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Arcelor Mittal : Une affaire à rebondissements, de Wade à Diomaye

Rédigé par leral.net le Vendredi 22 Août 2025 à 14:38 | | 0 commentaire(s)|

L’affaire Arcelor Mittal continue de hanter la mémoire politique et économique du Sénégal. Plus de quinze ans après ses débuts, ce dossier aux allures de feuilleton judiciaire et financier refait surface sous le régime du président Bassirou Diomaye Faye. Entre contrats miniers rompus, condamnations internationales, transactions opaques et soupçons de détournements, il symbolise les errements […]

L’affaire Arcelor Mittal continue de hanter la mémoire politique et économique du Sénégal. Plus de quinze ans après ses débuts, ce dossier aux allures de feuilleton judiciaire et financier refait surface sous le régime du président Bassirou Diomaye Faye. Entre contrats miniers rompus, condamnations internationales, transactions opaques et soupçons de détournements, il symbolise les errements de la gouvernance des ressources naturelles du pays.

Un départ controversé sous Wade

Tout commence en 2007. Le président Abdoulaye Wade décide unilatéralement de rompre la convention minière qui liait l’État du Sénégal à la société Kumba Resources. Le projet est alors confié au géant de la sidérurgie, Arcelor Mittal.
Mais ce choix brutal conduit le Sénégal devant le tribunal arbitral de Paris, qui condamne l’État à payer 75 milliards de FCFA de dommages et intérêts, auxquels s’ajoutent 4,5 milliards pour frais de procédure.

Macky Sall hérite du dossier

À son arrivée au pouvoir en 2012, Macky Sall confie le dossier à son ministre Aly Ngouille Ndiaye. Ce dernier attaque Arcelor Mittal devant le tribunal de Paris pour non-respect de ses engagements. En mai 2014, des négociations aboutissent à une transaction de 150 millions de dollars (environ 90 milliards de FCFA), assortie de la restitution d’études techniques évaluées à 50 millions de dollars.
L’accord est rapidement validé et le contentieux clos. Mais très vite, des voix s’élèvent pour dénoncer une opération obscure.

Des soupçons persistants

En octobre 2014, lors d’une réunion politique, Abdoulaye Wade accuse publiquement Macky Sall d’avoir bradé le dossier. Selon lui, l’État aurait en réalité signé un accord de 200 millions de dollars, dont 50 millions se seraient volatilisés dans des circuits parallèles.
Cette accusation relance le débat sur la transparence de la transaction. Qui a décidé du circuit de paiement ? Où est allé l’argent ? Et surtout, à quoi a-t-il réellement servi ?

Diomaye veut faire la lumière

Aujourd’hui, le régime de Bassirou Diomaye Faye remet la question sur la table. L’actuel président et son gouvernement entendent aller au fond des choses pour déterminer si cette affaire a été gérée dans l’intérêt du Sénégal ou si, au contraire, elle a servi des intérêts particuliers.
L’enjeu est double : restaurer la confiance des citoyens dans la gestion des ressources naturelles et sanctionner toute forme de détournement ou de compromission.

Un symbole de la gouvernance des ressources

L’affaire Arcelor Mittal est devenue bien plus qu’un simple contentieux minier. Elle reflète la difficulté du Sénégal à défendre ses intérêts face aux multinationales et interroge sur la capacité des gouvernements successifs à gérer avec transparence les richesses du pays.
Alors que l’ère Diomaye débute, les Sénégalais attendent des réponses claires : où sont passés les 150 millions de dollars et qui en a réellement profité ?



Source : https://xalimasn.com/2025/08/22/arcelor-mittal-une...