Abdoulaye Wilane, maire de Kaffrine: Une ambition et une pratique au service des habitants

Gouvernance

Le maire de Kaffrine et l’équipe municipale ont, dès leur prise de fonction, adopté une démarche inclusive. Cela fait que les populations tous âges confondus s’intéressent à l’action municipale, parce que impliquées. Les populations participent à la collecte de données grâce à des mécanismes de dialogue comme les cadres de concertation de quartier et les cadres de concertation communale. « Tout au long de l’année, nous nous entretenons avec ces structures pour une évaluation de leur plan d’action, que nous appelons les bilans d’étapes. Les trois derniers mois de l’année sont consacrés au travail de préparation du budget municipal. Celui-ci passe par les débats d’orientation qui sont l’aboutissement de la collecte de données », indique Abdoulaye Wilane. A cela s’ajoute, les contributions des services déconcentrés. « Aujourd’hui et pour l’avenir, on ne peut pas envisager le développement de notre pays que sous l’angle d’un Etat qui marche sur deux pieds, c’est-à-dire la décentralisation et la déconcentration », insiste-t-il. Sur ce point, le maire a réussi son pari et ne boude pas son plaisir. « C’est le premier élément de satisfaction que nous avons parce qu’avant notre élection, il y avait une sorte de désenchantement des populations de l’action municipale », déclare fièrement Abdoulaye Wilane.

