Abdoulaye Baldé sur son départ du Pds: "J’en avais marre de rester tout le temps derrière"

Que répondez-vous aux propos de vos ex-camarades libéraux expliquant votre départ du Pds par l’absence de prébendes ?

Je pense que c’est de la mauvaise foi. Je me suis engagé dans ce parti, il y’a 7 ans, sur la demande du président Abdoulaye Wade qui en était le leader et qui l’est encore, même si un parti, par essence, est un instrument de conquête du pouvoir. Donc, le président Wade ne devant plus conquérir le pouvoir, je me suis senti libre de partir, n’y ayant plus de référent. Et, j’en avais marre de rester tout le temps derrière. Comme je n’avais pas la légitimité historique de diriger le Pds, je me suis dit qu’il fallait construire ma propre maison politique qui ne sera ni à gauche ni à droite. Nous serons du centre.

Le prochain conseil des ministres sera décentralisé à Ziguinchor. Quelle lecture, faites-vous de cette nouvelle initiative gouvernementale ?

Je n’adhère pas à ces conseils de ministres décentralisés qui ne représentent rien du tout. C’est de la campagne électorale déguisée et tapageuse. D’une façon étymologique, les conseils des ministres sont, par essence, nationaux car, ils sont l’occasion, pour les ministres de la république, d’exposer leurs dossiers et activités de la semaine. Mais, le fait d’associer des personnes non ministres, c’est du n’importe quoi. Il serait plus judicieux de tenir des CRD spéciaux ou des conseils interministériels qui auraient permis de parler des problèmes locaux. Ils feraient mieux de tenir un conseil présidentiel où des acteurs vont parler, devant le président, des problèmes de leurs localités. Pour celui de Ziguinchor, je ne suis pas encore sûr de ma présence, parce qu’on est en campagne mais, sachez que je suis un républicain.

Quelle lecture faites-vous de la gestion de la crise armée par le nouveau régime ?

Depuis que Macky Sall a été élu, il ne parle plus de la Casamance et il n’y a aucune action concrète sur le terrain. C’est vrai qu’il a été en Gambie, comme Wade. Il ne faut pas qu’on fasse de ce dossier une affaire de coalition, il faut en faire une question nationale.

Entretien réalisé par Ibrahima Khalil DIEME
REWMI QUOTIDIEN