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"Sa condamnation, son séjour en prison, lui et Thione... les hypocrites du régime de Macky Sall" : Le Damel de la presse parle !

Rédigé par leral.net le Jeudi 25 Juin 2015 à 12:11 | | 0 commentaire(s)|

Beaucoup auraient juré, la main sur le coeur, qu’il raccrocherait, en rangeant sa plume de journaliste, après sa décision de créer un Mouvement politique, aux fins, dit-il, de hisser Karim Wade au sommet de la Magistrature suprême. Mais que nenni ! Eh bien, le Damel de la presse, qui vient d’être élargi de la Maison d’arrêt et de correction de Rebeuss, entend aujourd’hui plus qu’hier rester journaliste. A l’image de ceux qu’il qualifie de journalistes du régime du Président Macky Sall.


"Sa condamnation, son séjour en prison, lui et Thione... les hypocrites du régime de Macky Sall" : Le Damel de la presse parle !
Dans cette interview accordée à Actusen.com. Déjà, dans les habits d’un opposant digne du nom, Ibrahima Ngom Damel, qui se dit convaincu que “le régime de Macky Sall est un régime de tâtonnement, d’hypocrites qui sont en train de berner le Sénégal”, parle, dans cet entretien, des difficiles conditions de vie des détenus dont certains s’entassent par plus de 200, comme par exemple aux chambres 9 et 10.

“Les chefs d’inculpation nuls et non avenus” qui lui ont valu deux mois de taule, sa rencontre avec le leader du “Raam Daan”, Thione Ballago Seck, le Secrétaire général adjoint de l’Ujtl, Victor Diouf, entre autres, le Damel de la presse parle de tout.

Le régime de Macky Sall est un régime de tâtonnement, d’hypocrites qui sont en train de berner le Sénégal. Les chefs d’accusation, qui ont été retenus contre moi, sont nuls et non avenus. C’est pourquoi je suis à l’aise d'en parler ; je ne me suis jamais senti coupable. Entretien.

Actusen.com : D’où vous est venue l’idée de faire de la politique et soutenir Karim Wade ?

Ibrahima Ngom Damel : Tout simplement parce que Karim est la meilleure alternative pour le Sénégal, il est crédible pour faire sortir notre pays des difficultés que nous rencontrons actuellement. C’est un homme qui m’inspire confiance. En tant que Baol-Baol, j’ai décidé de mettre en place le Mouvement «Bafa kaw » qui veut dire en français jusqu’au sommet, pour soutenir Karim.

Entre Karim et son père c’est tel père, tel fils… je compte hisser Karim au sommet de la Magistrature suprême

A travers ce Mouvement, je compte le hisser au sommet de la magistrature suprême. Vous savez, rien qu’à penser aux efforts qu’il a fournis, quand il était ministre, l’on sent qu’il peut nous aider. Par exemple, quand il a mis sur pied le Plan “Takkal”, on ne voyait pas de coupures d’électricité, sans oublier les routes et le tunnel.

Il a matérialisé la vision de son père par les chantiers qu’il a achevés. Et on peut dire facilement qu’entre eux deux, c’est : « tel père, tel fils ». Car en 10 ans, Me Wade a réalisé ce qu’en 40 ans, le Parti socialiste n’est pas parvenu à faire. De 2000 à 2012, le Sénégal a subi beaucoup de mutations, grâce au père de Karim Wade. Et c’est d’ailleurs ce qu’il lui a légué. Voilà les motivations qui m’ont poussé à le choisir. Je veux faire de la politique avec lui, une politique saine.

Actusen.com : Avez-vous rencontré Karim Wade en prison, pour lui faire part de votre projet?

I.NG.D: Je ne l’ai jamais vu en prison, à aucun moment. Mais c’est bien avant de me retrouver en prison que j’ai eu cette idée. Surtout après avoir vu que le régime actuel n’est en train de rien faire, en termes de développement.

Le régime de Macky Sall est un régime de tâtonnement, d’hypocrites…

Le régime de Macky Sall est un régime de tâtonnement, d’hypocrites qui sont en train de berner le Sénégal. Le chef de l’Etat est un travailleur, mais c’est son entourage qui n’est pas bien. Les gens cherchent à le mettre en mal avec les populations.

Actusen.com : Qui sont ces gens ?

I.NG.D : Je n’ai pas besoin de donner des noms, tout le monde sait ceux dont je parle. (Ndlr : Nous insistons en vain). On ne peut pas gouverner avec des gens qui étaient là à faire de la politique bien avant ma naissance. On ne peut pas faire du neuf avec du vieux.

Actusen.com : Comptez-vous aller le voir en prison ?

I.NG.D : Bien entendu. J’irai le voir discuter avec lui. Actuellement, je m’apprête à me rendre à Touba et sur le chemin du retour, je passerai au village voir ma mère et recueillir ses prières.

