leral.net | S'informer en temps réel

Ça sent la révolte à Sédhiou : Les transporteurs ulcérés par les mesures du conseil interministériel

L’application de la batterie de mesures prises par les autorités pour prévenir les accidents de la circulation, n’agrée pas les chauffeurs et transporteurs de Sédhiou, qui marquent leur désaccord sur l’essentiel des points. Ils dénoncent la précipitation avec laquelle les mesures ont été prises. "L'As"


Rédigé par leral.net le Vendredi 13 Janvier 2023 à 10:51 | | 0 commentaire(s)|

Sur l’essentiel des mesures prises lundi dernier en Conseil interministériel, à la suite de la collision mortelle survenue à Sikilo, dans la région de Kaffrine, les chauffeurs et transporteurs de Sédhiou opposent leur véto et remettent en cause leur pertinence. Ils s’offusquent de la précipitation avec laquelle ces mesures ont été prises. D’abord, sur l’interdiction de rouler la nuit, Serigne Abdou Mbengue, transporteur interurbain, se démarque.

«En tant que chauffeur, je ne suis pas du tout d’accord avec le gouvernement. Les ministres ont pris des décisions à la hâte, sans même mesurer les conséquences de leurs actes. Un Etat ne doit pas être guidé par l’émotion. Est-ce que vous imaginez l’intensité qu’il y aura dans le trafic si tous les véhicules roulent en même temps», s’interroge-t-il.

Lui emboîtant le pas, son collègue El Hadj Dramé affirme que l’arrêt du transport en commun, va ouvrir la voie au transport clandestin, à travers les véhicules particuliers. Au sujet de l’interdiction de l’importation des pneus, ils soutiennent que ceux appelés ‘’venant’’ sont quelquefois plus solides que les neufs, selon leur lieu de fabrication. «Les pneus venant de France, même s’ils ne sont pas neufs, sont meilleurs que ceux qui nous viennent de l’Asie. Nous qui sommes dans le transport, nous sommes mieux placés pour le savoir. Parfois, on achète en même temps les deux types de pneus. Et ceux dit neufs ne font même pas le tiers de la durée de ceux qui nous viennent de l’Europe

Pour ce qui est de la suppression des porte-bagages, les transporteurs de Sédhiou trouvent aussi que c’est une décision radicale, du fait que chaque passager se déplace avec ses bagages. «L’élimination des porte-bagages des véhicules, ne fera que faire souffrir les passagers. Le client ne peut pas venir avec deux valises et que tu lui dises : seule une peut partir », relève Serigne Abdou Mbengue. Pour El Hadj Dramé, ce qui est plus plausible, c’est de limiter les bagages car, dit-il, la suppression des porte-bagages est presque impossible dans le transport au Sénégal.

Selon les chauffeurs de Sédhiou, il faut prendre le temps nécessaire et adapter les nouvelles dispositions à la réalité du terrain, pour éviter des cas de tricherie et aussi, le renforcement du contrôle routier.

Ndèye Fatou Kébé