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AUDIT DU PLAN JAXAAY : La Dic face à l’équation des sociétés écrans

Si la clameur médiatique semble avoir baissé ces derniers temps relativement aux dossiers d’audits visant à traquer les dignitaires de l’ancien régime et autres hommes d’affaires véreux accusés d’avoir pillé les deniers publics, les enquêteurs de la gendarmerie et de la police n’en sont pas moins en train de travailler. Mieux, il nous revient même qu’ils seraient sur le point de boucler la plupart des dossiers qui leur ont été transmis par la justice. Comme dans toutes les procédures pénales, l’enquête de police est une investigation préliminaire ayant pour but de rassembler suffisamment de preuves pour justifier la tenue d’un procès ou matérialiser une accusation. Leur enquête bouclée, les policiers ou les gendarmes transmettent les auditions et conclusions au procureur de la République, M. Ousmane Diagne ou M. Alioune Ndao, procureur spécial près la Cour de Répression de l'Enrichissement illicite pour la conduite judiciaire à tenir. Parmi les nombreux dossiers confiés aux enquêteurs, celui relatif au « Plan Jaxaay » est sans doute l’arbre qui cache la forêt du grand banditisme financier. Un plan dont la réalisation a englouti plus de 100 milliards de cfa. Tenez ! Au royaume de Jaxaay, des anciens ministres, promoteurs privés et entrepreneurs immobiliers se sont enrichis en construisant des maisons de piètre qualité. Des projets de « taudis » montés de toutes pièces pour pouvoir détourner une partie des fonds par des canaux opaques et nébuleux : marchés de gré à gré, surfacturations, faux et usage de faux etc. Sans oublier certains géomètres qui ont eu à gonfler la superficie sur laquelle les maisons du Plan du Jaxaay ont été bâties pour permettre aux entrepreneurs de surfacturer les coûts de l’aménagement et de l’assainissement.


Rédigé par leral.net le Mercredi 6 Mars 2013 à 12:59 | | 0 commentaire(s)|

AUDIT DU PLAN JAXAAY : La Dic face à l’équation des sociétés écrans
Autant de choses qui font que si les enquêteurs de la Division des Investigations criminelles (Dic) n’ont pas encore réussi à plumer carrément « Jaxaay », c’est-à-dire à boucler l’enquête, c’est parce qu’ils sont confrontés à une autre difficulté. Il s’agit du phénomène des sociétés écrans ou fictives. En effet, beaucoup d’entreprises privées contractantes du « Plan Jaxaay » seraient des sociétés fictives, c’est-à-dire créées pour dissimuler les transactions financières d'une ou de plusieurs autres entreprises. Ou alors pour sectionner des marchés de gré à gré alors que la mise a été raflée par une seule entreprise. Toujours est-il qu’à défaut d’identifier ou de localiser le propriétaire légitime de certaines entreprises, les policiers ont été obligés d’adresser des convocations à leurs « gérants » sans aucune précision. Par exemple, nous avons pu jeter un coup d’œil à des convocations adressées à « (Gérant) Sénégambie Electronique » ; « (Gérant) Fibro Mac » ; « (Gérant) Afrique Mines » ; « (Gérant) Oscar Afrique » ; « (Gérant) Compagny Hassan Jamal » ; « (Gérant) Entreprise « Fh » Fouad Hoballah » etc… Attention, nous ne disons que pas toutes ces sociétés n’existent pas du fait que certaines d’entre elles ont été régulièrement enregistrées et domiciliées avec des adresses exactes. Seulement, la plupart de ces entreprises n’existaient que le temps d’un gros marché ou d’un régime avant de disparaître pour de bon ! Une équation que les enquêteurs de la police sont appelés à résoudre puisque l’avancement du dossier du « Plan Jaxaay » dépend de la présence physique des personnes présentées comme étant les gérantes de ces sociétés. Cela dit, l’obstacle de cet anonymat ne saurait être un casse-tête pour notre police. Une police de métier dont les enquêteurs sont bien outillés et suffisamment renseignés pour identifier toute personne se cachant derrière un…écran.
Pape NDIAYE
« Le Témoin » N° 1115 –Hebdomadaire Sénégalais ( FEVRIER 2013)


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