Barthélémy Dias épinglé ? L’IGE passe au crible la gestion de la Mairie de Dakar

La défaite définitive de Barthélémy Dias devant la Cour suprême, qui acte la perte de la Mairie de Dakar, pourrait n’être que le prélude à de nouveaux démêlés judiciaires pour le leader de « Senegal Bi niou Bokk ». Une mission d’audit de l’Inspection générale d’État (IGE) s’est en effet […]

Sénégal

Atlanticactu/ Barthélémy Dias/ IGE/ Serigne Ndong

La défaite définitive de Barthélémy Dias devant la Cour suprême, qui acte la perte de la mairie de Dakar, pourrait n’être que le prélude à de nouveaux démêlés judiciaires pour le leader de « Senegal Bi niou Bokk ». Une mission d’audit de l’Inspection générale d’État (IGE) s’est en effet penchée sur la gestion de la mairie il y a plusieurs mois, du temps de l’intérim assuré par Ngoné Mbengue, bien avant l’élection d’Abass Fall.

Si des irrégularités étaient mises au jour, M. Dias, qui se vantait souvent de sa gestion d’un budget de 50 milliards FCfa, pourrait voir s’ouvrir contre lui une procédure judiciaire, un scénario redouté par ses partisans.

Selon L’Observateur, cette double menace judiciaire assombrit fortement son avenir politique. Pour le professeur Demba Guèye, analyste politique, cette défaite représente une « catastrophe » et un « naufrage politique ». Une victoire aurait été l’occasion de consolider son nouveau mouvement et d’affirmer sa base à Dakar.

Désormais, son horizon semble limité par plusieurs obstacles : une dimension politique perçue comme trop locale, un appareil politique encore embryonnaire et une génération au pouvoir — le tandem Diomaye Faye – Ousmane Sonko — qui est la sienne et ne lui fera « aucun cadeau ».

Interrogé, le journaliste-analyste politique Assane Samb adopte un regard plus nuancé. S’il reconnaît la gravité de la situation, il estime que « ce n’est pas la fin de Barthélémy Dias ». Il met en avant son charisme, son expérience et son entourage, autant d’atouts pour incarner une dynamique d’opposition dans un paysage politique en pleine recomposition.

Face à ces défis, deux stratégies se dessinent. La première repose sur la victimisation. Le Pr. Guèye estime que M. Dias pourrait tirer parti de cet angle, comme l’a fait le Pastef avant lui, s’il est poursuivi pour sa gestion municipale.

La seconde s’inspire de la « jurisprudence Sonko ». M. Samb rappelle que Barthélémy Dias, inéligible pour cinq ans sauf amnistie, pourrait adopter la stratégie de Ousmane Sonko en 2024 : rester un leader influent en coulisses en soutenant un candidat, afin de représenter sa mouvance lors des prochaines échéances électorales.

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