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Affaire des 140 millions $ : après Aly Ngouille Ndiaye, d’anciens ministres de Macky Sall dans le viseur de la justice


Rédigé par leral.net le Mercredi 20 Août 2025 à 16:06 | | 1 commentaire(s)|

L’instruction du dossier financier impliquant l’État du Sénégal et le géant mondial de l’acier ArcelorMittal est entrée ce mercredi dans une phase opérationnelle cruciale avec l’ouverture des premières auditions par le doyen des juges. Une séquence très attendue qui promet de placer l’ancien gouvernement sous les projecteurs de la justice.

Selon les informations divulguées par le quotidien L’Observateur, reprises par Senenews, l’ancien ministre des Mines, Aly Ngouille Ndiaye, a été le premier convoqué à la barre. Les interrogatoires porteront prioritairement sur les conditions d’établissement et d’exécution d’un mystérieux protocole de paiement d’un montant de 140 millions de dollars, équivalant à la colossale somme de 78 milliards de francs CFA. Ce versement, effectué pour solder un contentieux avec la multinationale, est au centre de toutes les attentions.

La liste des personnalités attendues ne s’arrête pas là. Deux autres poids lourds de l’exécutif de l’ancien président Macky Sall, à savoir Birima Mangara (ex-ministre du Budget) et Amadou Bâ (ex-ministre de l’Économie et des Finances), devront prochainement comparaître. Leur audition visera à « éclaircir les signatures apposées et la destination ultime des fonds », précise la source médiatique.

L’affaire, techniquement complexe, trouve son origine dans la spectaculaire majoration d’une dette. Les enquêteurs tentent de reconstituer le puzzle qui a conduit un accord initial de 37,5 milliards FCFA à plus que doubler, pour atteindre 78 milliards, et ce en dehors de tout cadre formel de transparence budgétaire. Le refus catégorique de l’ancien Agent Judiciaire de l’État (AJE) de signer le protocole, un acte rarissime, est perçu comme un indice majeur de pratiques irrégulières, alimentant les soupçons de détournement et de malversations.

Rouverte suite à une plainte du nouvel AJE nommé par le président Bassirou Diomaye Faye, l’enquête judiciaire couvre un spectre très large de délits présumés : association de malfaiteurs, corruption, blanchiment de capitaux, escroquerie et complicité. Plusieurs filiales du groupe ArcelorMittal sont également mises en cause, bien qu’aucun de leurs représentants n’ait encore été entendu. Le pays retient son souffle devant ce qui s’annonce comme une série judiciaire aux implications politiques majeures.
Senenews

Mame Fatou Kébé