Cadre de vie
Des pas de géants ont été accomplis dans le domaine de l’environnement et de l’assainissement. Dès sa prise de fonction, Abdoulaye Wilane s’est attaqué aux décharges d’ordures présentes presque à tous les coins de rue. Il y avait au moins une vingtaine de décharges d’ordures dont la moins ancienne avait 15 ans. Aujourd’hui, ces images relèvent du pas -malgré le comportement incivique ou politique de certains concitoyens pour réveiller ces images- ; au prix de sacrifices du Premier magistrat de la ville. Durant les premiers mois, Abdoulaye Wilane, de part ses moyens propres et personnels, a acheté des pelles, des brouettes et des balais avant de bénéficier du soutien du ministère de l’Environnement de l’époque, Djibo Kâ. Avec ces résultats plus que probants, des fils fortuné de la ville ont mis la main à la poche pour contribuer à l’amélioration du cadre de vie de leur ville. C’est la preuve que la pédagogie par l’exemple peut marcher. Pour pérenniser cette politique, l’équipe municipale encourage et soutient financièrement les jeunes organisés en association de développement dans les quartiers. Ils font avec les femmes régulièrement des journées d’investissement humain appelé « Set-Setal » dans leur quartier. Le maire veut étendre ces actions à la zone contigüe à la voie ferrée qui appartient aux chemins de fer. « Nous allons mener les démarches nécessaires auprès du président de la République pour que cet espace soit affecté à la commune qui en a plus que besoin. En tant que chef lieu de région, nous avons besoin d’infrastructures administratives. Il faut que la volonté politique centrale puisse aller dans ce sens surtout que dans ce pays où on avait tendance à découper de manière anarchique et fantaisiste », indique Abdoulaye Wilane.
Valorisation des agents
Les mots coulent et portent l’éloge des agents municipaux à leur maire. En homme épris de justice et redresseur de tort Abdoulaye Wilane a régularisé puis revalorisé la situation des agents municipaux et les contractuels dont certains percevaient 10 000 francs Cfa par mois. « Plus personne ne perçoit plus cette motivation et j’ai maintenu tous les travailleurs trouvés sur place. Ils étaient pour la plupart recrutés sur des critères politiques mais je ne peux pas couper le salaire d’un agent et fils de Kaffrine. Toutes les augmentations de salaire bloquées depuis une dizaine d’années sont aujourd’hui réglées, tous leurs droits résorbés », se félicite l’édile de Kaffrine. Faisant dans l’humour, il lance : « Je pense que la CNTS doit me décerner un satisfécit ». Abdoulaye Wilane a aussi recruté des cadres : un agent voyer, un secrétaire municipal, un comptable.
A côté des emplois trouvés, Abdoulaye Wilane a crée une centaine d’autres. Les délégués de quartier ont vu leur émolument augmenté. Ils perçoivent actuellement presque le quadruple de ce qu’ils percevaient, avant son élection. Pour motiver les agents, le maire a aussi imaginé des mécanismes de gratification. « Sur la base du rendement de chaque agent, j’ai des formules de motivation », affirme-t-il.
Abdoulaye Wilane s’est également attelé à rehausser l’image de l’élu local. Les conseillers municipaux ont des cocardes. « En République tout est question de symboles et de valeurs », affirme-t-il. Et d’ajouter : « A Kaffrine, le maire est un exécutant et c’est le Conseil municipal qui décide à partir des orientations des populations ». Enfin, les délégués de quartier sont tous dotés de drapeau.
Education
L’équipe municipale est en train de réaliser 16 salles de classe dont les équipements sont en livraison, et construit un bâtiment qui abrite la radio communautaire qui a une vocation instructive, la salle informatique où les jeunes sont initiés à l’informatique et une salle de lecture.
Chaque année, toutes écoles élémentaires de la ville sont dotées en fournitures pour 8 millions de francs Cfa. La municipalité donne également des bourses aux élèves nécessiteux et aux meilleurs élèves, appuie les étudiants et les élèves en formations, finance les études des cas sociaux exclus de l’école publique.
Pour 2013, Abdoulaye Wilane a décidé d’accompagner le président Macky Sall. Il a va offrir aux établissements scolaires des ballons de football, de handball, de basketball, des jeux de maillots ou des tee-shirts à toutes les écoles primaires et, si possible, aux collèges même-si ces établissements relèvent du conseil régional-.
Santé
En 2009, 47 millions de médicaments ont été donnés au district sanitaire. Cette année, le montant s’élève à 21 millions de francs Cfa. Chaque mois, le maire éponge dans une pharmacie de la place, des factures de médicaments prescrites aux familles démunies et inconnues.
Pour 2013, l’équipe municipale compte en sus du poste de santé et maternité de Diamaguène TP, construire et équiper, un poste de santé de 60 millions de francs Cfa dont le financement est disponible dans l’ancien centre de santé. Ainsi, la carte sanitaire s’enrichira de deux infrastructures. Il est envisagé la création d’une banque de sang. « Le comandant de la Brigade nationale des Sapeurs-pompiers a accepté sur la base des orientations du chef de l’Etat et des instructions du ministre de l’Intérieur d’affecter à la commune tout le personnel et même avec des infirmiers. Nous allons leur affecter un terrain. En attendant, ils peuvent s’installer au sein du projet environnement urbain de Kaffrine», révèle-t-il.

