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Après son succès au Grand théâtre : Titi claquera-t-elle la porte de Prince Arts ou rentrera-t-elle dans le rang ?

Rédigé par leral.net le Mardi 18 Mars 2014 à 15:00 | | 0 commentaire(s)|

On l’attendait avec l’immense espoir de la voir complètement démaquillée au Grand Théâtre. Mais voilà qu’elle est sortie indemne de ce temple où nos artistes se jaugent désormais depuis que le Théâtre national Daniel Sorano et ses 1.000 places est considéré comme trop petit pour eux. Désormais, le challenge, c’est de remplir toutes les 1800 places du bijou culturel construit par les Chinois qui l’ont offert gracieusement à notre pays. La chanteuse Ndèye Fatou Tine alias Titi y a donc célébré samedi dernier l’anniversaire de son orchestre. A guichets fermés.


Après son succès au Grand théâtre : Titi claquera-t-elle la porte de Prince Arts ou rentrera-t-elle dans le rang ?
Reconnaissons-le tout de suite, elle a rempli son contrat vis-à-vis du public qu’elle a gratifié d’une belle soirée musicale. La surprise de cette remarquable soirée, c’est sans doute la première partie, lorsque l’artiste s’est essayée à la musique traditionnelle pour le plus grand plaisir des spectateurs qui avaient pris très tôt possession des lieux.

Dans ce registre traditionnel, elle a bénéficié de l’accompagnement de quelques pensionnaires de l’Ensemble lyrique traditionnel de Sorano. De quoi faire rêver d’un album tout en traditionnel de la part de cette chanteuse à la voix d’or. Dans la foulée, on ne saurait trop conseiller à nos musiciens de s’essayer à ce genre afin d’exploiter le riche folklore national. Surtout qu’il y a quelques années, Doudou Ndiaye Mbengue s’y était distingué avec un album d’un rare bonheur qui continue encore de dorloter ceux qui aiment noyer leurs soucis en écoutant les accents de notre musique où nos instruments traditionnels comme le « xalam » sont mis en exergue. Toujours pour parler de cette musique traditionnelle, qui ne se souvient pas de ce duo magique entre Coumba Gawlo Seck et Aïda Samb lors d’une soirée à Sorano ? Des instants mémorables qui avaient fait pleurer les nostalgiques.

Pour en revenir à Titi, elle a eu le génie de consacrer la première partie de sa soirée-anniversaire à la musique traditionnelle, provoquant ainsi l’enthousiasme de ses fans. Ne parlons pas de la seconde partie de la soirée où elle a revisité son répertoire classique et ses succès d’hier et d’aujourd’hui pour le plus grand bonheur du public. Le succès qu’a connu cette soirée était d’autant plus éclatant que nombreux étaient ceux qui prédisaient à l’artiste un échec cuisant après sa subite rupture avec le label Prince Arts qui la produisait et gérait sa carrière jusque-là. Managée par Bougane Guèye Dany, le patron du groupe de presse D médias qui n’a pas lésiné sur les moyens pour faire de l’évènement un grand succès, Ndèye Fatou Tine a cassé la baraque.

Malgré cette réussite, pourtant, la chanteuse dit à qui veut l’entendre qu’elle demeure toujours pensionnaire de Prince Arts. Elle n’ignore certainement pas le professionnalisme de cette maison qui lui a permis d’être ce qu’elle est aujourd‘hui. En effet, pour la petite histoire, c’est Youssou Ndour lui-même qui lui a demandé de rentrer au pays pour y faire carrière dans la musique alors qu’elle vivait avec son ex-mari en Guinée. C’est en considération de ce que le roi du Mbalakh a fait pour booster sa carrière que la diva considère la réaction de Ngoné Ndour, la patronne de Prince Arts, comme celle d’une femme un peu déçue et attend de rencontrer Youssou Ndour afin de mettre les choses au point.

Autant dire que, pour Titi, You sera l’arbitre dans ce combat qui l’oppose à la sœur du propriétaire du groupe de presse Futurs médias. La musicienne sait que quitter Prince Arts, c’est s’enterrer vivante. Ou faire un saut dans l’inconnu. En effet, « Jololi », devenu prince Arts, a un grand pouvoir de nuisance et il vaut mieux être avec cette structure que contre elle. Sinon, gare aux dégâts. A preuve, nombreux sont les artistes qui ont quitté la structure avec fracas et qui, aujourd’hui, ne sont plus sous les feux de la rampe.

On peut citer parmi ceux-là, Cheikh Lo qui ne peut ouvrir la bouche sans décocher des flèches sur cette maison de production qui l’a sevré d’une ouverture internationale. C’est également le cas des rappeurs du Bidew Bou Bess qui ont perdu leur aura depuis qu’ils ont rompu avec le label de Youssou Ndour. Et même Viviane Ndour, qui faisait pourtant partie de la famille Ndour de par son mariage avec Bouba, malgré son récent succès au Grand Théâtre, ne bénéficie plus du même traitement que lorsqu’elle était managée par Prince Arts.

D’autres artistes ont tout simplement disparu de la circulation après avoir quitté la maison ou après des bisbilles avec elle. On comprend donc, dans ces conditions, la détermination de Titi à rester scotchée à Prince Arts. Et ce contre vents et marées. Youssou Ndour prendra-t-il le risque de désavouer sa sœur ? Suspense garanti !

A. S. G.

ARTICLE PARU DANS « LE TEMOIN » N°1157 - HEBDOMADAIRE SENEGALAIS / MARS 2014