leral.net | S'informer en temps réel

APPEL PUBLIC A L’EPARGNE POUR 300 MILLIARDS FCfa : Cap sur l’épargne nationale


Rédigé par leral.net le Vendredi 20 Juin 2025 à 00:20 | | 0 commentaire(s)|

Dans sa stratégie de mobilisation de l’épargne nationale à travers le lancement, ce 19 juin 2025, d’un nouvel emprunt obligataire par Appel public à l’épargne d’un montant de 300 milliards FCfa, l’État du Sénégal vise à encourager une participation citoyenne directe au financement de projets structurants.
APPEL PUBLIQUE A L’EPARGNE POUR 300 MILLIARDS DE FCFA : Cap sur l’épargne nationale
L’État sénégalais n’a plus le choix devant la fermeture des robinets financiers internationaux, notamment celui du FMI ; le recours à l’épargne publique est devenu systématique pour le gouvernement sénégalais qui, trois mois après le succès d’une levée de fonds qui a rapporté 416 milliards FCfa, revient sur le marché de la BRVM pour lancer, ce jeudi 19 juin 2025, un emprunt obligataire par Appel Public à l’Épargne (APE), d’un montant de 300 milliards FCfa. L’opération, rappelons-le, est ouverte pour une période de souscription allant du 19 au 30 juin 2025, avec quatre maturités proposées (3 ans à 6,40%,  5 ans à 6,60 %, 7 ans à 6,75 %, et 10 ans à 6,95 %) et une valeur nominale fixée à 10 000 FCFA.

Au passage, il faut souligner que les taux offerts pour cette nouvelle opération semblent plutôt compétitifs, notamment sur le 7 et le 10 ans, si l’on considère que, sur le marché des titres publics par adjudication, le taux est plus élevé sur la maturité 5 ans (7,58 %). Visiblement, le Trésor sénégalais cherche à attirer des souscriptions sur les maturités longues, tout en maintenant des coûts de financement raisonnables. En d’autres termes, la stratégie vise à étaler la charge de la dette dans le temps, réduire les risques de refinancement à court terme et asseoir la prévisibilité budgétaire. Cela suppose néanmoins que les investisseurs soient prêts à immobiliser leur argent sur une longue période… sans exiger une prime excessive.

Or, les investisseurs demandent aujourd’hui une prime plus forte pour les emprunts de moyen terme que pour ceux de long terme. On est là en face d’une inversion partielle de la courbe des taux, une situation atypique sur les marchés financiers. Mais l’émetteur cherchera sans doute à diversifier sa base d’investisseurs, notamment en attirant plus de particuliers ou d’institutionnels de long terme (assurances, caisses de retraite).

Une promesse

L’émetteur, le Directeur général de la Comptabilité publique et du Trésor (DGCPT), Amadou Tidiane Gaye, l’a quelque peu suggéré dans son adresse au cours de la cérémonie qu’il a présidée et qui a réuni les acteurs de l’écosystème financier. « Le Sénégal s’est engagé dans une nouvelle trajectoire économique à travers le lancement d’une opération obligataire dépassant le cadre financier classique ». Précisant sa déclaration, il indique : « Ce que nous lançons aujourd’hui n’est pas qu’une opération financière, c’est une trajectoire nouvelle que nous traçons ensemble, pour bâtir un avenir plus souverain, plus compétitif et plus équitable. »

Une déclaration qui fait écho à celle du patron de CGF Bourse, Arrangeur principal et chef de file. Selon Kalidou Diallo, au-delà des caractéristiques techniques, « Ce que nous lançons aujourd’hui, c’est aussi un pacte entre l’État et les citoyens, entre les institutions publiques et les investisseurs privés, entre la finance et le développement et ce pacte repose sur un principe fondamental : le progrès économique ne se délègue pas, il se construit
 
Fort du succès de mars 2025, le Groupe Société Générale (SG), à travers sa filiale Sénégalaise et SG Capital Securities West Africa, Co-arrangeur et co-chef de file, compte mobiliser ses clients pour davantage de souscriptions. Nicolas Tauvel , Directeur général adjoint de SG Sénégal , estime que « Cette levée de fonds se veut citoyenne notamment à travers sa tranche A (20 milliards FCFA sur une durée de 3 ans et un taux d’intérêt de 6,40%) et nous appelons nos 260 000 clients particuliers et 2500 client entreprise  à souscrire massivement », a-t-il déclaré.

« Un signal fort d’intégration financière dans notre zone à travers la BRVM », estime Omar DEME, Directeur de l’antenne nationale de la BRVM. Mais au-delà du financement, « C’est un message fort de confiance et de stabilité macroéconomique que l’État envoie ainsi au marché », souligne-t-il.

A travers la Bourse des valeurs mobilières(BRVM) dans son rôle de catalyseur du financement du développement au sein de l’Uemoa en tant que marché intégré, le marché financier sous régional a permis, entre 1998, année de son démarrage et 2024, de lever des ressources d’un montant de 18 730 milliards de Fcfa par l’émission d’emprunts obligataires dont 15 885,65 milliards de Fcfa par les Etats de l’Union. Pour sa part, le Sénégal a mobilisé sur la même période, plus de 4 300 milliards de Fcfa soit seulement 8,19 % de l’enveloppe globale.

Le potentiel est intact et comme l’a rappelé Kalidou Diallo pour qui l’ambition est de construire un écosystème financier robuste, « Le marché sous régional a fait ses preuves, il est moderne, encadré, crédible et, est prêt à assumer un rôle de premier plan », a-t-il indiqué. Acteur majeur de l’écosystème, CGF Bourse, arrangeur principal et chef de file de cette opération à côté de SG, a fait de sa mission, une promesse : rendre la finance accessible, responsable et engagée au service du développement.   

Malick NDAW




Source : https://www.lejecos.com/APPEL-PUBLIQUE-A-L-EPARGNE...

La rédaction