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Accord partiel de partage du pouvoir, négociations ajournées ZIMBABWE

Rédigé par leral.net le Jeudi 14 Août 2008 à 10:08 | | 0 commentaire(s)|

Un accord pour la formation d'un gouvernement d'union a été trouvé mardi soir entre le président zimbabwéen Robert Mugabe et une faction de l'opposition, mais la principale formation de lutte contre le régime a demandé un "temps de réflexion". "Nous avons traité tous les points sur lesquels le président Mugabe et (le chef des dissidents Arthur) Mutambara sont d'accord, mais il y a désaccord sur un élément pour lequel Morgan Tsvangirai a demandé un temps de réflexion", a déclaré le médiateur sud-africain Thabo Mbeki.


Accord partiel de partage du pouvoir, négociations ajournées ZIMBABWE
"Nous avons ajourné afin de laisser (au leader du principal parti d'opposition) Morgan Tsvangirai le temps d'examiner ces sujets", a ajouté le président sud-africain, s'exprimant devant des journalistes au petit matin mercredi, à l'issue de trois jours d'âpres discussions.

M. Mbeki, chargé par ses pairs d'Afrique australe de la médiation au Zimbabwe, était à Harare depuis samedi pour aider les trois protagonistes d'un éventuel gouvernement d'union à conclure un accord de partage du pouvoir.

Le pays est plongé dans une crise sans précédent depuis la défaite historique du régime aux élections générales du 29 mars.

Les deux factions du Mouvement pour le changement démocratique (MDC, opposition) ont ravi la mainmise sur la Chambre des députés au parti au pouvoir, tandis que M. Tsvangirai arrivait largement en tête du premier tour de la présidentielle.

Mais il s'était retiré de la course avant le second tour le 27 juin, laissant le président Mugabe seul en lice, en raison des violences déchaînées contre ses partisans. Celles-ci ont fait selon le MDC 122 morts et des milliers de déplacés entre les deux scrutins.

L'opposant réclame au nom de cette victoire le contrôle du gouvernement. Mais le plus âgé des chefs d'Etat d'Afrique, soutenu par l'état-major de l'armée, de la police et des services secrets, n'entend pas céder ses prérogatives accumulées depuis l'indépendance de l'ex-Rhodésie du sud britannique en 1980.

Devant l'intransigeance de ces deux poids-lourds, la petite faction emmenée par M. Mutambara prend une place stratégique. Sans elle, le MDC de M. Tsvangirai perd la majorité absolue au Parlement.

Un responsable du parti au pouvoir s'exprimant sous couvert de l'anonymat avait indiqué dans la soirée de mardi à l'AFP qu'un accord pour former un gouvernement d'union avait été conclu entre MM. Mugabe et Mutambara.

Ce responsable avait évoqué la "signature" d'un tel accord, ce qu'ont démenti le président Mbeki comme le dissident. Mais il avait souligné que "la porte restait ouverte" à M. Tsvangirai.

L'Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (Zanu-PF) du chef de l'Etat et le MDC-Mutambara ne pourraient en effet constituer qu'une fragique coalition.

Le médiateur a d'ailleurs souligné sa volonté de parvenir à un accord entre tous les protagonistes. "J'ai une grande confiance dans leur capacité à résoudre les questions en suspens pour mettre en place un gouvernement qui inclue toutes les parties, et ensuite à travailler ensemble", a-t-il dit.

Les négociations au sommet s'étaient ouvertes dimanche, accumulant 24 heures de discussions souvent houleuses. Mardi soir, M. Tsvangirai avait brusquement quitté l'hôtel qui abrite les pourparlers, le visage fermé, et M. Mugabe, 84 ans dont 28 au pouvoir, a évoqué la "rage" qui montait parfois en lui.

Le chef de l'Etat sud-africain a indiqué qu'il se rendrait mercredi à Luanda, pour informer des récents développements son homologue angolais José Eduardo Dos Santos, président en exercice de l'organe de sécurité de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC).

M. Mbeki accueille le week-end prochain un sommet du bloc régional à Johannesburg.