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Association de malfaiteurs, escroquerie et extorsion de fonds: Avec une peine de 3 ans ferme, le policier hume l’air et perd son rêve d’enfant


Rédigé par leral.net le Vendredi 7 Avril 2017 à 16:35 | | 0 commentaire(s)|

L’agent de police au commissariat de grand-Yoff, Ba Abdoul Niang, a bien su se défendre. Même sans un conseil pour l’assister, ce fils de policier a plaidé son dossier, malgré sa complexité. « Il y a des non-dits dans cette affaire, mais j’ai pris le risque de me passer de mon avocat. Ma femme dit que c’est un suicide. Mais, j’ai exercé à la police », a-t-il lancé au moment de sa plaidoirie, alors que le parquet venait de requérir une peine de 7 ans contre lui et son co-prévenu Babacar Sow pour association de malfaiteurs, escroquerie et extorsion de fonds.

Toutefois, sa défense a fait que le tribunal correctionnel de Dakar et allé en-deçà du réquisitoire du substitut du procureur.

Le juge a prononcé 3 ans d’emprisonnement contre les prévenus. Une sanction qui couvre largement la durée de détention préventive des sieurs Niang et Sow. C’est dans la mesure ou ils ont été placé sous mandat de dépôt depuis 5 ans. Ils hument désormais l’air de la liberté. Même si le policier a été sanctionné de la radiation avec cette peine.

Dans cette affaire, Laye Thiam avait une commande de dix millions de franc de cocaïne à Babacar Sow.
Le 12 mars 2012, Alioune Ba transportait de l’argent dans le coffre de son véhicule 307, lorsque le policier l’a arrêté, ‘’simulant’’ une arrestation. Ce dernier est parti avec les 10 millions de FCFA. Mais la victime et ceux qui étaient dans la véhicule ont ramassé le téléphone portable que Niang avait oublié dans le véhicule. L’appareil a permis de retrouver l’agent de police dans une boîte de nuit. Il sera arrêté par la Dic, ainsi que les dealers, un certain Madjiguène et deux autres individus.

Devant le juge correctionnel, le policier avait déclaré : « mes supérieurs ont toujours voulu me radier. Tout ça, c’est pour masquer un autre problème. Pis, au moment de mon arrestation, je ne percevais rien. Il faut dire la vérité. C’est pour la mort d’un jeune, Ousseynou Guèye, à grand-yoff. On a trouvé un bouc émissaire en moi, le rebelle, et on m’a accusé ainsi de tous les péchés d’Israël. Dans cette histoire j’ai eu à payer pour d’autres gens ». Son co-prévenu avait soutenu avoir connu le policier à la boite de nuit ‘’chez jamil’’.

« C’est Madjiguène qui m’a informé que lui et ses frères venaient d’être agresses et qu’ils avaient perdu 10 millions de FCFA », s’était dédouané le technicien en informatique.

Son avocat avait fait remarquer ce fait : même si son client était avec Madjiguène pour une opération de drogue, pourquoi le dernier n’a pas été arrêté?

Malgré cette remarque, le parquet avait affirmé que les faits ne souffraient d’aucune contestation. Mieux, les réquisitoires téléphoniques ont établi que Niang avait communiqué 59 fois avec Laye Thiam ; 11 fois avec Madjiguène, absent lors du procès.

« Ce n’est pas de gaieté de cœur qu’on requiert contre un membre du corps. Mais sa place n’est pas à la police. Au moment où il a été arrêté, il était sous sanction et ne percevait pas son salaire, car ayant été sanctionné à plusieurs reprises pour arrestations sans motif pour prendre l’argent des victimes, abandon de poste et absences irrégulières », soufflait-il.

Par ailleurs, au cours de son jugement, Ba Abdoul Niang avait déclaré qu’en devenant policier, son rêve d’enfant s’était réalisé. « J’ai le sang d’un policier. Mon papa l’était. Tout petit, je portais des Rangers », disait-il.

Mais avec cette condamnation, il quitte définitivement et prématurément, les rangs de la police.

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