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Affaire Mbayang DIOP : la famille demande a l’état son rapatriement pour purger sa peine au Sénégal.

SENENEWS.COM- A Yeumbeul, un quartier de la banlieue dakaroise. C’est ici qu’a vu le jour Madjiguène Diop, dite Mbayang. Cette sénégalaise qui, à la recherche d’une vie meilleure, avait rallié l’Arabie Saoudite où elle sera accueillie dans une famille à Dammam (capitale de la province orientale d’Ach-Charqiya). Mais un malheur s’est dressé sur son chemin. Au cours d’une rude altercation avec son employeur, Mbayang Diop aurait poignardé à mort cette dernière. Aujourd’hui, Mayang Diop risque la décapitation au pays de la charia. SeneNews.com est allé à la rencontre de sa famille à Yeumbeul.


Rédigé par leral.net le Samedi 16 Juillet 2016 à 14:58 | | 0 commentaire(s)|

 

Mine triste, regard voyageur, Mamadou Diop est l’un des grands frères de l’accusée qui, avant d’être attirée par le royaume saoudienne, tenait une petite table d’accessoires de femmes  dans le quartier pour subvenir aux besoins de sa famille. Trouvé dans les locaux de la mairie de Yembeul Sud, teint noir, l’aire abattu  avec un bonnet noir sur la tête, Mamadou est dépassé par la situation.

Comment vos parents  ont-ils accueilli la nouvelle ?

Je n’ai pas le courage de raconter la vraie histoire à mes parents. Néanmoins, je leur ai dit que leur fille «adorée» a des bisbilles avec son employeur et souhaite revenir auprès des siens. Depuis que les médias en parlent,  je les ai éloigné de tout canal d’information – radio et télé- car, Papa et maman, que je connais, ne pourront jamais supporter le coup. Notre père est âgé de 85 ans idem pour maman qui peine à se relever.

Mbayang était-elle bien accueillie par ses employeurs ?  

Ma sœur avait émis le souhait de retourner au bercail dès les premiers jours de son séjour. Elle ne cesse de pleurer sur son sort. A peine deux semaines chez ses employeurs, elle m’a passé un coup de fils pour nous demander de lui venir en aide. Elle se plaignait de son travail et des conditions que sa patronne lui faisait subir.

Est-ce qu’elle s’est une fois rendue à l’ambassade du Sénégal en Arabie Saoudite ?

A l’ambassade… (il coupe). Bon, Je ne peux pas confirmer cela parce que là-bas les domestiques n’auraient pas le droit de sortir.  Mais, lorsqu’elle m’a contacté, elle m’a fait savoir son regret d’être partie et son désir de rentrer. J’ai par la suite alerté les autorités du Sénégal en leur disant qu’elle ne peut pas supporter ce système esclavagiste de ses employeurs.

Et quelle a été votre réaction ?

Je suis parti au ministère des affaires étrangères pour informer qui de droit. J’ai déposé une correspondance dans leurs courriers.

Comment avez-vous appris la nouvelle ?

C’est  à travers le courrier que j’ai déposé à  la Direction des Sénégalais de l’Extérieur que j’ai été informé de son cas. Sur cette lettre, j’ai mis mon numéro de téléphone et l’adresse de la maison. Ils ont surement consulté mon courrier de demande à faire rapatrier ma sœur au Sénégal.

Par quel biais a-t-elle rejoint l’Arabie Saoudite ?

Elle fait partir des jeunes filles dupées par certaines personnes à travers les agences de voyage. Le travail lui a été proposé par un certain A. Fall, un habitant du quartier que Mbayang connait.

Que mentionnait le contrat de travail ?

Dans le contrat, l’offre était entre 300.000 et 500.000 francs CFA. Mais arrivée sur place la réalité était autre. Elle m’a raconté que c’était plutôt 150.000 francs. Et pour les percevoir, il fallait travailler trois mois soit 90 jours.

Que demandez-vous à l’État du Sénégal sur ce dossier ?

Nous implorons l’État de faire tout son possible pour que Mbayang vienne purger sa peine auprès des siens. Elle avait souhaité revenir en toute liberté. Hélas, le malheur s’est abattu sur elle. Je sais qu’elle n’est pas une tueuse.

Que conseillez-vous aux jeunes filles qui souhaitent tenter l’aventure ?

La plupart des filles qui optent aller dans les pays du golf sont animées par le désir d’aider leur famille. Mais, je leur conseil de rester car, là-bas, c’est l’esclavage pur et simple. Je ne souhaite pas que ce qui s’est abattu sur ma sœur arrive à d’autres sœurs.

Senenews.com Malang Touré


Mame Fatou Kébé