. Restés dans le hangar des pèlerins depuis quatre jours, ils ont déversé leur colère sur la Commission en charge du pèlerinage qu'ils jugent incompétente.


Rédigé par leral.net le Vendredi 11 Septembre 2015 à 16:16 | | 0 commentaire(s)|

Pèlerinage à la Mecque 2015 : Des pèlerins sans passeports, ni visas, ni interlocuteurs font leur "Hadj" dans le hangar de LSS depuis 4 jours...
"Le problème est que nous sommes restés bloqués ici (dans le hangar) depuis 4 jours. La Commission chargée du pèlerinage nous a appelés au téléphone pour nous dire de venir récupérer nos passeports et préparer le pèlerinage. Les vols 3, 4 et 5 n'ont toujours pas quittés. Actuellement, on ne nous a donnés que des badges alors qu'avant de quitter nos demeures, on nous avait clairement dit que les passeports et visas étaient sortis", indique Cheikh Tidiane Diop, venu accompagner sa mère. Il a décidé de porter la voix d'autres personnes, dans le même cas, venus des autres régions et zones rurales du pays (Saint Louis, Ziguinchor, Birkilane, Foundiougne...). Outré, M. Diop estime que la Commission "a fui ses responsabilités". "On a interpellé le président de la Commission du pèlerinage hier, mais il a fui. On ne sait pas où il est parti", dit-il révélant au passage que les pèlerins dorment sur des chaises installés dans le hangar et certains d'entre eux sont même à court d'argent de poche.

Le jeune homme regrette surtout le manque de professionnalisme des chargés du pèlerinage, même s'il continue d'espérer que sa mère ainsi que les autres vont pouvoir quitter d'ici demain. "Un certain Colonel de la Commission est récemment passé ici et on a également été voir les autorités qui nous ont dit qu'il y aura un avion qui sera disponible dans la soirée et va embarquer les passagers des vols 3 et 4. Mais l'autre problème, c'est qu'ils nous ont indiqué que ceux du vol 5, qui devaient partir la veille à 00 heure, vont encore prendre du retard jusqu'à demain... Mais toutes ces anomalies traduisent un manque d'organisation et de professionnalisme de leur part. Car, ce n'est pas normal que la date et l'heure inscrites dans le billet d'avion ne soient pas respectées", fulmine-t-il.

El Hadji Habib Ndiaye est, lui aussi, un jeune candidat au pèlerinage. Il était prévu pour le vol 5 qui devait quitter hier à 00 heure. Il a embouché la même trompette que ses prédécesseurs en tirant sur la Commission. Il considère qu'il s'agit ni plus ni moins "d'une crise de compétence, qui génère une crise de confiance. Ce qui conduit directement à une crise d'autorité". D'après les informations qu'il a reçues, M. Ndiaye confie que leur départ n'est pas retardé par un problème de passeports ni de visas... mais par un déficit d'avions. "La Commission a essayé de négocier avec le vol saoudien, mais finalement cette compagnie ne s'est pas accordée avec elle. Elle s'est rabattue ensuite sur Sénégal Airlines qui ne peut amener tout le monde", explique le jeune pèlerin qui souligne qu'il y a "plus de 400 pèlerins" qui sont dans le même cas que lui. Il n'a pas manqué de décrier l'attitude du président de la Commission du pèlerinage qui devait faire partie du vol 5, mais qui est parti, depuis, en Arabie Saoudite, "pour régler un problème qui s'y passe". "Comment peut-on laisser un problème non résolu au niveau local et prétendre vouloir régler un autre du genre à l’extérieur ?", s'interroge El Hadji Habib Ndiaye qui salue toutefois la communication faite par le Commandant de la gendarmerie de l'aéroport qui les a reçus dans son bureau et a informé les autorités sur la situation qui prévaut actuellement.

Le pèlerin Baba Ly Ndiaye, un vieux du troisième âge, venu de Berkilane, dans la région de Kaffrine, dit regretter, pour sa part, le choix porté sur la Commission, car il était animé par un sentiment patriotique en finançant son pèlerinage à hauteur de 2 650 000 francs Cfa par le biais du service public (Commission).

Oumar Dembélé (stagiaire)