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Aminata Touré : “Une démocratie durable ne peut se bâtir dans une pauvreté généralisée”


Rédigé par leral.net le Mardi 9 Septembre 2025 à 17:28 | | 0 commentaire(s)|

Le déclassement économique de l’Afrique est l’une des causes profondes de l’instabilité du continent, a déclaré, mardi, à Dakar, le haut représentant du chef de l’Etat, Aminata Touré, estimant qu’il est impossible de bâtir “une démocratie durable, dans un contexte de pauvreté généralisée”.

Ma conviction forte, c’est qu’on ne peut pas bâtir une démocratie durable, dans un contexte de pauvreté généralisée”, a-t-elle déclaré à l’ouverture officielle d’un colloque sous-régional portant sur le thème “Dialogue politique sur le processus démocratique en Afrique de l’Ouest : quelle contribution pour la Société civile ?”.

Selon Aminata Touré, il n’est pas possible de bâtir une démocratie durable, “lorsque la jeunesse qui constitue l’écrasante majorité de la population, ne trouve pas d’emploi et, est prête à se mettre au service de toutes sortes de causes obscures pour gagner de l’argent”.

Il n’est pas non plus possible de “bâtir une démocratie durable lorsque nos populations rurales n’ont pas accès au minimum de services sociaux” ou “lorsque les hommes et les femmes sont prêts à monnayer leur bulletin de vote, pour avoir de quoi nourrir leur famille”, a insisté l’ancienne Première ministre.

Se disant fortement convaincue que “la pauvreté est l’ennemi le plus redoutable de la démocratie”, elle a fait observer que “l’histoire de la démocratie est intimement liée à celle de l’émancipation contre l’oppression économique des plus vulnérables”.

Ce n’est pas non plus par hasard si l’extrémisme religieux trouve un terreau favorable dans les parties les plus pauvres et les plus marginalisées des pays de la sous-région frappés par l’instabilité sécuritaire”, a soutenu Mme Touré.

Il en est de même pour la distribution inégalitaire des ressources nationales, avec des îlots de richesse au milieu d’océans de pauvreté extrême”, a-t-elle ajouté.

De son point de vue, “le déclassement économique de l’Afrique avec le reste du monde, est l’une des causes profondes de l’instabilité et du surplace démocratique que nous vivons”.

Aussi a-t-elle insisté sur la nécessité de “créer massivement de la richesse équitablement partagée, surtout à l’ère des réseaux sociaux où les cultures de consommation s’uniformisent”.

Le chef de la délégation de l’Union européenne au Sénégal, Jean-Marc Pisani, s’est réjoui de la tenue de ce colloque, dont l’objectif, a-t-il dit, est de “contribuer à définir des mécanismes de consolidation de la paix et de promotion d’une gouvernance démocratique qui soit inclusive et résiliente”.

“C’est une belle opportunité d’échanges, de réunir des organisations clés de la société civile, les acteurs politiques, les responsables gouvernementaux, les experts internationaux et les représentants internationaux de la paix et de la sécurité”, a-t-il dit.

Le professeur Babacar Guèye est revenu sur le sens de ce colloque, qui se tient dans un contexte marqué par “des crises politiques récurrentes, la résurgence des coups d’Etat militaires, les contestations électorales et le rétrécissement de l’espace civique”, au point qu’il est “devenu urgent de repenser le processus démocratique”.

“Ce colloque est l’occasion de confronter nos expériences, de partager les bonnes pratiques, d’identifier ensemble des pistes concrètes pour que le dialogue politique dans notre région, dans notre sous-région, soit davantage un levier de stabilité, de confiance et de progrès démocratique”, a soutenu le président du Collectif des organisations de la société civile pour les élections (COSCE).

Les participants à ce colloque de deux jours viennent d’une vingtaine de pays.

APS
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Mame Fatou Kébé