Actusen.com : Parlez-nous un peu des faits qui vous ont valu des condamnations

I.NG.D : Je n’ai rien contre Moustapha Diakhaté et Mor Ngom qui sont au pouvoir, mais je jure devant Dieu que les faits pour lesquels j’étais poursuivis ne sont pas avérés. Dire qu’il s’agit d’extorsion de fonds est même trop. En somme, je dirai que tous les chefs d’accusation, qui ont été retenus contre moi sont nuls et non avenus. C’et pourquoi je suis à l’aise à en parler ; je ne me suis jamais senti coupable.

Actusen.com : Pourquoi leu avoir demandé, alors, pardon?

I.NG.D : Je suis un fervent mouride de Khadimou Rassoul et lui-même avait demandé pardon à ses pires ennemis. J’en ai donc fait de même ; et puis, nous sommes en mois de Ramadan, qui est un moment de paix, de partage, mais aussi de pardon. Il s’y ajoute que j’ai des liens de parenté avec Mor Ngom, ce que j’ai su une fois en prison. Ce n’est pas mon ennemi et Moustapha Diakhaté non plus. Moi, Ibrahima Ngom, j’ai enterré la hache de guerre.

Actusen.com : Est-ce que vous pensez que c’est possible d’alterner politique et journalisme?

I.NG.D : Pourquoi pas, je ne vois vraiment pas la raison qui pourrait m’empêcher d’allier les deux. J’ai le droit de faire de la politique et je ne vais pas non plus abandonner ma profession qu’est le journalisme. Actuellement, dans le régime de Macky Sall, il y a des journalistes.

Actusen.com : Mais ils n’exercent plus le métier…

I.NG.D : (Ndlr : Il nous coupe la parole) Mais ils restent des journalistes. Prenons l’exemple de Bara Ndiaye de l’APR, il exerce toujours le métier de journalisme. Et nous sommes en démocratie, les discussions sont fertiles et libres. J’ai choisi de faire de la politique et le camp de l’opposition pour défendre la cause du juste. J’ai déjà commencé à convaincre des gens à adhérer à mon Mouvement. Cependant, si j’ai besoin de ma plume pour traiter un fait, rien ne m’empêche de le faire.

Actusen.com : Racontez-nous votre vie en prison


I.NG.D : D’abord, laissez moi vous dire que Rebeuss c’est, le Sénégal en miniature. Pour y avoir passé plus de deux mois, je sais de quoi je parle. Ce qui m’a le plus frappé, c’est le dialogue Islamo-chrétien qu’on retrouve là-bas, il est en puissance dans cet espace. Figurez-vous que le même lieu où l’on pratique des récitals de Coran, tous les jeudis, c’est là que se retrouvent les chrétiens chaque dimanche pour leurs prières. Nous ne formions qu’une seule famille à la fin.

Dans cette prison, il y a une solidarité vivante, de l’entre-aide. Tu peux voir un détenu partager son repas avec plusieurs autres co-détenus. Même un sachet de cacahuètes, il est possible pour un prisonnier de la partager. J’ai rencontré pas mal de gens là-bas.

Au début de mon incarcération, j’étais à la chambre 7 avec le secrétaire général adjoint du Mouvement des élèves et étudiants libéraux (MEEL), Victor Sadio Diouf. Avec lui, j’ai partagé des moments forts, nous avons longuement échangé. Je lui ai même confié avoir toujours voulu faire de la politique. C’est par la suite que j’ai été amené à la chambre 35.

Actusen.com : Avez-vous eu à rencontrer Thione Seck en prison?

I.NG.D : Effectivement. Je l’ai rencontré sous le manguier où les prisonniers se rassemblent parfois. C’est quelqu’un de bien, il avait vraiment le moral et cela m’a beaucoup impressionné.

Actusen.com : Comment étaient les conditions de détention?

Difficiles, très difficiles comme cela a toujours été le cas. C’est en prison que tu vois une chambre comparée à un salon, où il y a plus de 200 détenus, comme par exemple aux chambres 9 et 10. Le nombre est pléthorique. C’est pourquoi, j’invite les autorités à revoir les conditions de vie des prisonniers. L’infirmerie est mal équipée, il n’y a presque aucun médicament.

Je suis tombé malade en prison deux fois, mais…

Personnellement, je suis tombé malade deux fois de suite, mais l’infirmerie ne dispose pas de médicaments pour aider un prisonnier à rester en vie. Les autorités doivent également penser à revoir les conditions de travail des gardes pénitentiaires. Leurs salaires sont minimes par rapport au travail qu’ils abattent. Pourquoi ils ne bénéficient pas d’indemnités comme pour les autres corps de métier? Ce n’est pas normal.

Un garde pénitentiaire ne doit pas avoir un salaire en dessous de 200.000 francs. Ce qui m’a le plus fait mal lors de ma détention, c’est d’avoir perdu deux membres de ma famille, un grand frère à mon père et une cousine que j’ai vue une semaine avant mon incarcération. Je rends cependant grâce à Dieu car, être en prison a juste été une étape de ma vie. Nul n’échappe à son destin. Je remercie l’Association des professionnels de la presse en ligne (APPEL) à commencer par son président Ibrahima Lissa Faye, elle a été à mon chevet.

Réalisé par Ndèye Awa BEYE Actusen.com