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Alerte ! Rupture de médicaments antirétroviraux


Rédigé par leral.net le Jeudi 25 Septembre 2014 à 09:07 | | 1 commentaire(s)|

Alerte ! Rupture de médicaments antirétroviraux
Des malades nous ont informés que le ténofovir est en rupture depuis plus de deux mois au Sénégal. Le ténofovir est un agent antirétroviral (anti VIH) qui appartient à la catégorie des inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse. Il est utilisé en association avec d’autres antirétroviraux pour retarder la progression de l’infection par la VIH. Ainsi, le système immunitaire devrait s’améliorer (augmentation de la numération des cellules CD4) et le malade sera mieux protégé contre les infections.

Ce qui aggrave la situation est que cette molécule est aussi utilisée par les personnes souffrant d’hépatite. Ces malades doivent prendre tous les jours un comprimé de ce médicament pour protéger leur foie. En effet, un retard dans la prise de ce médicament entrainera une cirrhose du foie.

Si le malade ne prend pas quotidiennement un comprimé de ténofovir, la charge virale augmentera et le système immunitaire sera affaibli. Quelques doses manquantes peuvent être suffisantes pour que le ténofovir cesse d’être efficace. C’est le phénomène appelé résistance. Lorsque cela se produit, d’autres antirétroviraux semblables au ténofovir peuvent aussi devenir inefficaces. Par conséquent, le fait de ne pas prendre ce médicament peut diminuer le nombre d’option de traitement dans l’avenir.

Il s’agit d’un véritable problème de santé publique et les malades le savent. Mais du fait de la stigmatisation dont ils continuent de faire l’objet, ils ne peuvent pas se manifester en public. Ils ont donc saisi notre association pour crier leur inquiétude. Nous avons épuisé toutes les voies de recours administratives en informant les autorités compétentes depuis plusieurs jours et parmi lesquelles la division SIDA/MST du ministère de la santé. Mais aucune réponse ne nous a été fournie comme si l’affaire ne les concernait pas.

Après les médicaments anticancéreux qui sont toujours en rupture dans tout le territoire national, c’est au tour des antirétroviraux. Les malades sont abandonnés dans l’agonie. Ils sont en train de mourir pour non assistance et la responsabilité de l’Etat est engagée. Le problème est profond et le ministre de la santé est directement interpellé. Il faut organiser une réflexion sérieuse sur la problématique des ruptures des médicaments essentiels.


Le Président de l'Association sénégalaise pour la défense des droits des malades

Mody Bosso Traoré