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Affaire Hisséne Habré Des victimes réclament toujours justice

Le Comité international pour le jugement équitable de Hisséne Habré (Cijehh), en collaboration avec Human rights watch et la Coalition sénégalaise pour le jugement équitable de Hisséne (Cosejehab), a tenu hier mercredi 28 octobre, une conférence de presse à Dakar. A cet occasion, ledit Comité et les associations de défense des Droits de l’homme qui s’associent à leur cause, ont réaffirmé leur ferme volonté de poursuivre la lutte pour qu’"enfin Hisséne Habré soit jugé" et "que justice soit enfin rendue aux victimes".


Rédigé par leral.net le Jeudi 29 Octobre 2009 à 11:04 | | 0 commentaire(s)|

Affaire Hisséne Habré  Des victimes réclament toujours justice
Dans le souci de mieux faire comprendre à l’opinion sénégalaise l’affaire Hisséne Habré, les organisateurs de ce face à face avec la presse ont eu à projeter un documentaire qui retrace les moments forts du régime Habré. Ce documentaire évoque l’histoire de Hisséne Habré depuis son arrivée au pouvoir en 1982 jusqu’à son exil au Sénégal en 1990, mais aussi toutes les démarches qui ont été menées pour que cet homme puisse être jugé pour tous les prétendus crimes qu’il a commis ou qu’il a fait commettre.

A travers ce film il est démontré que le régne de Hisséne Habré fut marqué par une traque continue de ses opposants tout en attisant les clivages ethno-religieux. A cet effet Hisséne Habré s’est appuyé sur la police politique : la Direction de documentation et de sécurité (Dds). En outre il ressort de ce document qu’après la chute du régime de Habré, son successeur Idriss Deby met en place une commission d’enquête nationale « sur les crimes et détournements de l’ex-président Habré et de ses complices ». Le rapport de cette commission d’enquête fait état de « plus de 40.000 victimes, plus de 80.000 orphelins et 30.000 veuves ».

C’est ainsi que le 3 février 2000 des victimes déposent une plainte contre l’ancien dictateur devant le tribunal hors classe de Dakar. Hisséne Habré est alors inculpé par la justice sénégalaise pour avoir « avec connaissance, aidé ou assisté X dans la commission des faits de crime contre l’humanité, d’actes de torture et de barbarie ». Par la suite, le 4 juillet 2000, la chambre d’accusation de Dakar décide d’annuler les poursuites contre l’ancien président Tchadien avant que la justice sénégalaise ne se déclaré incompétente pour les faits commis par un étranger hors de sa juridiction. C’est alors que les victimes se sont retournées vers la Belgique, qui, au bout de quatre années d’enquête a inculpé Habré en 2005.

Toutefois le Sénégal n’a pas donné suite à la demande d’extradition émise par la Belgique de Hisséne Habré. C’est dans cette optique Me Demba Ciré Bathily, coordonnateur des avocats des victimes estiment que : « nous insistons sur le fait que c’est le Sénégal qui a l’obligation d’entamer des poursuites contre Habré ou de l’extrader, en vertu de la convention contre la torture ». Dans un autre registre Me Sidiky Kaba parle de « duplicité des chefs d’Etats africains et de manipulation de l’opinion publique africaine ». Et pour lui la seule question qui vaille est de savoir « si l’Afrique est capables de juger ses bourreaux ». C’est ainsi que Me Bathily soutient que : « il est temps que la justice africaine attaque de front le cancer de l’impunité qui gangrène notre continent si nous voulons sérieusement nous affranchir de la tutelle des tribunaux internationaux et des demandes d’extradition qui viennent du Nord »
source sud quotidien

Pape Alé Niang