Alphabétisation et numérique : Les langues locales, clé de souveraineté et d’inclusion

« L’alphabétisation ne doit pas être une affaire de célébration ponctuelle dans une salle ou à travers un séminaire. C’est une question centrale et transversale qui doit mobiliser tous les ministères et toutes les couches sociales, car elle touche directement à notre souveraineté », a martelé le ministre.

Pour Moustapha Mamba Guirassy, la langue maternelle est le socle d’une meilleure performance scolaire. « Les études le montrent clairement : lorsqu’on apprend dans sa langue, les résultats sont bien meilleurs. C’est pourquoi l’introduction précoce des langues locales à l’école est une nécessité si nous voulons bâtir un système éducatif efficace et inclusif », a-t-il expliqué.

Évoquant le lien entre alphabétisation et citoyenneté, il a ajouté : « On ne peut pas parler de discours de souveraineté si nos populations ne maîtrisent pas leurs propres langues. C’est par elles que l’on construit une conscience citoyenne solide, capable de comprendre, de critiquer et de participer au développement ».

Le ministre a également alerté sur les risques liés à la révolution numérique. « Le danger qui guette nos pays est réel. Si nous ne nous approprions pas le digital à travers nos langues, nous allons vers une nouvelle forme d’analphabétisme. Le numérique doit être un vecteur d’inclusion, pas d’exclusion », a-t-il prévenu.

À travers ce mois de mobilisation marqué par des conférences, panels et expositions dans les régions, le Sénégal entend arrimer ses politiques éducatives aux réalités de son temps. « Le digital peut et doit être un accélérateur d’inclusion et de citoyenneté », a conclu M. Guirassy, invitant tous les acteurs à prendre part à cette dynamique.







Birame Khary Ndaw