Affaire Karim Wade Quand Fada, Ousmane Ngom et Oumar Sarr s’en servent pour contrôler le Pds

On l’a toujours dit, « en temps de guerre, tous les moyens sont bons pour vaincre l’ennemi ». Au Pds, au moment où les dirigeants appellent les militants à faire face au pouvoir, d’autres responsables, comme Me Ousmane Ngom, Oumar Sarr et Modou Diagne Fada se livrent à une sournoise bataille pour le contrôle de la direction de l’ex-parti au pouvoir. Depuis que le procureur spécial près la Cour de Répression de l'Enrichissement illicite (Crei) a publié la liste des 7 personnalités devant être entendues, sur l’origine de leurs biens, les trois camps ont érigé leurs propres « cellules de communications », chacun cherchant à se positionner. Et cela va des louanges envers Wade et sa famille aux déclarations va-t-en-guerre contre le pouvoir actuel. L’objectif est unique : plaire au Pape du Sopi, maitre du jeu libéral, qui, de plus en plus, s’inquiète pour le sort de son fils.

Oumar Sarr, coordinateur du parti

La plupart des politologues sont d’avis que le coordinateur intérimaire du Pds n’est pas le leader idéal, du fait de son manque de charisme. Nombreuses auront été les plaintes auprès de Me Wade, de son silence sur certains sujets et d’autres avaient préféré quitter le navire bleu. Ayant pris en compte toutes ces critiques, Oumar Sarr a compris que pour être le capitaine du navire bleu, être têtu comme Laurent Gbagbo ou Bush junior, n’était pas la panacée. Aussi, l’affaire Karim, était-ce une aubaine, pour lui de rebondir et gagner la confiance du maitre. Du nombre, pourtant, des convoqués, Oumar préfère s’oublier et défendre le fils du maitre. Il est devient accessible, jour et nuit, selon les confrères et autres militants libéraux qui le sentent se plaire à donner son numéro, en public. Oumar et son groupe multiplient les contacts pour se maintenir à la tête du Pds.

Me Ousmane Ngom, porte-parole de Me Wade

Compagnon de lutte de longue date du président Wade, Me Ousmane Ngom s’est inscrit, ces derniers jours, dans le cercle restreint de l’entourage immédiat du Pape du Sopi, dont il est devenu le porte-parole. Fonction à partir de laquelle, Me Ousmane Ngom espère contrôler toutes les instances du Pds. Il a été derrière plusieurs scoops, depuis la semaine dernière : le retour du président Wade pour assister son fils, une plainte contre le président Macky Sall et la médiation du président ivoirien Alassane Ouattara. Sachant son maitre friand de déclarations fracassantes, Ousmane Ngom est le premier leader à avoir demandé aux responsables de ne pas répondre aux convocations des gendarmes et aux militants de se tenir prêts à affronter n’importe qui, dans ce pays. Connu pour avoir incarné l’aile dure du Pds, Me Ngom est un farouche opposant au dialogue, d’avis que tout se règle sur le terrain de l’affrontement. Ne soyez pas surpris, dès le retour du vieux boss, qu’il soit bombardé président du groupe parlementaire libéral, le matin et dans la soirée, secrétaire général du Pds.

Modou Diagne Fada, président du groupe parlementaire

Comme Ousmane Ngom, il avait quitté le Pds, avant de mettre de l’eau dans son vin. Après la chute du président Wade, ses proches ont toujours rêvé de le voir diriger aux destinées du parti. L’ex-ministre de la santé sait également qu’Ousmane Ngom reste son plus farouche adversaire, vu son background et son charisme. Aussi, à chaque fois déclaration d’Ousmane Ngom, cherche-t-il, vaille que vaille, à rectifier ou encenser. Par exemple, quand Ousmane Ngom avait demandé à ses camarades de ne pas déférer à leurs convocations, Fada a été le premier à dissuader ces derniers de cette proposition. Il aime souvent à utiliser les phrases comme « fidélité au président Wade ou bien nous n’avons jamais trahi Wade ». L’actuel président du groupe parlementaire libéral était un farouche adversaire, à l’époque, de la génération du concret. La convocation de Karim Wade lui est une occasion de faire la paix avec le prince Wade.

Khalil DIEME
REWMI QUOTIDIEN