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AUX DIRIGEANTS DES ENTREPRISES D’ELECTRICITE, DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE, DES BANQUES, DES HOPITAUX, DES UNIVERSITES ET DES ECOLES PRIVEES ET DES BOULANGERIES,

Mesdames et Messieurs les dirigeants des entreprises et institutions évoquées ci-dessus, moi, ma famille, mes amis, mes collègues et une très grande majorité de la population du Sénégal sommes de façon plus contrainte que volontaire vos clients. Certaines d’entre elles sont financées par l’argent public, donc l’argent des contribuables que nous sommes, ou par l’épargne des uns et des autres.


Rédigé par leral.net le Lundi 22 Juin 2009 à 04:17 | | 0 commentaire(s)|

AUX DIRIGEANTS DES ENTREPRISES D’ELECTRICITE, DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE, DES BANQUES, DES HOPITAUX, DES UNIVERSITES ET DES ECOLES PRIVEES ET DES BOULANGERIES,
En conséquence, de façon directe ou indirecte et, ce, que vous ayez une vocation lucrative, sociale ou de développement, les entreprise et institutions que vous « dirigez » existent exclusivement pour nous « servir » et satisfaire nos différents besoins. Donc, sans nous, vous n’avez aucune raison d’être, et les « dirigeants, directeurs et administrateurs » que vous êtes seraient des chômeurs ou se confondraient, au mieux, dans la masse du commun des sénégalais. En plus, pour la plupart d’entre vous, nonobstant les éventuels mérites ou compétences individuelles en gestion de la minorité d’entre vous, vous avez été nommés de façon discrétionnaire, politique ou par défaut.

Par conséquent, parce que vous vivez de et à cause de l’argent public de l’épargne du peuple sénégalais, vous devez leur rendre compte de vos actes ou absences d’actes de gestion, de vos résultats et, s’il y a lieu, expliquer vos échecs et faire amende honorable en corrigeant vos erreurs ou insuffisances.

C’est donc au nom du peuple sénégalais, vos mandants et vos juges, que je vous pose les questions suivantes, questions auxquelles, par devoir, courtoisie et sens des responsabilités vous donnerez, je l’espère, des réponses honnêtes et dignes de foi. Ces questions concernent le coût des biens et services vitaux ou nécessaires à notre bien-être minimum, et que nous n’avons d’autre choix que de les acheter ou de nous les procurer auprès des entreprises et institutions que vous avez la charge de diriger de façon efficace et transparente, et aussi de faire prospérer dans l’intérêt général.

Ces questions sont non seulement pertinentes au regard de l’influence insidieuse et permanente de la qualité de votre gestion dans le niveau de notre bien-être social et économique, mais elles sont d’une brûlante actualité en raison de la ponction actuelle plus que démesurée dans les budgets des familles sénégalaises, que constitue le coût des biens et services que nous achetons à vos entreprises et institutions. Ces questions s’imposent de façon encore plus radicale, puisque dans leur quasi-totalité, le prix des biens et services que vos entreprises et institutions nous vendent est égal à la somme du coût unitaire encouru + un pourcentage de marge.

Cela est important à rappeler, car le coût unitaire encouru est la véritable mesure de l’efficacité de votre gestion et des performances opérationnelles des entreprises et institutions que vous dirigez. En effet, c’est de votre connaissance précise de ce coût unitaire et de votre capacité à le contrôler et à l’améliorer que dépendent la qualité de notre bien-être, le budget des dépenses familiales, notre capacité à offrir une éducation de qualité à nos enfants et la possibilité de créer ou développer nos affaires. Votre responsabilité au regard de ce coût unitaire est donc capital pour le niveau de vie actuel et futur de tous les sénégalais. Le comprenez-vous, Mesdames et Messieurs les directeurs et administrateurs généraux ?

Comprenez-vous, à la lumière de ce qui précède l’importance des questions ci-dessous, votre obligation morale d’y répondre ne fut ce que pour vous même ou pour la prise de conscience qu’elles doivent éveiller, là, ici maintenant au sein de votre entreprise.

Ces questions, au nombre de cinq, les voici, et elles s’adressent plus précisément aux entreprises d’électricité, à chacun des hôpitaux du Sénégal, à toutes les universités et écoles privées (catholiques ou laïques, du primaire, du secondaire ou de l’enseignement supérieur), aux institutions de microfinance, aux banques et autres établissements financiers, ainsi qu’à à toutes les boulangeries industrielles.

. Pourquoi, dans votre très grande majorité, n’êtes vous pas en mesure, en l’an 2009, d’établir le coût unitaire des biens et services essentiels que vous nous vendez ?

. Pourquoi ne disposez-vous pas des moyens appropriés vous permettant d’identifier et de supprimer les innombrables surcoûts et frais généraux exagérés que vous nous chargez en les intégrant dans vos prix ?

. Pourquoi les qualifications de votre personnel en matière de gestion et de contrôle de ces coûts unitaires sont-elles structurellement faibles, alors que les solutions sont disponibles et à portée de main ?

. A défaut d’une connaissance appropriée de vos coûts unitaires, comment pouvez-vous moralement justifier la tarification arbitraire et appauvrissante actuellement utilisée, qui aboutit à des profits illégitimes, notamment dans les banques et autres institutions financières et de microfinance ?

Cette lettre ouverte s’adresse aussi aux autorités qui contrôlent ces entreprises et institutions, qu’elles relèvent de l’Administration ou des conseils d’administration. C’est à elles de donner le ton ou de légiférer en la matière, et au besoin de sanctionner. Un directeur général ou administrateur général dont l’entreprise ou l’institution est confrontée aux carences associées à l’une ou l’autre des cinq questions ci-dessus ne mérite pas la confiance des autorités précitées, moins encore celle du peuple sénégalais. Il ou elle doit rendre compte.

Madame Ndèye A. SEYE
Agent commercial
Membre d’une association de défense des intérêts des consommateurs
Dakar Fann
Le Quotidien

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