La défiance de l’opposition envers le facilitateur de l’UA ne date pas d’hier. Toutes les composantes du rassemblement avaient déjà exprimé des doutes sur sa personnalité. On se souvient que l’UDPS souhaitait que ce soit un médiateur nommé par le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, qui avait finalement botté en touche, et que le parti d’Etienne Tshisekedi, comme les autres plateformes du rassemblement, souhaitait voir la facilitation élargie, d’où la naissance d’un groupe de soutien.
Ces formations politiques, comme des organisations de la société civile ouvertement hostiles au maintien au pouvoir du président Kabila, estiment que l’ancien Premier ministre togolais est trop proche du chef de l’Etat et de la majorité présidentielle, qu’il ne prend pas en compte les préoccupations de l’opposition.
Dernièrement, ce qui a mis le feu aux poudres, ce week-end, c’est le communiqué issu de la deuxième réunion du groupe de soutien et la conférence de presse d’Edem Kodjo qui s’ensuit. Le facilitateur a annoncé le début des travaux du comité préparatoire du dialogue pour le 30 juillet, or le « rassemblement » ne veut pas d’un comité préparatoire ou d’un dialogue selon les modalités établies par le chef d’Etat. Pas satisfait non plus par les mesures de grâce qui excluent l’essentiel des personnalités que le « rassemblement » considère comme des prisonniers politiques. Seuls six militants de la Lucha qui devaient sortir de prison mi-août vont en bénéficier.
rfi