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Aéroports de l'UE - C'est la fin des tampons sur les passeports

Rédigé par leral.net le Mercredi 1 Octobre 2025 à 00:11 | | 0 commentaire(s)|

Aéroports de l'UE - C'est la fin des tampons sur les passeports

Dans les aéroports de l’Union européenne (UE), le temps des tampons sur les passeports est révolu. L’époque des empreintes digitales et de la biométrie est arrivée.

 

Dès le 12 octobre, l’Union européenne commencera à installer des contrôles biométriques automatisés pour les voyageurs étrangers entrant dans 29 pays.

 

D’ici le 10 avril, le système d’entrée-sortie (EES) aura remplacé dans les 29 pays de l’espace Schengen les procédures traditionnelles comme le tampon de passeport – tant convoité – par la reconnaissance faciale et les empreintes digitales.

 

Ce changement inclut des destinations touristiques de premier plan comme la France, l’Italie, l’Espagne et la Grèce.

 

Selon le Conseil européen, certains pays intégreront rapidement la biométrie, mais d’autres pourront adopter une approche progressive, revenant aux anciennes procédures pendant les périodes de pointe. Pendant la transition, les douaniers continueront à apposer des tampons sur les passeports.

 

C’est la dernière chance d’acquérir ce badge de globe-trotter qui a une valeur sentimentale, souligne Robyn Stencil, responsable des circuits du voyagiste Rick Steves. « Il n’y aura probablement plus de tampons dans votre passeport », dit-elle.

 

Plus vite à la douane

 

Selon les experts du voyage, les avantages technologiques l’emportent sur le facteur nostalgie.

 

Au début, durant le rodage, l’attente pourrait être un peu plus longue, mais ce système de pointe sans contact pourrait faire gagner beaucoup de temps.

 

À leur arrivée, les nouveaux utilisateurs devront s’inscrire à un guichet d’immigration ou à une borne qui enregistrera leurs empreintes digitales, prendra leur photo et numérisera leur passeport.

 

Si tout se passe bien, ils seront admis au pays. Les enfants de moins de 12 ans n’auront pas à fournir leurs empreintes digitales.

 

« Au lieu de faire la queue, d’attendre d’être vu par un agent d’immigration, qu’il examine votre passeport puis le tamponne, vous utiliserez un numériseur en libre-service. À terme, le passage frontalier sera bien plus efficace. » (Robyn Stencil, responsable des circuits du voyagiste Rick Steves)

 

L’UE justifie le changement par la rapidité et l’efficacité du nouveau système, qui permet aussi de renforcer la sécurité dans l’espace Schengen et la lutte contre l’immigration clandestine.

 

Selon Liam Dunch, responsable mondial de l’Europe chez le voyagiste de luxe Abercrombie & Kent, les données biométriques aideront l’UE à mieux suivre les séjours des touristes et à détecter le dépassement des séjours autorisés.

 

« Il n’y avait aucun suivi électronique centralisé, alors il n’était pas possible de savoir si les voyageurs dépassaient la durée de séjour autorisée en Europe, dit M. Dunch. Désormais, chacun sera enregistré dans une base de données centrale. Si vous dépassez les jours autorisés, il y aura des conséquences. »

 

Et la confidentialité ?

 

Le passage de l’UE à la biométrie s’inscrit dans une tendance lourde en matière de sécurité. Au début de l’été, l’Administration américaine de la sécurité des transports a dévoilé les couloirs PreCheck Touchless ID dans 15 aéroports, pour les vols intérieurs.

 

Quatre compagnies aériennes y participent. Ce système de reconnaissance faciale contrôle l’identité des voyageurs : plus besoin de présenter un permis de conduire ou d’autres pièces d’identité. À l’international, les douaniers utilisent cette technologie pour les passagers qui vont et viennent dans 230 aéroports.

 

Le caractère intrusif de la biométrie pose des enjeux de protection de la vie privée. Selon l’UE, le nouveau système enregistrera et conservera les données suivantes : nom complet et date de naissance ; date et lieu de l’arrivée et du départ ; image faciale et empreintes digitales ; tout refoulement à la frontière.

 

Les données biométriques peuvent être conservées pendant cinq ans.

 

Selon l’UE, seuls certains membres du personnel des autorités nationales peuvent accéder aux données, comme les agents des services frontaliers, des visas et de l’immigration, ainsi que la police des pays participant au système EES. Pour l’essentiel, des tiers ne peuvent pas obtenir vos données.

 

Rich Davis, conseiller principal en sécurité chez International SOS, un cabinet en évaluation du risque de sécurité, affirme que la protection de la vie privée en Europe est élevée – et plus stricte qu’aux États-Unis. Le régime de protection des données de l’UE, entré en vigueur en 2018, est une loi complète et rigoureuse qui protège le droit à la vie privée des individus. Les contrevenants s’exposent à des amendes pouvant atteindre plusieurs dizaines de millions d’euros.

 

Malheureusement, les voyageurs vers l’Europe qui redoutent la biométrie ne peuvent pas demander à la place un contrôle de leur passeport par un humain.

 

« Si on veut aller en Europe, il faut fournir ses données biométriques, dit Mme Stencil. Si on décide de ne pas le faire, on décide de ne pas aller en Europe. » [AFP]

 

Cet article a été publié dans le Washington Post.

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Source : https://www.impact.sn/Aeroports-de-l-UE-C-est-la-f...