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AFFAIRE KAMBEL DIENG ET KARA THIOUNE:Wade blanchit la police et revient sur le « cas » Ndiogou Wack Seck

L’affaire Pape Samba Sène et Abdou Dia est la preuve de l’indépendance de la justice sénégalaise. C’est la « conviction » du Président Wade telle qu’il l’a expliqué dans une correspondance en date du 8 octobre 2009 adressée au Comité pour la protection des journalistes (Cpj) basé à New York. Wade, qui revient dans la même missive sur l’affaire Kambel Dieng et Kara Thioune, explique que c’est un des journalistes qui a commencé par…gifler un policier avant que son confrère ne vienne en renfort ! Le chef de l’Etat s’émeut dans la même missive que Ndiogou Wack Seck, malgré ses multiples condamnations, n’ait trouvé aucun soutien de la presse ou des organisations de défense des droits de l’homme.


Rédigé par leral.net le Mercredi 28 Octobre 2009 à 19:08 | | 2 commentaire(s)|

AFFAIRE KAMBEL DIENG ET KARA THIOUNE:Wade blanchit la police et revient sur le « cas » Ndiogou Wack Seck


« Ndiogou Wack Seck n’a jamais trouvé une seule association ou comité de journalistes pour enquêter sur son cas… »

Le Président Wade a répondu à la lettre du Comité pour la protection des journalistes (Cpj), à la suite de l’arrestation de Pape Samba Sène et Abdou Dia. Dans cette missive en date du 8 octobre adressée à Joel Simon, l’exécutive director du Cpj, Me Abdoulaye Wade affirme : « Monsieur, j’accuse réception de votre lettre, datée du 23 septembre 2009, et vous remercie vivement. J’ai beaucoup apprécié le ton de votre lettre, mesuré et prudent car vous prenez la précaution de bien signaler ce qui vous a été rapporté ». À la suite de ces remerciements, Me Wade entre dans le vif du sujet pour évoquer… l’affaire Ndiogou Wack Seck : « Savez-vous que des journalistes, dont on dit qu’ils sont proches du pouvoir, ont été aussi condamnés, parfois très sévèrement. Ndiogou Wack Seck, Rédacteur en chef de « Il est midi » (Ndlr : En réalité, il en était le Directeur de Publication), connu pour être le défenseur du régime contre les attaques injustifiées de la presse coalisée, a été condamné 12 fois par la justice à des peines d’amendes et de prison. Celui-là n’a jamais trouvé une seule association ou comité de journalistes pour enquêter sur son cas, ni une Ong des droits de l’homme pour protester ».

« Nombreux sont ceux d’entre eux qui sont coalisés contre moi »

Le Sénégal, poursuit Wade, « est un pays de démocratie où les journalistes sont particulièrement bien traités. Leur association recevait du gouvernement socialiste précédent une aide annuelle de 150 millions de FCFA que j’ai portée à 300 millions de FCFA puis à 600 millions de FCFA », dit le Président. Avant de s’en prendre, comme il a l’habitude de le faire, aux journalistes : « le drame de la presse sénégalaise, c’est qu’il y a trop de titres pour un lectorat limité, parce que nous avons de nombreux analphabètes. Les journaux se font donc dans la concurrence par gros titres en couleur, les plus sensationnels possibles, pour attirer les acheteurs, quitte à inventer ou parfois arranger la vérité ». Comme s’il avait un problème personnel à régler, Wade s’en prend aussi aux patrons de presse : « avant le régime de l’alternance libérale, les patrons de presse se partageaient les subventions, laissant de côté les journalistes, véritables abeilles ouvrières de la ruche. Au grand dam des patrons de presse, nous avons changé les choses et maintenant patrons de presse et journalistes sont financièrement soutenus ». Le Chef de l’Etat, qui affirme avoir refusé de « jouer le jeu » de certains patrons de presse qu’il traite de tous les noms d’oiseaux, ajoute à l’endroit du Cpj : « Bien entendu, je me refuse à ce jeu et c’est pourquoi nombreux sont ceux d’entre eux qui sont coalisés contre moi, ce qui ne me gêne pas car les Sénégalais sont plus intelligents qu’on ne croit. Les journalistes devenus peu crédibles ne peuvent plus avoir d’incidence significative sur les élections ».

