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Accusations d’abus sexuel sur une élève de 17 ans: Le prof du lycée Kennedy risque 5 ans de prison


Rédigé par leral.net le Samedi 17 Novembre 2018 à 09:43 | | 0 commentaire(s)|

Alors qu'on a pas encore fini de débattre sur le rapport de Human Rights Watch, le professeur de Mathématiques du lycée John Fitzgerald Kennedy, Doudou Diakhaté, 38 ans, a été traîné ce vendredi devant le tribunal des flagrants délits de Dakar par une élève de 17 ans de l'établissement DakarEdu.
 
Directeur également de ladite école, située au Point E, le prévenu est poursuivi pour des faits de viol par une personne ayant autorité sur la mineure, de corruption et de détournement de mineure, d'enregistrement et de représentation d'images pornographiques.

Après avoir écarté le délit de viol, le procureur a requis 5 ans d'emprisonnement ferme contre le prévenu. Il sera fixé sur son sort le 23 novembre prochain.

Professeur de mathématiques au lycée John Fitzgérald Kennedy, Doudou Diakhaté serait un contre-exemple dans son noble métier d'enseignant. Marié et père d'un enfant de 7 ans, il aurait profité de l'amour que lui porte une jeune élève M.T.T pour la pervertir. A en croire cette dernière, élève à l'établissement DakarEdu, dont, il est le Directeur, ils ont eu à entretenir à deux reprises des rapports sexuels. " Après lui avoir déclaré ma flamme au mois de mars dernier, il m'avait invitée dans son appartement.  Par la suite, on a commencé à sortir. Ainsi sur sa demande, je lui envoyais des vidéos, dans lesquelles je suis nue.
 
On a eu aussi à entretenir à deux reprises des rapports sexuels consentants dans sa chambre. Parce qu'elle m'avait promis le mariage
", a expliqué la jeune noirceur d'ébène, vêtue d'un body de couleur bleue, assorti d'un pantalon jeans qui laisse apparaître ses formes généreuses.

" Je veux voir ton c...de face. Je prépare une ambulance au cas où, il y’ aura une attaque cardiaque"
 
Des accusations que le prévenu a balayées d'un revers main. Selon lui, c'est sa victime qui ne cessait de l'harceler, en lui envoyant ses images obscènes. " C'est elle qui ne cessait de me faire des avances. Lorsque j'ai refusé de sortir avec elle, elle a commencé à m'envoyer des photos et vidéos nues. Quand elle venait chez moi aussi, c'est pour que je l'explique quelques leçons. Mais on a jamais eu de conjonction sexuelle", a contesté le sieur Diakhaté.
 
Alors que l'exploitation du téléphone portable de sa victime avait permis de découvrir des messages dans lesquels, il demandait l'envoi des images pornographiques, accompagné de propos très salaces. Interpellé sur ça par l'un des avocats de la défense, il explique : " En ce moment, je voulais rentrer en possession de la vidéo dans laquelle elle entretenait une relation sexuelle avec M. Ba, un des surveillants de DakarEdu. 

Car elle m'avait fait cette révélation, tout en refusant de m'envoyer le film. Ainsi, j'ai fait l'impression de m'intéresser à elle. Et je lui demandais de se photographier ou de se filmer nue, en lui disant : Je veux voir ton sexe. Je veux voir ton c... de face. Je cherche une ambulance au cas où, il y'aura une attaque cardiaque...

" C'est toi aussi qui lui disait dans un enregistrement audio : Dis-moi que je b... bien
", lui relance la robe noire.  "Depuis la police, j'ai dit que cette voix n'est pas la mienne. Cette fille n'a jamais produit de bons résultats à l'école. Elle passe tout son temps à piéger les responsables de l'établissement", a t-il accusé.
 
 "La récurrence des abus sexuels dans les établissements commence à être inquiétante" 

Les avocats de la partie civile ont par ailleurs, demandé au tribunal de déclarer le prévenu atteint et convaincu des faits qui lui sont reprochés. Me Ousseynou Ngom a relevé que "la récurrence des abus sexuels dans les établissements commence à être inquiétante."
 
Serait-on en train de dire "silence, on viole !" "Au lieu de reconnaïtre les faits et de faire mon mea culpa, le prévenu a cherché de diaboliser sa victime", a t-il dénoncé."La matérialité des faits ne laisse place à aucun doute qu'il y'a eu relation sexuelle. Parce que la blouse blanche a fait état d'une défloraison ancienne de l'hymen avec des lésions nettes.

Et la thèse du complot ne peut pas prospérer. Car c'est la grand-mère de la victime qui a porté plainte, lorsqu'elle a découvert les messages dans le téléphone de sa petite-fille. On sait tous aussi que le consentement n'a pas de valeur juridique entre un enseignant et son élève
", a t-il défendu.
 
Abondant dans le même sens, Me Samba Bitèye de souligner : " Pour sauver la peau du prévenu, je sais que la défense va dépeindre la victime comme un diable, une fille folle de sexe. Alors que le fait d'aimer n'est ni un péché ni un délit. Elle aime ce beau et jeune prédateur sexuel qui est enseignant au lycée des jeunes filles. Jugez-le donc, pour ce qu'il a fait. On est pas venu pour battre monnaie".

Dans son réquisitoire, le parquet qui a estimé que le consentement de la partie civile peut prévaloir, a demandé la relaxe pour le chef de viol. Ainsi, il a requis 5 ans d'emprisonnement ferme contre le prévenu pour détention d'images à caractère pornographique, corruption et détournement de mineure.

Prenant naturellement son contrepied, les avocats du prévenu ont plaidé la relaxe.
" A qui on peut imputer la défloraison hyménale de la victime ? Son amie D. F a dit clairement lors de sa déposition, qu'elle a eu à sortir avec 5 élèves au sein de l'établissement. Et, elle a eu à entretenir un rapport sexuel avec l'un d'eux. Vous n'avez aucun élément pour entrer en voie condamnation. Notre client a fait neuf années au lycée Kennedy et il n'a jamais satisfait ses besoins là-bas", a plaidé Me Seyba Danfakha.

Cependant le prévenu devra patienter en prison jusqu'au 23 novembre prochain pour être édifié sur son sort.





Kady FATY Leral