AFFAIRE "LA GAZETTE"/ LONASE Latif Coulibaly condamné, Baïla Wane débouté

Le tribunal correctionnel de Dakar a relaxé les journalistes, Abdoulatif Coulibaly, directeur de publication du magazine "la gazette" et son reporter Cheikh Fadel Barro des délits de diffamation et d’injures publiques. Ils ont, toutefois, été condamnés du délit de "diffusion de fausses nouvelles" au préjudice de la Lonase.

Le directeur général de la Lonase, Amadou Baïla Wane, qui réclamait la somme de 50 millions à titre personnel, a été débouté. Sa constitution de partie civile a été déclarée irrecevable. Seule la Lonase, pour laquelle, il réclamait 150 millions, sera dédommagée à hauteur d’un million de francs Cfa.

Dans l’une de ses parutions, le magazine "La gazette" titrait : "Lonase- le Pmu, en mauvaise posture : Pari incertain".

Dans l’article signé par Cheikh Fadel Barro, le journaliste a fait part d’"une dette de 4 milliards que la Lonase doit au Pmu français (Paris mutuel urbain)" ainsi qu’"un déficit de 5 milliards subi par la société de jeux".

Le journaliste a aussi évoqué le refus du directeur général de payer la somme due tout en déplorant "l’arrogance et le dédain des responsables de la Lonase".

Des propos jugés diffamatoires et injurieux par Baïla Wane qui a servi au journaliste, auteur de l’article et à son directeur de publication, une citation directe en date de 23 avril 2009.

Lors du procès tenu le mardi 1er septembre, Abdou Latif Coulibaly, tout comme son reporter, ont confirmé leurs écrits. "Nous reconnaissons avoir écrit de telles informations. Il n’y a rien de diffamatoire ou d’injurieux. La Lonase est une société mal gérée et ce qui s’y passe est pire que ce que nous avons écrit", avait soutenu Abdoulatif Coulibaly. Il avait convoqué son ouvrage intitulé "Loterie nationale sénégalaise : chronique d’un gaspillage organisé" pour étayer ses propos.

S’agissant de la dette de 4 milliards que la Lonase devrait au Pmu français, le journaliste a dit s’être référé à la lettre du Pmu français en date du 3 mars 2009. Toutefois, il a reconnu avoir commis une erreur de conversion en précisant que la dette s’élève à près de 3 milliards. La lettre fixe, en effet, le montant de la dette à 359.501 euros soit un peu plus de 233 millions de francs Cfa.

Dans sa plaidoirie, l’avocat de Baïla Wane et de la Lonase, Me Alioune Cissé, avait estimé qu’il s’agissait "d’une campagne qui ne dit pas son nom" qui a occasionné "la baisse du chiffre d’affaires de la Lonase". C’est pourquoi, l’avocat avait réclamé 50 millions pour Baïla Wane et 150 millions pour la Lonase.

Quant aux avocats des deux journalistes, ils estiment qu’Abdoulatif Coulibaly est victime d’"acharnement" de la part de Baïla Wane qui n’a pas obtenu gain de cause après les autres procédures qu’il a déclenchées à la sortie de l’ouvrage sur la gestion de la Lonase.

"Il ne faut pas que le tribunal soit le bras au bout duquel, il y a un sabre pour couper une tête", avait soutenu Me Aly Fall, l’un des avocats de la défense. Il a sollicité la relaxe pure et simple des deux journalistes tout comme son confrère, Me Amadou Diallo.

Le parquet avait préféré se rapporter à la décision du tribunal qui avait fixé son délibéré au 03 novembre 2009.

Le verdict a finalement été rendu ce mardi. Latif Coulibaly et son reporter ont décidé d’interjeter appel.