Audition de Bibo Bourgi : La Crei le met mal en point

Comme annoncé, Ibrahima Khalil Bourgi dit Bibo a été entendu, hier, par les juges de la Commission d’instruction (Ci) de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) qui recevront Pape Pouye, aujourd’hui, et Karim Wade, demain 03 avril. Flanqué de ses conseils, Mes Guédél Ndiaye, Boubacar Cissé et Moïse Thior, Bibo Bourgi a passé toute la journée à la Crei. L’audition, débutée à 10 heures, s’est poursuivie jusqu’à 15 heures avant d’être suspendue. Ensuite, elle s’est poursuivie jusqu’à 22 heures ! Et, le moins que l’on puisse dire, est que le parquet spécial a été d’attaque. En effet, le substitut du procureur spécial, Antoine Diome, a posé à lui seul vingt-cinq questions. Selon des informations, les juges ont profité du face-à-face avec Bibo Bourgi pour sortir leur arme secrète : les résultats de la commission rogatoire effectuée au Luxembourg.

De sources sûres, les juges ont mis en cause un transfert d’actions de Daport, Fraport et Afriport qui impliquerait Bibo Bourgi alors que les enquêtes judiciaires suivaient leurs cours. Bibo a juré qu’il ne pouvait pas faire ce transfert vu qu’il était sous contrôle judiciaire et donc interdit de sortie. Les magistrats sont revenus à la charge avec une révélation de Bara Tall, entendu à titre de témoin dans cette affaire. En effet, le patron de Jls a révélé aux juges que c’est à lui qu’avait été octroyé le terrain de Bibo Bourgi se trouvant sur la Corniche Ouest. D’ailleurs, c’est lui-même qui l’a remblayé avant qu’un beau jour Wade en personne ne l’appelle pour lui demander de partager le terrain en quatre pour le servir en même temps que Karim et Bibo. Bara Tall a tout d'un coup découvert par la suite que le terrain était muté au nom de Bibo Bourgi. Mis devant ces informations, Bibo a demandé à être confronté au patron de Jls. De même, il demandera à faire face à ses anciens employés Paul et Madeleine Sarr dont les noms figurent sur les papiers de constitutions de Abs. Ces derniers ont dit avoir agi sur instruction de Bibo Bourgi, mis aussi en cause par Elimanel Diop, ancien directeur général de Ahs.