C’est une rocambolesque affaire de bigamie qui a atterri, hier, dans les mains des enquêteurs du commissariat de police des Parcelles Assainies de Dakar. Après 9 ans d’absence, un émigré sénégalais, de retour au pays, a eu la surprise de sa vie en découvrant la double vie de son épouse. Mais, malgré le choc de cette découverte, M. Danfa exige de son épouse qu’elle quitte son nouveau compagnon et revienne dans son lit. A défaut, il va demander à la justice de trancher.
Unis pour le meilleur et pour le pire, et après s’être promis que seule la mort peut les séparer, c’est à la justice que le sieur Danfa a demandé de statuer dans le litige qui l’oppose à celle qui a fait chavirer son cœur, un soir de l’année 2007.
Parti en France en laissant derrière lui sa femme et son nourrisson de 6 mois, M. Danfa est revenu au Sénégal le mois dernier après 9 ans d’absence.
En 2007, 6 mois après la naissance de sa fille, F. Danfa, le papa avait rallié les côtes françaises dans l’unique but d’entretenir les deux femmes de sa vie: son épouse et sa fille.
Mais E. Ndiaye a profité de son absence pour concocter un autre mariage à l’insu de son premier époux.
Aujourd’hui, atterré par la déception, après trois semaines de négociations (en vain) pour récupérer sa femme, M. Danfa a décidé d’attraire l’affaire devant la justice. D’ethnie Mankagne, il reproche à son épouse d’avoir contracté une nouvelle union, alors qu’elle se trouve dans un mariage qui n’a jamais été dissout.
15 millions de Fcfa de 2007 à son retour au Sénégal
Neuf années durant, M. Danfa affirme avoir envoyé à son épouse plus de 15 millions de nos francs. La femme aurait loué un appartement «fictif» à 50.000 francs sans compter ses dépenses personnelles et celles de sa fille qui pouvaient aller jusqu’à 200.000F par mois.
« Il ne se passait pas trois jours sans que je l’appelle au téléphone via Skype ». A en croire «l’ex-premier mari», E. Ndiaye lui a toujours fait croire qu’elle traînait des séquelles depuis son accouchement.
Donc chaque fois que l’occasion se présentait, elle lui disait «mon rendez-vous à l’hôpital, mes ordonnances…»
«J’ai le cœur meurtri quand je pense que durant tout ce temps, je me décarcassais en Europe pour nourrir un rival», a regretté Danfa en larmes.
29 juillet à l’aéroport
«A ma descente à l’aéroport international Léopold Sédar Senghor le 29 juillet dernier à 1 heure du matin, la première chose que j’ai pensée, c’est d’appeler ma femme, elle a décroché. Mais dès qu’elle a su que c’est moi, elle a éteint son téléphone».
Le sieur sera obligé de passer deux nuits avec un ami d’enfance à l’hôpital Nabil Choucair de la Patte d’Oie.
Un piège pour retrouver sa femme dans la capitale dakaroise
A l’aide d’une grande sœur que E. Ndiaye connaissait bien, le mari a pu retrouver sa femme. La sœur avait contacté la jeune fille aux deux époux pour lui dire que son mari modou-modou lui avait envoyé des bagages et la somme de 400.000f et qu’elle l’attendait devant le commissariat des Parcelles Assainies.
Un rendez-vous qu’elle ne ratera pour rien au monde. Arrivée sur les lieux, le sieur Danfa sort de sa cachette et elle reste perplexe.
«Allons dans cet appartement que j’ai toujours payé», avait-il dit à sa femme qui, prise de panique, l’a invité à aller d’abord saluer sa sœur M. Ndiaye avant de se rendre à leur appartement. «Là, j’ai su qu’il y a quelque chose de louche, c’est par la suite que j’ai su que ma femme a un autre mari et qu’ils ont un garçon».
Interpellée sur les accusations de son «premier époux», E. Ndiaye reconnait avoir perçu de l’argent mais ignore si cela a atteint les 15 millions de francs. S’agissant de son mariage avec Danfa, elle déclare «on s’était tout simplement fiancé; et avant de m’unir à mon mari actuel, je le lui ai dit».
Et quand les enquêteurs lui ont demandé pourquoi elle acceptait toujours l’argent que lui envoyait Danfa, elle répond: «Il le faisait de son propre gré et me disait que c’était son devoir».
Agée de 35 ans, elle déclare que c’est peut être une erreur de jeunesse et que si c’est l’argent que réclame Danfa «(sa) famille essayera de s’organiser pour le lui rembourser, mais (elle) ne retournera jamais avec lui».
Pourtant, devant les enquêteurs, la dame a reconnu qu’une fête a été organisée à leur honneur, elle et l’expatrié. Mais elle refuse de donner à cette fête un cachet conjugal. Elle dit que cette fête célébrait leurs fiançailles, non leur mariage.
La procédure n’est pas terminée, les témoins du premier mariage son convoqués ce matin pour voir un peu plus clair dans cette affaire. Considérée comme un délit, la bigamie est synonyme d’adultère et est condamnée par l’article 333 du Code pénal qui prévoit un emprisonnement de 6 mois à 3 ans pour les auteurs de ce délit. Outre cette peine carcérale, si E. Ndiaye est reconnue coupable, elle risquera une amende de 20 000 à 300 000 Fcfa.
Senenews s’est rapproché d’elle pour recueillir en audio sa version. Mais elle a refusé, préférant que l’affaire se règle en famille et à l’amiable.
Les mis en cause et les témoins du premier mariage sont convoqués cet après-midi pour audition.
senenews.com