« Les deux journalistes de Kaolack (…) constituent la meilleure preuve de l’indépendance de la justice »

Se présentant en « messie » de la presse, Wade poursuit : « Pour les tirer de cette situation fâcheuse, j’ai décidé de construire une Maison de la presse. Dans ce bâtiment moderne de huit étages, leur Association disposera d’environ quatre étages équipés pour son fonctionnement. Je leur ai demandé de mettre le reste en location, de façon à obtenir des revenus réguliers et être indépendants ». Pour prouver ses écrits, il joint à sa lettre une maquette de la Maison de la presse. Parlant de l’affaire Pape Samba Sène et Abdou Dia, Me Wade écrit : « Pour en revenir aux cas que vous avez signalés, les deux journalistes de Kaolack, que vous avez évoqués, constituent la meilleure preuve de l’indépendance de la justice. Dans notre système judiciaire inspiré de la France, le Procureur de la République, qu’on appelle encore le Parquet, dépend du ministère de la Justice, dont il reçoit des instructions en tant qu’Avocat de l’Etat. En face, l’avocat du barreau qui défend le citoyen poursuivi. Entre les deux, le juge indépendant. Dans ce cas justement, le Procureur, c’est-à-dire le ministre de la Justice, représentant le gouvernement, s’était opposé au mandat de dépôt contre les journalistes (emprisonnement). Le juge est passé outre et a mis les journalistes en prison. Leur mise en liberté provisoire est intervenue le 23 septembre 2009 grâce aux diligences du Parquet ».

« …Il gifla le policier, tout simplement »

Quand le Président évoque l’affaire Kambel Dieng et Kara Thioune, il ne cherche pas loin et défend la thèse soutenue à l’époque par le ministère de l’Intérieur qui affirmait que les « vrais agresseurs » sont les deux journalistes. « Voici ce qu’il en est des deux autres journalistes Boubacar Kambel Dieng et Kara Thioune. Lors d’une conférence de presse d’une de nos vedettes du football, la salle était comble et la conférence avait commencé. Arrive le journaliste qui se voit arrêté par un policier qui avait reçu des ordres de ne plus laisser personne passer, afin de ne pas déranger la conférence de presse qui avait commencé. Il gifla le policier, tout simplement. Il s’ensuivit une empoignade. Son compagnon journaliste intervint et tous deux entrèrent en bagarre contre le policier. Les autres policiers, qui étaient dans le voisinage, arrivèrent. Vous devinez la suite (…). Y a-t-il beaucoup de pays où un journaliste peut impunément se permettre de gifler un policier ? Ils ont choisi des avocats pour les défendre. La plainte des journalistes est à l’instruction. On ne peut donc pas parler d’impunité », dixit le Président.

« Rien n’étant parfait dans ce monde, le système Sénégalais ne se flatte pas de l’être »

Après cet « exposé » d’une affaire en pleine instruction judiciaire, Wade conclut : « Comme vous le voyez, la situation de la presse au Sénégal est très complexe et comme vous l’avez justement relevé plusieurs fois, j’ai demandé la réforme du code de la presse en dépénalisant le délit de presse. Je vous signale ici, que des journalistes, parmi les plus importants se sont publiquement prononcés dans leur organe contre la dépénalisation. Cela ne m’arrêtera pas et je viens de saisir de nouveau le Premier ministre de ce dossier de dépénalisation et d’élaboration d’un nouveau code de la presse. Je saisis l’occasion de l’intérêt que vous manifestez à notre pays, pour vous demander de nous apporter votre assistance, en désignant deux juristes américains, spécialisés dans le droit de la presse, pour venir participer à nos discussions et nous aider à mettre en place un code de la presse plus démocratique que celui des Etats-Unis. Je fais la même demande au gouvernement des Etats-Unis, dans le cadre de la coopération bilatérale ».

Wade « caresse Hilary Clinton »

Enfin, un mot du Président en direction de Hilary Clinton : « Je terminerai par le mot de Mme Clinton. Peut-être que nous n’en avons pas la même compréhension. Pour moi, il s’agit d’un conseil d’ami. Rien n’étant parfait dans ce monde, le système sénégalais ne se flatte pas de l’être et c’est pourquoi des conseils, qui peuvent l’améliorer, seront toujours les bienvenus. Nul doute que Mme Clinton recevra notre demande d’assistance juridique, pour la rédaction d’un code de la presse consensuel, mais démocratique, car n’oubliant pas les droits de l’Etat et des autres citoyens de défendre l’honneur ».

Cheikh Mbacké GUISSE

Pape Alé Niang


1.Posté par senegal le 29/10/2009 09:55 | Alerter
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Wade, un faiseur de malin!!! mais demain fera jour et le réveil risque d'être brutal...

2.Posté par Awo Bourou Keureum le 29/10/2009 11:59 | Alerter
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Tièy nit ki mo nafekh.

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