Social
Un volet important dans les actions de l’équipe municipale. Chaque année, certaines couches sociales bénéficient de subventions. Le maire vole régulièrement au secours des indigents. Les personnes vivant avec un handicap ne sont pas oubliées. En 2013, le maire compte réaliser pour ces personnes vivant avec un handicap un siège social équipé de 25 millions de francs Cfa.
Les chefs religieux sont pris en compte dans la politique sociale. Le maire a acheté pour eux des tribunes, des bâches et du petit matériel qu’il met à leur disposition à chaque « Ziara ». « Nous nous sommes battus jusqu’à avoir quatre tribunes d’une capacité chacune de 150 à 200 personnes. Nous ne louons pas mais nous créons des emplois. Une dizaine de personnes s’occupent de l’installation à charge pour ceux qui en ont besoin de payer 50 000 francs. C’est donc intéressant pour ces jeunes qui étaient souvent des menuisiers, des mécaniciens. » Ces bijoux sont réalisés avec les artisans de la ville et à Kaffrine.
Sport et culture
Chaque année, toutes les ASC de « nawétane » sont subventionnées avant même le démarrage de leur championnat national populaire. Et tous les sports structurés reconnus à Kaffrine sont concernés : arts maritaux, sport individuel et collectif.
Infrastructures
La maire a bataillé ferme pour doter la municipalité d’un siège digne de ce nom. Aujourd’hui, ce bâtiment en finition fait la fierté des Kaffrinois. Pourtant, il a fallu de l’imagination, de l’entregent. Abdoulaye Wilane est allé voir d’abord le ministre de la Décentralisation, ensuite, l’ancien président de la République Abdoulaye Wade qui a accepté de prendre en charge dans le budget de l’Etat, la construction de l’hôtel de ville de Kaffrine pour un montant de 250 millions de francs Cfa. « Je suis fier d’avoir le plus beau immeuble de Kaffrine abritant l’hôtel de ville. Au moment où nous avons réussi cette prouesse la gouvernance, la préfecture, bref les services déconcentrés de l’Etat continuent à être logés dans des maisons à usage d’habitation », s’enorgueillit le maire. « Kaffrine souffre d’un déficit d’infrastructures administratives. Si dans ce contexte, un élu local réussit à réaliser un hôtel de ville de cette dimension, il y a lieu d’avoir des motifs de satisfaction, de fierté », poursuit-il.
Dans le cadre de la Responsabilité Sociale de l’entreprise, Abdoulaye Wilane a pu obtenir de l’Ageroute la construction de la gare routière de Dianké Souf, l’aire de stationnement des gros porteurs. Des infrastructures que le maire compte valoriser en y construisant 15 cantines et des dortoirs. « Nous allons demander aux sociétés évoluant dans les secteurs de la téléphonie, de l’eau, de l’électricité d’y ouvrir un bureau, dans l’optique d’une meilleure exploitation de ces sites et de créer des emplois », déclare-t-il. Par exemple à Dianké Souf, les cantines coûteront 7 millions de francs Cfa. « Nous allons demander aux opérateurs économiques, aux restaurateurs, aux commerçants de financer la construction et nous allons réaliser les infrastructures pour éviter des aménagements désordonnés », indique Abdoulaye Wilane.
Le réseau électrique et le réseau d’adduction d’eau seront également étendus.
Kaffrine étant une région à vocation agricole, le maire compte exploiter ce potentiel. Il va relancer son projet avec la FAO pour promouvoir l’agriculture irriguée en vue améliorer le régime alimentaire des populations. « Cette année, j’ai également l’intention de lancer l’opération une maison, un arbre. Comme nous voulons inscrire cette action dans le temps, nous allons réaliser avec le ministère de l’Environnement une pépinière dans le PEUK », révèle-t-il. L’objectif est de faire de Kaffrine, la première écologique du Sénégal.
Il compte également mettre aux normes le marché de la ville, en conviant les opérateurs économiques, les exploitants du marché et les usagers à un échange pour trouver un accord. De la vision et de l’ambition pour sa ville, Abdoulaye Wilane en a. Chaque jour, il essaie de décliner en acte cette ambition avec toute l’énergie, l’entregent et le tact nécessaire. Car comme il dit : « En matière de gouvernance, la meilleure démarche est celle qui procède d’une méthode qui permet de convaincre sans contraindre. »
Bonne gouvernance et transparence :
Dès son élection, le maire a convié le Forum civil et adhéré à son programme « Décentralisation-Gestion-Transparence (DGT) » qui vaut aujourd’hui, au conseil municipal, un label que le Chef de l’Etat remettra à Abdoulaye Wilane, dans le courant du mois de février. A cela s’ajoute le partenariat avec la GIZ Prodel basé sur la promotion et le renforcement des capacités des agents municipaux et des élus, le recouvrement des taxes et le respect des critères de performances ainsi que la promotion du développement local.

Le Soleil