Ces dossiers qui ont perdu fait Baïla Wane et Ibrahima Condetto Niang

Baïla Wane, comme un enfant qui apprend à nager au fond des eaux troubles, se noie petit à petit, enfoncé par ces dossiers qui lui attachent les bras.

Nébuleuse autour d’un compte de plus de 2 milliards.
Ces mêmes dossiers, à l’image de Juda l’ont, lamentablement trahi. Le compte qu’il avait ouvert dans les livres de International commercial bank Senegal (Icb) fait partie de ces lourdes confessions qu’il devra faire au Procureur de la République. Dans ce compte, Baïla Wane avait versé plus de 2 milliards FCfa retirés du dépôt à terme (Dat) de la Banque islamique du Sénégal (Bis). Pis, toutes ces transactions ont été effectuées à l’insu des services financiers et comptables de la Lonase. Ces montants qui constituaient les redevances de la Lonase devaient être versés à l’Etat. Mais pour se tirer d’affaire, Baïla Wane avait déniché une explication à ses agissements, lors de sa comparution devant son Conseil d’administration. Pour justifier les retraits, l’ancien Dg avait requis la confidentialité absolue pour avouer l’existence du compte et les retraits qui ont été effectués. Il avait brandit l’argument selon lequel « les textes lui autorisaient de financer des projets d’intérêts publics».

Financement de la campagne de Wade en 2007 :
Du bluff ! Après des investigations, il est ressorti des enquêtes menées que l’essentiel de la somme a été englouti par le Parti démocratique Sénégalais (Pds) de Wade. Les grosses dépenses ont été effectuées durant la Présidentielle de 2007. Baïla Wane a été, lors de la campagne électorale, le financier des libéraux. A ce moment, c’est l’actuel président de la République, Macky Sall qui était le Directeur de campagne de l’ancien chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade. Après la victoire de Wade, la fête devait être belle sous des lambris dorés au stade Léopold Sédar Senghor. Et Baïla déboursa encore. Toutes les dépenses alors effectuées lors de cette cérémonie ont été payées par lui à partir de ce compte. Les tapis rouges et autres moquettes ont été commandés dans les pays arabes. Et l’homme «number Wane» a de nouveau payé les factures. Même la sonorisation était à son compte.

Le cas Bougane Guèye Dany :
Pendant cette même campagne qui a coûté une petite fortune où une véritable manne d’argent a été dépensée, l’homme d’affaires Bougane Guèye Dany a eu sa part du gâteau. C’est lui qui avait gagné le marché des panneaux publicitaires de la candidature de Wade en 2007. Et Bougane a été payé de ce fameux compte de plus de…2 milliards. Un fait qui explique sa convocation par la Section de recherches de la gendarmerie de Colobane durant la période des élections législatives. Mais teigneux et combattant, Baïla Wane a toujours apporté des arguments pour expliquer ses actes. Toutes les actions qu’il à eu à effectuer, n’émanaient pas, disait-il, de sa volonté. Se protégeant d’un bouclier qui lui semblait difficile à percer, il se défendait en disant qu’il ne faisait qu’exécuter des ordres. De qui ?

Le contrat de concession avec la Panafricaine des jeux :
L’autre dossier qui a fait couler l’ex-homme fort de la Lonase est celui de la Panafricaine de jeux. Sous son magistère, Baïla Wane avait paraphé deux contrats le liant à la société Panafricaine de jeux. Ce contrat de concession, œuvre de l’ancien directeur général Baîla Wane, permettait à la Lonase de détenir 20% dans la concession alors que la Panafricaine des jeux se retrouvait avec 80% des actions. Dans l’extrait des minutes du greffe en date du 28 septembre 2011, la Lonase se plaignait de la création de la Panafricaine des jeux car « en la dotant d’un objet social identique à celui de la Lonase, les membres de cette société lui ont donné un objet manifestement illicite, puisque contraire à la loi 87-43 du 28 décembre 1987. » La lonase, après le départ de Baïla avait déposé deux requêtes aux fins d’annulation du contrat de concession. Mais le tribunal l’avait débouté.

L'Observateur