AU MALI, LE JNIM IMPOSE LE PORT DU HIJAB AUX VOYAGEUSES

Au Mali, une nouvelle directive des jihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), affilié à al-Qaïda, bouleverse le quotidien des voyageurs sur les routes maliennes : désormais, toutes les femmes voyageant doivent porter le voile.​

Face à la reprise annoncée des activités de la compagnie Diara Transport, les jihadistes ont posé deux conditions strictes : d'une part, la société de transport doit cesser toute implication entre les groupes islamistes et le gouvernement malien, mettant ainsi fin aux soupçons de collaboration avec des membres du JNIM circulant à bord de ses bus ; d'autre part, l'obligation faite aux voyageuses de se voiler, une mesure qui traduit l’emprise croissante des jihadistes, désormais installés non seulement au nord mais aussi au centre et jusqu’au sud du pays.

La situation sur le terrain reste tendue, amplifiée par une grave pénurie d’essence. Les axes routiers stratégiques, provenant de Côte d’Ivoire et du Sénégal, sont contrôlés par les jihadistes, plongeant des localités comme Massina, Gao, Mopti ou Coro dans l’obscurité faute de carburant. Malgré des tentatives du gouvernement malien pour débloquer la situation, l’accès au carburant demeure extrêmement limité.

Avec cette nouvelle imposition du voile, le Mali illustre la progression de la pression des groupes jihadistes sur la société civile et sur les entreprises de transport. L’incertitude plane quant à la capacité des autorités à reprendre le contrôle des zones affectées et à garantir la sécurité et la liberté des voyageurs à court terme.