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Assises de Ziguinchor: Abdoulaye Diallo plante deux coups de couteau sur le ventre de sa femme stérile

Abdoulaye Diallo, 30 ans comparaissait le mercredi aux Assises de la Chambre criminelle de Ziguinchor pour assassinat sur son épouse Mariétou Diallo, âgée de 15 ans au moment des faits. Le drame remonte à la nuit du mercredi 10 avril au jeudi 11 avril 2012 en Guinée-Bissau. La femme d’Abdoulaye Diallo a cette nuit, vers les coups de 22h, reçu deux coups de couteau à l’abdomen nécessitant son évacuation urgente à l’hôpital de Ziguinchor où elle succomba à ses blessures, le samedi.


Rédigé par leral.net le Samedi 27 Mai 2017 à 10:39 | | 0 commentaire(s)|


Avant de rendre l’âme, la victime a déclaré à sa mère qui était à son chevet, que c’est son mari Abdoulaye Diallo qui l’a tuée, ce que dernier n’a cessé de nier à la barre de la chambre criminelle. Pour soigner sa femme stérile, l’accusé qui habite le quartier Tiléne de Ziguinchor, l’emmène en guinée Bissau chez un guérisseur du nom de Mbacké Corréa où le couple est obligé de s’installer pour les besoins de soins.

L’accusé finit par se lasser et tient à rentrer avec sa femme mais le guérisseur s’y oppose en déclarant qu’elle mourait si elle le faisait sans son consentement. Le charlatan refuse même la somme de 200 000 francs qu’il avait exigée d’Abdoulaye Diallo pour des sacrifices afin qu’il puisse libérer sa femme. A ce problème s’ajoute la brouille que le mari avait avec sa femme qui l’accusait de sortir avec une patiente du guérisseur.

La victime ne voulait pas du tout quitter les lieux de peur de mourir, ce qui allait à l’encontre de la volonté de son mari. Est-ce la raison de son assassinat ? L’accusé défend qu’il n'était pas à Texas en Guinée-Bissau, le jour des faits. Son oncle Alpha Diallo a témoigné l’avoir vu à Tilène vers 20h. Mais son logeur Diouldé Ba a déclaré ne l’avoir pas vu toute la journée.

Quant au nommé Yankhoba Ndiaye, il dit avoir vu l’accusé en compagnie de ses amis la nuit de l’assassinat à un kilomètre de chez le guérisseur. Pour l’avocat général, il ne fait aucun doute que l’accusé est bien coupable des faits qui lui sont reprochés.

« Abdoulaye Diallo n’a pas pu accepté que son épousé lui tienne tête. Il n’a pas pu exercer son autorité sur elle. Il était bien présent sur les lieux. Ni Mamadou Diallo ni son homonyme Abdoulaye Diallo qu’il a désigné, n’ont voulu témoigner pour lui. Lors de la première agression à la cuisse dont son épousé fut l’objet le 26 février, il n’a même pas porté plainte. Et au lendemain de l’assassinat, il n’est même pas allé au chevet de son épousé. Celle-ci a désigné son mari comme l’auteur du crime. Il s’agit pour nous d’être ni clément ni sévère mais d’être juste », a déclaré l’avocat général qui requis des travaux forcés à perpétuité.

« L’affaire ne repose sur aucun élément matériel mais seulement sur des témoignages contradictoires. Les enquêteurs se sont contentés d’interroger l’entourage du guérisseur Mbacké Corréa. Les enquêteurs auraient pu faire le déplacement sur Texas, ils ne l’ont pas fait. L’arme du crime n’a pas été retrouvée, il n’y a pas eu d’autopsie, pas d’éléments solides.et on demande de condamner mon client à vie », s’indigne l’avocat de la défense qui plaide pour un acquittement ou à défaut, de requalifier les faits de blessure ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
L’accusé a pris 15 ans de travaux forcés.

Walquotidien