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Arrêt des transports publics de Ziguinchor : La Société civile et les droits-de-l’hommiste déplorent l’isolement de la Casamance !

Les bateaux envoyés en ancrage, Dakar Dem-Dikk suspendu et la desserte aérienne limitée, alors que le transport en commun passe de 9.000 FCfa à 15.000 FCfa. Veille de fête de Tabaski intenable dans un contexte sécuritaire fragile.


Rédigé par leral.net le Mardi 27 Juin 2023 à 10:32 | | 0 commentaire(s)|

Depuis les manifestations violentes du 1er juin dernier, ayant fait contagion dans plusieurs régions du Sénégal, des mesures de restriction des transports sont appliquées sur la mobilité des personnes et des biens, en partance ou en provenance de Ziguinchor, la principale ville du sud.

L’autorité invoque des raisons de sécurité, la société civile, les cadres casamançais et les organisations des droits humains dénoncent un « isolement » manifeste de la Casamance, susceptible de gonfler le volume croissant de la frustration.

Société civile et droits-del’hommiste alertent sur l’« isolement » de la Casamance

Ce blocus de Ziguinchor qui persiste, nonobstant les multiples appels à la réouverture des trafics, intrigue et irrite les organisations des droits de l’homme, de la société civile et des cadres casamançais.

Ainsi, pour Madia Diop Sané, le coordonnateur national du Mouvement Vision Citoyenne basé à Ziguinchor, « c’est un sentiment de désolation, de frustration et d’un vibrant mécontentement sur ces mesures impopulaires. Ces restrictions nous rappellent les années où la tension causée par la crise Casamançaise, était vive et que la psychose de l’insécurité régnait encore », compare-t-il aux années de braises du conflit armée dans cette partie sud du pays.

Et Madia Diop Sané de poursuivre : « après les nombreux efforts du président de la République Macky Sall pour le retour au calme, au même moment où la paix semble nous bercer même au réveil, certaines mesures qui frisent le ridicule, donnent l’impression de vouloir réveiller en nous des souvenir sombres. Ces restrictions n’ont pas aucune logique et non pas une raison d’être, surtout en cette veille de la fête de Tabaski».

Madia Diop Sané de conclure que « la seule solution qui vaille, c’est la levée immédiate de ces restrictions, afin de permettre aux Sénégalais de vaquer librement à leurs occupations, à l’intérieur du pays. Nous ne pouvons plus continuer à vivre ces désagréments et cette perception d’être dans une zone géographique d’insécurité. Nous interpelons le président de la République sur cette situation regrettable et qui n’honore pas le Sénégal ».

Seydi Gassama, le directeur exécutif de la section sénégalaise d’Amnesty International, n’y va pas par quatre chemins pour sonner l’alerte rouge sur le préjudice en cours.

«En cette veille de Tabaski, les prix pour rejoindre la Casamance par voie de transport en commun, sont devenus prohibitifs, extrêmement élevés. Et donc l’arrêt de tous ces services de transport, contribue davantage à isoler, à enclaver la Casamance. Il y a aussi d’autres préjudices énormes subis par nos voisins, tels que la Gambie et la Guinée-Bissau. Donc, nous appelons au retour immédiat du service des transports publics. Nous demandons aux autorités de mettre fin à l’isolement de la Casamance, qui résulte justement de l’arrêt de ces services », a-t-il martelé.







Sud Quotidien