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96 heures de l'entrepreneuriat féminin: Une avancée stratégique vers l'autonomisation économique des femmes

L'économie sénégalaise se prépare à une révolution entrepreneuriale féminine, grâce à une initiative visionnaire : les "96 heures pour l'entrepreneuriat féminin". Sous l'égide du Ministère de la Femme, de la Famille et de la Protection des Enfants, cette initiative lancée ce 21 novembre 2023, trouve ses racines dans les assises de l'entrepreneuriat féminin, tenues en mars dernier, captivant l'intérêt de 24 000 organisations féminines répertoriées par l'administration territoriale.


Rédigé par leral.net le Mercredi 22 Novembre 2023 à 11:43 | | 0 commentaire(s)|

Ces assises ont dévoilé une réalité incontournable : la nécessité impérieuse de réorganiser les femmes autour des chaînes de valeur économique, pour lever les obstacles entravant leur développement entrepreneurial.

Dès lors, l'identification de ces blocages a constitué le point de départ d'une quête effrénée de solutions visant à accélérer la participation économique des femmes, par le regroupement thématique des entrepreneures. Les 96 heures se concentrent sur quatre secteurs spécifiques : l'aviculture, l'agriculture, la transformation des produits agricoles et la saponification. "Aujourd'hui, nous débutons avec l'aviculture, puis nous aborderons l'agriculture, la transformation des produits agricoles, jusqu'à vendredi avec la saponification. Pour l'instant, nous avons identifié quatre secteurs et travaillons pendant ces 96 heures, sur ces domaines spécifiques.

Cependant, nous avons constaté que les femmes sont présentes dans pratiquement tous les secteurs d'activité, mais préférons approcher ce travail progressivement. Aujourd'hui, ces 96 heures concernent seulement ces quatre secteurs et les organisations des femmes évoluant dans ces secteurs, afin de traiter les questions relatives au développement spécifique de chaque secteur et d'accueillir des panels comprenant des représentants étatiques et du secteur privé, pour soutenir les femmes à progresser davantage dans ces secteurs et à accroître leur productivité", a déclaré Dr. Fatou Diané Guèye, Ministre de la Femme, de la Famille et de la Protection des Enfants.

Chaque secteur rencontre des obstacles spécifiques, et ces 96 heures ont jeté une lumière particulière sur les défis de l'agriculture. L'accès au financement est devenu un obstacle transversal pour les femmes entrepreneures, de même que la nécessité d'une formation adaptée. "Aujourd'hui, nous avons identifié ces obstacles dans l'agriculture. Vous avez vu précédemment que nous avons discuté des actions de financement, devenues un obstacle transversal dans tous les secteurs d'activité pour les femmes. De plus, nous avons souligné l'importance de la formation, un défi partagé par tous les secteurs d'activité.

En ce qui concerne l'agriculture, nous avons abordé aujourd'hui la question de la conservation et cherché des moyens pour identifier les acteurs de la filière. Nous avons constaté des lacunes dans certaines zones administratives et territoriales où les femmes hésitent à développer l'aviculture en raison du climat et d'autres contraintes. Ainsi, des professionnels présents ont discuté de la résolution de ces problèmes pour permettre une présence féminine accrue dans le secteur agricole
", ajoute-t-elle.

L'une des révélations les plus marquantes réside dans le constat d'un manque d'harmonisation au sein des organisations féminines. À titre d'exemple, à Dakar, des femmes exercent dans l'aviculture sans coopération, entravant ainsi la commercialisation de leurs produits. "Nous avons collaboré avec de nombreux partenaires, qui soulignent constamment que 24 000 organisations au Sénégal, pour une population de 18 millions d'habitants avec plus de 50 % de femmes, constituent un nombre considérable. Cependant, une meilleure organisation des femmes pourrait avoir un impact plus important en favorisant une harmonisation. Parmi elles, nous avons identifié 100 organisations dans l'aviculture, en sélectionnant chaque jour, un nombre restreint pour travailler de manière efficace, bien que nous ayons une base de plus de 24 000 organisations.

Lors de nos discussions avec nos partenaires, nous avons constaté un manque d'harmonisation dans ces organisations. Par exemple, à Dakar, des femmes pratiquent l'aviculture sans se connaître, ce qui peut entraver la commercialisation de leurs produits
", a déploré Mme Guèye, soulignant que "la mise en réseau via des coopératives, peut résoudre ces problèmes, en permettant aux femmes de différentes régions de se connecter et de résoudre des problèmes tels que la commercialisation ou l'étiquetage".

"Ainsi, nous avons réalisé que les problèmes identifiés dans les activités des femmes pourraient être résolus par elles-mêmes, mais cela nécessite une meilleure connaissance mutuelle et une collaboration, car les problèmes à Diourbel ne sont pas nécessairement ceux de Tambacounda, et cela doit être résolu à travers les réseaux et la création d'organisations", a-t-elle ajouté.

Au cœur de ces défis, l'accès au crédit demeure un obstacle majeur. Bien que répandu dans tout le pays, il pénalise particulièrement les femmes en raison du manque de garanties et de conditions adaptées. Malgré les efforts déployés par l'État pour lever ces barrières, une sensibilisation accrue est nécessaire pour informer les femmes sur les outils et les mécanismes disponibles pour faciliter leur accès aux crédits.

"L'État a déployé des efforts considérables pour lever ces obstacles, mais il est possible que les femmes ne soient pas toujours au courant des instruments et des outils mis en place pour les aider à accéder rapidement aux crédits dans de meilleures conditions. Par exemple, le FONGIP offre des garanties pour lever des ressources en cas de problème de garantie, et des fonds sont disponibles au niveau du ministère de la Femme pour atténuer les taux d'intérêt élevés dans la microfinance.

Les institutions comme la DPME ou le ministère du Commerce, sont également là pour soutenir les femmes dans la formalisation de leurs activités. Ainsi, l'État a développé de nombreux outils et instruments, mais il reste à mieux les faire connaître, à les harmoniser et à les articuler pour résoudre ces problèmes d'accès au crédit et de développement
", conclut-elle.

Ces 96 heures représentent bien plus qu'un événement ponctuel. Elles incarnent un point de départ pour une transformation socio-économique majeure, incitant à la collaboration, à la connaissance mutuelle et à l'harmonisation des efforts, pour propulser l'autonomisation économique des femmes sénégalaises.






Birame Khary Ndaw

Ousmane Wade