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CDC Habitat : Des titres fonciers livrés en hôtel 5 étoiles, loin du site de Bambilor encore inachevé

Alors que la Direction Générale de CDC Habitat SA, en partenariat avec la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), annonce avec faste une cérémonie officielle de remise des titres fonciers au prestigieux hôtel NOOM (ancien Radisson), de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer un profond décalage entre la communication institutionnelle et la réalité du terrain.


Rédigé par leral.net le Vendredi 25 Juillet 2025 à 18:01 | | 0 commentaire(s)|

Cette cérémonie, prévue le lundi 28 juillet 2025 à 15h30, s’inscrit dans le cadre de la première phase du projet immobilier « Le Clos de Bambilor ». Mais un fait interpelle : la remise des titres se fera à plus de 30 km du site concerné, dans un cadre luxueux, loin de l’état réel du site de Bambilor, que beaucoup estiment non viable et non réceptionnable à ce jour.

« Quand on remet à quelqu’un un terrain, il doit pouvoir le constater de ses propres yeux, fouler son sol, voir les bornes, les voies, l’électricité, et permettre à la presse de filmer. Ce n’est pas dans une salle climatisée d’un hôtel 5 étoiles que l’on constate la réalité d’un terrain », s’insurge un bénéficiaire.

Un site loin d’être prêt ?
Selon plusieurs acquéreurs, les parcelles dites « viabilisées » sont encore inaccessibles, certaines sans voirie, ni éclairage, ni bornage visible. Ce manque de transparence nourrit les doutes sur l’état d’avancement réel du projet. La cérémonie à l’hôtel apparaît dès lors comme un écran de fumée destiné à masquer les retards et la non-conformité du site.

« Ce n’est pas une remise de titres qu’on attend, c’est la remise de notre terrain viabilisé sur place, avec preuves à l’appui », martèle un collectif de souscripteurs qui réclame une visite officielle du site avec présence médiatique.

Des milliards encaissés, aucun avancement à l’Aéroport ?
Par ailleurs, les projecteurs se braquent aussi sur un autre dossier tout aussi sensible : celui des terrains CDC Aéroport. Là encore, aucun avancement notable n’est visible sur le terrain. Et pourtant, des milliards ont été encaissés, parfois jusqu’à 100 millions FCFA par personne, depuis plus de cinq ans.

Pire encore, aucun mécanisme clair de remboursement n’a été mis en place pour les clients lésés, alors même que leurs investissements sont bloqués depuis des années.

« Imaginez si certains avaient fait une DAT (Dépôt à terme) à la banque avec cet argent au lieu d’investir dans un terrain qui n’existe que sur brochure ! Ils auraient aujourd’hui des intérêts et un capital valorisé. Là, c’est du vide et du mépris », commente amèrement un investisseur.

Appel à la transparence et à la justice foncière
La situation relance une fois de plus la problématique de la gestion foncière au Sénégal et des promesses non tenues par les grandes institutions publiques, comme CDC Habitat. L’État sénégalais est appelé à faire respecter les engagements de ses structures, au nom de la justice, de la confiance citoyenne et de la dignité des acquéreurs.

Les souscripteurs réclament désormais :

Une remise des terrains sur site, en présence des bénéficiaires et de la presse ;

Une visite de contrôle indépendante des travaux réels sur le site de Bambilor ;

Une communication publique sur les projets de l’Aéroport et le remboursement des victimes ;

La mise en place d’un organe de médiation indépendant entre CDC Habitat et les citoyens lésés.

« Un titre, une sécurité, un avenir », dit le slogan de CDC Habitat. Encore faudrait-il que cela commence par la vérité sur le terrain.


( Les News )