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À Gaza, plus aucun hôpital n'est capable de répondre à la demande

Rédigé par leral.net le Jeudi 14 Août 2025 à 10:53 | | 0 commentaire(s)|

Alors que l'armée israélienne a annoncé avoir « approuvé » le plan pour la prise de la ville de Gaza, les bombardements continuent sur l'enclave côtière palestinienne sous blocus, déjà ravagée par 22 mois de guerre. Dans Tal al Hawa et al Zeitoun, les quartiers dits « huppés » de Gaza-ville, il y avait des chars israéliens, de fortes explosions et des maisons en train d'être démolies. La ville de Gaza, qui était aussi le cœur médical de l'enclave, se retrouve privée de tout.


À Gaza, plus aucun hôpital n'est capable de répondre à la demande
Dans la ville de Gaza, pas un seul hôpital public n'est pleinement opérationnel. Si certaines structures sont en mesure d'offrir des services limités, elles sont absolument incapables de répondre à l'énorme demande. Les infections sont traitées sans antibiotiques et les chirurgies sont pratiquées sans anesthésie.

D'après le directeur de l'hôpital al-Chifa, qui était le plus gros complexe hospitalier de Gaza, 55 000 femmes enceintes dans l'enclave souffrent désormais de malnutrition et trois enfants atteints de paralysie risquent de mourir. Les cas de gastro-entérite sont également en augmentation, et il n'y a rien de disponible pour les patients cardiaques dans l'enclave.


Un « médicide » à Gaza

Pour un groupe d'experts de l'ONU, la destruction ciblée du système de santé de Gaza par l'armée israélienne équivaut à un « médicide ». Ils exhortent la communauté internationale à intervenir pour permettre l'entrée de l'aide humanitaire, indispensable dans l'enclave assiégée.

Le responsable de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour les territoires palestiniens occupés, le docteur Rik Peeperkorn, a dénoncé « des procédures lourdes » et des produits de santé « toujours refusés » à l'entrée dans la bande de Gaza, un sujet de négociation constante avec les autorités israéliennes, a-t-il expliqué lors d'un point de presse.

« Nous devons pouvoir acheminer tous les médicaments essentiels et le matériel médical, a ajouté le médecin. Nous voulons faire constituer des réserves et nous entendons parler de "davantage de produits humanitaires autorisés à entrer", ce n'est pas encore le cas, ou cela se passe à un rythme bien trop lent ».


« La situation sanitaire globale reste catastrophique »

Selon lui, 52% des médicaments étaient en rupture de stock dans la bande de Gaza, et seulement 50% des hôpitaux et 38% des centres de soins primaires fonctionnent, mais partiellement. Le taux d'occupation des lits a atteint 240% à l'hôpital al-Chifa et 300% à l'hôpital Al-Ahli, dans le nord de Gaza. « La situation sanitaire globale reste catastrophique », résume Rik Peeperkorn, selon qui « la faim et la malnutrition continuent de ravager Gaza. »

En date du 5 août, 148 personnes étaient mortes des effets de la malnutrition depuis le début de l'année et près de 12 000 enfants de moins de cinq ans à Gaza ont été identifiés comme souffrant de malnutrition aiguë en juillet. C'est le chiffre mensuel le plus élevé enregistré à ce jour, selon l'OMS. Ce nombre inclut 2 562 enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère, dont 40 ont été hospitalisés dans des centres de stabilisation.

De leur côté, les professionnels de santé se rendent au travail sans savoir s'ils pourront retrouver leur famille le soir. Depuis le mois de mai seulement, plus de 1 500 travailleurs de la santé palestiniens ont été tués. Beaucoup d'autres ont été « enlevés, détenus dans des prisons israéliennes, voire torturés. Ils sont maintenant affamés comme le reste de la population », dénoncent les experts de l'ONU dans leur communiqué.

RFI